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Lieberman, fatigué de voir Israël chargé d’être le vilain petit canard ?
Marc BRZUSTOWSKI
Article mis en ligne le 4 juin 2009

La plupart des commentaires sur la sortie faussement « surprenante » d’Avigdor Lieberman à Moscou, - selon laquelle Israël n’a pas d’intention ni d’intérêt exclusif à endosser le rôle de père fouettard pendant que le reste du monde s’en laverait les mains -, présentent ce discours comme « en retrait » par rapport aux précédents.

Les « spectateurs » semblent déçus. Il y aurait soudain « quelque chose » qui ne fonctionne pas comme d’habitude dans la répartition bien comprise des rôles : à Israël celui de méchant oppresseur des Palestiniens et d’annihilateur de l’Iran, aux autres la tranquillité de conscience et les condamnations faciles qui affluent à la bouche.

Depuis les débuts de cette crise, il s’est initié une sorte de jeu des chaises musicales où le premier exposé devra faire « le sale travail » pour tous ceux partis se cacher la tête dans le sable. L’Amérique, en particulier, s’y entend pour jouer la politique de la main tendue à tours de bras jusqu’à s’en faire des crampes et autant d’entorses à tout principe de précaution. Incarnant un paternalisme new-look, Oncle Sam est « bien obligé d’assurer sa protection à l’Etat Juif », mais, s’il ne tenait qu’à lui, s’abstiendrait bien de toute décision douloureuse. Comme si, ni lui, ni les Russes n’étaient en rien concernés par ce qui se passe, juste là pour dire le bien et le mal : toute prolifération, à terme, même si les deux grands sont supposés détenir le plus d’ogives dans leur manche, réduirait considérablement leurs rôles respectifs de leaders mondiaux, pour les ramener au rang de cible potentielle parmi toutes les autres. Même si la dissuasion mutuelle jouait à plein (ce qui est peu probable), malgré les asymétries technologiques et géostratégiques, la menace d’embrasement généralisé risque surtout de paralyser tout échange et tout ordre de marche. Pour qu’une « violence légitime » s’exerce et fasse office de régulation, de « gendarme du monde » ou de certaines « chasses gardées » (Asie Centrale), il faut qu’elle ne soit pas à la portée du premier outsider venu qui fausse aussitôt les règles de « l’équilibre de la terreur ». Et certains pays de moyenne importance et d’économie déficitaire ont la gâchette plus facile, d’autant qu’ils ne reposent, à l’intérieur, sur aucun contrôle de type institutionnel ou rationnel,mais plutôt sur la vision prophétique d’un avenir meilleur dans un « autre monde », après l’arrivée de l’Imam caché dont il faudra bien se décider à ouvrir la voie...

Puis, surtout, Lieberman n’est pas à sa place, alors qu’on lui demande d’être l’épouvantail, le « fasciste » attitré de ce Gouvernement Netanyahou à descendre en flammes aussi souvent que possible ! Sa mission était, pourtant, de dire qu’il allait réduire à néant des millions d’Iraniens et que cela ne lui ferait ni chaud ni froid ! Là, c’était du grand Lieberman ! Décidément, ce « videur moldave » est un incontrôlable de la pire espèce. Le voilà qui rappelle le monde à l’ordre des réalités et des menaces réelles , valables pour la Russie, l’Europe et tous les autres, et leur fait comprendre qu’ils ne s’en tireront pas à si bon compte. Qu’il dit qu’Israël s’attend à ce concert de lâcheté multilatérale, trop heureux de lui laisser éponger la dette à l’égard de la protection du monde libre, en traditionnel « Juif des Nations », se défiant de ses ennemis et essuyant les crachats de ses « amis ».

Ce discours de Moscou a le mérite de recadrer certains « points de détail » de la répartition des pièces sur l’échiquier mondial, à l’heure où le Grand Manitou du Power Islamic Flower, Obama le Grand, surnommé « Toutankhamon » en Egypte, s’en vient par le Caire et Riyad chanter les louanges de la paix qui se gagnerait par le nombre de pressions exercées sur Israël et Israël seul. Alors Lieberman rappelle à tout ce beau monde de gorges chaudes que la paix et la tranquillité, cela se gagne et se gagne âprement. Si c’est, là, un clé de tout poker-menteur, on reprend le paquet de cartes en main, on les rebat et on redistribue...

