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Quand les délinquants palestiniens se réfugient dans les zones sous contrôle israélien
Article mis en ligne le 5 mai 2009

Les voleurs palestiniens ont trouvé la parade idéale pour ne pas être inquiétés par la police : il leur suffit de gagner les zones sous contrôle militaire israélien. La Cisjordanie offre en effet une multitude de secteurs où la police palestinienne ne peut accéder qu’avec l’accord - très rare - de l’Etat hébreu et où peuvent donc prospérer les délinquants de droit commun. Lire la suite l’article

Ce territoire, acquis par Israël en 1967, est aujourd’hui un véritable puzzle de « zones de sécurité », certaines du ressort de l’Autorité palestinienne, d’autres du ressort de Tsahal. Ces dernières englobent les installations militaires israéliennes et les colonies juives implantées en Cisjordanie.

Les policiers palestiniens n’ont pas le droit d’être en uniforme ou armés sur les routes menant aux secteurs sous contrôle israélien, et encore moins d’y poursuivre les délinquants. Les voleurs de voitures et trafiquants de drogue utilisent donc cette zone de non-droit pour leur échapper.

« Les hors-la-loi savent qu’ils peuvent se réfugier là où il y a des colons et que nous n’aurons pas le droit de les y pourchasser », explique Adnan Damiri, porte-parole de la police palestinienne.

L’année dernière, une querelle familiale a dégénéré en fusillade juste à côté d’une base militaire israélienne près de Hébron, raconte Ramadan Awad, chef de la police locale : les échanges de tirs ont duré trois jours et ont fait sept morts, parce que la police palestinienne n’a pas pu intervenir.

Ces deux dernières années, les forces de sécurité palestiniennes se sont déployées dans des villes telles que Jénine, Naplouse et Hébron, ce qui a eu pour effet de réduire la délinquance dans les zones où elles patrouillent, de l’avis des responsables palestiniens comme occidentaux. Mais les malfaiteurs ont déplacé leurs activités.

Il n’existe pas de frontières physiques entre les zones sous contrôle palestinien et celles sous contrôle israélien. Les civils, y compris les délinquants, peuvent donc circuler librement entre les deux, mais pas les policiers palestiniens - qui savent exactement où ils n’ont pas le droit d’aller.

Hébron en est le meilleur exemple. Le centre de la ville, où vivent quelque 400 colons juifs, est placé sous contrôle israélien. Des points de contrôle bloquent l’accès à la colonie elle-même mais environ 40.000 Palestiniens habitent autour, dans la zone sous contrôle israélien.

Ramadan Awad reçoit chaque jour des appels sur des actes de petite délinquance commis dans ce secteur, et contre lesquels la police palestinienne ne peut rien faire.

Plus grave : deux bandes armées y opèrent. La principale s’est spécialisée dans le vol du bétail et de voitures, exigeant parfois jusqu’à 2.600 euros pour les rendre à leur propriétaire, explique le commissaire Hassan Jabari. Son chef est recherché pour quatre vols à main armée et quatre tentatives de meurtre, dont l’une sur un policier. La police palestinienne tente depuis plus d’un an d’obtenir l’autorisation de pénétrer dans le secteur où opère cette bande, en vain.

Shlomo Brom, un expert sur les questions de sécurité, explique cette réticence israélienne par un phénomène observé durant la seconde Intifada : « Les personnes qui d’un côté servaient dans la police palestinienne étaient de l’autre membres de groupes armés qui combattaient Israël », rappelle-t-il, en ajoutant que l’Etat hébreu redoute donc encore des frictions entre policiers palestiniens et colons juifs ou soldats israéliens



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