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On ne dialogue pas avec les fous
Par Guy Millière © Metula News Agency
Article mis en ligne le 31 mars 2004

Il ne faut pas se réjouir de la mort de quelqu’un, je sais. Mais lorsque j’ai appris que le cheikh Yacine avait fini par connaître le sort qu’il avait imposé à tant de victimes innocentes et à tant d’arabes palestiniens fanatisés, je n’ai pu m’empêcher de ressentir un instant d’allégresse. A chaque fois que je voyais cet immonde personnage déverser sa bile d’assassin, je me demandais : Se trouvera-t-il quelqu’un pour le faire taire ? C’est fait

Et j’ose le dire, ce n’est pas trop tôt. Si, plutôt qu’être une démocratie exemplaire, Israël se conduisait comme une dictature arabe, il aurait été possible d’exaucer le voeu des foules cagoulées brandissant des mitraillettes et portant des ceintures d’explosif, qu’on a vues déferler dans la rue, et de faire des milliers de « martyrs » heureux. Ils aiment la mort : pourquoi ne pas exaucer leur attente ? C’est vrai, je sais, les volontaires pour le martyre n’entendent pas mourir seuls. Ils veulent tuer des hommes, des femmes, des enfants en se tuant. Sinon, ça n’est pas un martyre. Et c’est vrai aussi : Une démocratie occidentale ne peut se permettre de tirer sur une foule, même si icelle se compose d’assassins en puissance, de volontaires au doigt levé pour commettre des assassinats collectifs. On peut aussi se dire que ce n’est pas la faute de la foule : Cela fait tant de temps qu’on déverse dans la tête des gens une haine meurtrière en guise d’unique nourriture théologique et nationale.

Ce qui a été vite évident, une fois de plus en ces circonstances, c’est en tous cas à quel point une partie non négligeable de la population arabe palestinienne est malade mentalement et a soif de sang, même si cela la maintient dans l’impasse où elle croupitprésentement. Ce qui est apparu très vite aussi, c’est qu’il existe dans tous les pays du monde musulman des gens tout aussi fragiles : Les images de manifestations frénétiques en provenance du Caire, de Damas ou d’Islamabad étaient éloquentes en la matière.

Le clivage entre l’administration Bush et l’Europe, la France de Chirac en particulier, s’est lui aussi révélé dans toute sa cassure à l’occasion de la neutralisation du chef fanatique : Si Condoleeza Rice a rappelé le caractère ignoble et terroriste du mouvement Hamas et a acquiescé aux paroles d’un ministre israélien disant que Yacine était le Ben Laden du Proche-Orient, de Villepin, quant à lui, a parlé d’un meurtre injustifiable (ce qu’il n’a jamais fait quand des civils israéliens étaient assassinés par les hommes de Yacine) et d’une violation du droit international (ce qu’il n’a jamais fait non plus lorsque des attentats-suicide ont eu lieu en Israël).

Le contexte international et local étant ce qu’il est, je pense qu’Israël doit poursuivre dans la voie stratégique suivie actuellement. Tout attentat en Israël est un attentat de trop et doit être payé très cher par ceux qui arment le bras des assassins. Les propos des dirigeants européens (français en particulier) doivent être traités avec indifférence. L’administration Bush doit être considérée comme une alliée précieuse et constante dans la guerre contre le terrorisme. Le projet de démocratisation du grand Proche-Orient, partie intégrante de la doctrine Bush, est une initiative de bon sens, un moyen de faire refluer l’envoûtement collectif qui touche une bonne part du monde musulman. La barrière de protection doit être construite et achevée, quoi qu’en disent les Européens - qu’ils parlent, de toutes façons, ce sont des impuissants -. Elle doit être tracée comme les dirigeants israéliens l’estiment nécessaire pour la sécurité d’Israël ; aux Palestiniens de renoncer au terrorisme, de renoncer à l’éradication d’Israël et de changer de dirigeants s’ils veulent circuler librement et obtenir leur émancipation politique, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.

Une fois la barrière achevée, on envisagera la suite. Je pense, personnellement, que les juifs israéliens ont le droit moral, historique et politique de vivre en Cisjordanie et à Gaza et qu’un recul d’Israël serait néfaste. Il n’est pas possible non plus de chasser les arabes fanatisés de la région et il est utopique d’attendre qu’ils rejoignent les modérés du jour au lendemain. La haine instillée durant des décennies survivra longtemps.

Une séparation étanche aux conditions israéliennes est en l’état la moins mauvaise solution. Quand plus aucun arabe palestinien ne pourra pénétrer en Israël pour se faire sauter, il restera aux arabes palestiniens à se poser des questions. Et, entre autres, celles-ci : Que faire ? Trépigner de rage sans pouvoir tuer le moindre Israélien ? Ou alors : S’en prendre enfin aux dirigeants crapuleux de l’Autorité Palestinienne, découvrir que leurs crimes n’ont pas payé, et que les ignobles, les vrais, ce sont Yasser Arafat et sa clique.

Tuer Yacine était une bonne décision tactique. Tuer Arafat serait contre-productif. Il est moins gênant à croupir dans son réduit, à portée de vue des militaires de Tsahal. Lorsque la barrière sera achevée, la population palestinienne fera ce qu’elle a à faire. Peut-être même qu’à ce moment il faudra l’aider un peu.

On verra.

En attendant, il faut non seulement finir la barrière et éliminer préventivement les leaders éradicationnistes, il faut aussi faire son deuil de tout espoir de dialogue pour le moment. On ne dialogue pas avec les fous, même avec ceux qui suivent les prophètes de mort à leur corps défendant et qui ne sont pas forcément responsables de leur délire.



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