Recul ? Tiens donc ! Qui est en recul pendant qu’Israël se penche aux avant-postes, toujours prêt à envoyer les premiers coups et à en recevoir ? Un discours va t-en guerre, à Moscou, allié traditionnel de l’Iran et de la Syrie, la veille du message du Messie de Washington aurait été pain béni pour marquer le contraste stéréotypé entre les uns et les autres. Au gentil Président musulman du monde : la paix, l’amitié et l’amour, au méchant « bouffeur d’Arabes », Avigdor Lieberman les déclarations intempestives, à scandale, incendiaires ! A la Russie, qui n’est pas à la veille d’exercer la moitié des pressions sur l’Iran qu’exerce l’Amérique sur le Gouvernement Netanyahou, il signale qu’elle pourrait bien s’en mordre les doigts également. Un Tchéchène à Moscou doté d’une bombe sale ferait autant de dégâts qu’à Tel Aviv, toute proportion gardée ou toute indifférence pour les victimes civiles mises à part...

Le dirigeant d’Israël Beitenou fait ses premières armes à travers les pièges et subtilités de la diplomatie et démontre qu’il a parfaitement intégré ses rouages et la tête sur les épaules. Sa remarque n’est stratégique que par le fait de mettre les autres dirigeants face à leurs propres responsabilités et aux conséquences réelles de leurs propres désistements scéniques. Il rappelle incidemment qu’Israël n’est pas uniquement tenu par la faiblesse a priori de son positionnement géostratégique au Moyen-Orient, que les menaces sont sans effet patent, qu’il n’a pas peur, paré à toute éventualité et que l’insistance même du discours d’Ahmadinedjad contre l’existence d’Israël vise essentiellement à faire oublier aux autres à quel point ils sont également dans sa ligne de mire. L’antisionisme est un leurre facile qui permet de s’exonérer de la gestion de risques, en supputant une conspiration juive contre les pays qui lui seraient potentiellement hostiles. A ceux-là, il redit que si Israël n’existait pas pour expier leurs propres manques, il leur faudrait sans douter l’inventer, juste pour se protéger de tout accès de conscience sur ce qu’ils sont eux-mêmes et ce qu’ils sont réellement prêts à mettre en Ë›uvre pour se prémunir, à toutes fins utiles. L’antisionisme est un chiffon rouge que l’on agite, en espérant qu’un taureau va se lâcher dans l’arène, pour le grand sacrifice. Tout jeu de dupes rencontre un beau matin sa limite.

Il démontre à tous les détracteurs que compte la planète qu’il n’est pas nécessairement celui que l’on croit, qu’il sait aussi faire preuve d’habileté et de prudence, tout en remettant quelques pendules à l’heure H de la bombe en prolifération exponentielle... « Vous voulez jouer la montre ? Parfait, mais arrêtez également de compter sur le vilain petit canard pour régler vos problèmes à votre place ! » Quelle déception, on la comprend... Il se situe sur le même plan réflexif qu’un Etat comme les autres se posant les mêmes questions des moyens de sa défense. Assez de susceptibilités irréfléchies, de registre de l’émotionnel ou de chantage affectif pour aborder les questions cruciales du bon agencement du monde...


Israël n’a pas l’intention de bombarder l’Iran, affirme Lieberman
De Steve Gutterman ˆ Il y a 18 heures

MOSCOU Ëœ En visite en Russie, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a affirmé mercredi que l’Etat hébreu n’avait pas l’intention de bombarder l’Iran, mais que les autres pays devraient s’inquiéter de la menace que représente le programme nucléaire de Téhéran.

Il s’agissait du commentaire le plus explicite à ce jour sur le sujet par un responsable du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

« Nous n’avons pas l’intention de bombarder l’Iran, et personne ne réglera ses propres problèmes avec nos mains à nous », a-t-il lancé. « Nous n’avons pas besoin de ça. Israël est un pays fort, nous pouvons nous protéger ».

Il a estimé que si l’Iran se dotait effectivement d’armes nucléaires, cela déclencherait une course aux armements dans la région susceptible de menacer la planète entière.

Le chef de la diplomatie israélienne s’exprimait à l’issue d’une visite de trois jours en Russie.

« Mais le monde devrait comprendre que l’entrée de l’Iran dans le club nucléaire déclencherait une véritable course aux armements, une course folle à l’armement non-conventionnel dans tout le Proche-Orient qui sera une menace pour la totalité de l’ordre mondial, un défi pour la totalité de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

« Nous ne voulons donc pas qu’un problème global soit résolu à travers nous », a conclu le chef de la diplomatie israélienne.

Ce commentaire semblait être légèrement en retrait par rapport aux dernières déclarations en date, le gouvernement Nétanyahou ayant laissé entendre qu’il pourrait se voir contraint à prendre des mesures militaires contre l’Iran.

Nétanyahou a répété à plusieurs reprises que Téhéran ne devait pas être autorisé à se doter de l’arme nucléaire, et a refusé d’exclure le recours à la force.

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