La France « se donne comme délai » jusqu’à ce vendredi soir pour décider de participer ou non à la conférence de l’ONU sur le racisme qui se déroulera à partir de lundi prochain à Genève, a indiqué Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’homme.
« Nous nous sommes donnés pour délai jusqu’à ce (vendredi) soir pour décider si nous y allons en tant que Français et en tant qu’Européens », a expliqué Yade sur la chaîne d’information LCI. « Donc on n’est pas à l’abri d’un coup de théâtre d’ici ce soir ».
La conférence doit évaluer les progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés en 2001 à Durban en Afrique du Sud. En désaccord avec certains pays musulmans sur le texte de la déclaration finale, les Etats-Unis et l’Europe ont menacé de ne pas s’y rendre, tandis que le Canada et Israël ont déjà annoncé le boycott de la rencontre.
« Une réunion de la dernière heure s’est tenue (jeudi soir) et nous avons rétabli ces deux points (dans le texte de la déclaration finale, NDLR) : c’est-à -dire qu’Israël est concerné par les conflits (...) à travers le concept d’occupation étrangère ; et par ailleurs les stéréotypes négatifs visant les religions ne vont pas être reconnus comme notion juridique mais on va juste viser les personnes », a-t-elle expliqué, qualifiant cette position d’’’équilibre acceptable pour l’Europe« . »Ma position a toujours été la même depuis le début : (...) restons pour nous battre pour nos valeurs, restons pour défendre la lutte contre le racisme, restons pour défendre l’égalité hommes-femmes, restons pour défendre les valeurs de lutte contre les discriminations notamment l’homophobie", a insisté la secrétaire d’Etat.
Interrogée sur la présence à la conférence du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, « la recherche du consensus ne doit pas se faire au prix de renoncements idéologiques », a assuré Yade. « On ne doit rien lâcher sur les femmes, on ne doit rien lâcher sur l’égalité, ce qui nous affaiblirait moralement sur la scène internationale ».