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Corée du Nord, ADM et provocations
G. Faure
Article mis en ligne le 1er avril 2009

La nouvelle nous est parvenue le 11 septembre 2008 grâce à l’Institut américain de recherche GlobalSecurity.org ; la Corée du Nord construit un nouveau site de lancement de missiles longue portée dans le nord-ouest du pays, près de la frontière chinoise. Les photographies satellites permettent d’observer des « plateformes de lancement mobiles et la construction d’un pas de tir de la taille d’un immeuble de dix étages » annonce le Ministère japonais de la Défense. Les pays libres ont alors compris qu’une nouvelle fois, Pyongyang allait violer les accords internationaux.

En effet, selon la résolution 1540 du 28 avril 2004 le Conseil de sécurité de l’ONU affirme que la prolifération d’armes de destruction massive ou de leurs vecteurs est une menace à la paix et à la sécurité. Ce qui n’empêcha pas le régime communiste héréditaire de la Corée du Nord de procéder successivement à :

tirer par deux fois des missiles de courte portée en mai 2005, (premier et vingt-cinq mai)

tester le missile Taepodong-2 le 5 juillet 2006, mais il s’est détruit moins d’une minute après le décollage (et tirer six autres missiles)

procéder à un essai nucléaire le 9 octobre 2006.

Le Conseil de sécurité a adopté le 15 juillet 2006 la résolution 1695 condamnant le tir de missile effectué le 5, le Conseil de Sécurité, toujours, a transmis à la Corée du Nord la Résolution 1718 le 14 octobre 2006, lui interdisant de mener des essais nucléaires et de lancer des missiles balistiques. Une mission de négociation (les deux Corée, les USA, le Japon, la Russie et le Japon) est active afin de trouver une solution pour l’arrêt du programme nucléaire militaire coréen, les négociations sont rompues du fait de la Corée du Nord depuis décembre par le refus des inspections internationales de ses sites nucléaires.

La Corée du Nord a lancé un Teapodong-1 durant l’été 1998 qui avait survolé le Japon avant de disparaitre en mer. Selon Séoul, elle possède à ce jour 600 missiles Scud d’une portée de 300 à 500 km ainsi que 100 missiles à moyenne portée Rodong-I d’une portée de 1300 km.

Pyongyang a donc violé par deux fois en 2006 les traités internationaux et s’apprête de nouveau à ne pas les respecter le mois prochain. Elle a informé le 12 mars les instances internationales (Organisation de l’aviation civile internationale et Organisation maritime internationale) du tir d’un Taepodong-2 prévu entre le 4 et le 8 avril prochain ainsi que de sa probable trajectoire, l’engin à deux étages perdrait le premier niveau avant (93 miles) son passage sur le Nord du Japon et son second après, voilà qui doit rassurer pleinement les japonais. Elle assure que ce tir permet la mise en orbite d’un satellite de télécommunications Kwangmyongsong-2, là n’est pas la question, d’une part parce nous n’en n’avons aucune preuve, d’autre part du fait du vecteur ; le missile, une fois opérationnel, est capable tout autant de mettre un satellite en orbite que contenir une ogive nucléaire. La portée théorique d’un Taepodong-2 est de 8500 à 10 000 km ce qui place les Etats Unis sous la zone de feu de la Corée du Nord.

A ce jour les images satellites nous montrent le missile dressé sur son champ de tir (Musudan-ri), il est composé seulement de deux étages, mais le haut devant transporter le satellite ou l’ogive est recouvert d’un tissu soutenu par une grue. Image reconstituée ci-dessous :

Nous avons appris cette semaine que des ingénieurs iraniens assistaient les nord-coréens à la préparation du tir, une raison de plus pour affirmer qu’il ne s’agit en rien de la mise en place d’un satellite mais d’un essai de lancement d’un missile intercontinental pouvant transporter une charge nucléaire tel que l’Iran a récemment testé.

Les réactions

 :

La Corée du sud  : elle demande, si le tir est effectué, que les sanctions internationales envers le Nord s’accroissent, elle prévoit avec le Japon la demande d’interdiction d’accostages dans les ports de ces pays de tout navire étant passé par un port de la Corée du Nord. Le porte-parole du Ministère de la défense, Won Tae-Jae a prié instamment le Nord de cesser tout lancement. Le pays a mis son armée en alerte et a déployé son unique destroyer équipé du système Aegis capable d’intercepter des missiles entre Japon et Corée du Nord pour « suivre » le lancement. (Plus surveillance radar et satellitaire).

Le Japon : le Japon est directement menacé par le lancement, le précédent missile ayant perdu sa trajectoire au bout de quarante secondes le pays peut être inquiet. Le Ministre de la défense, Yasukaru Hamada a précisé : « Il est important de traiter et d’éliminer le projectile nord-coréens si il devait menacer notre sécurité et la sécurité du peuple en tombant dans notre espace aérien, nos eaux ou notre sol. ». Le pays a déployé deux destroyers Aegis équipés d’intercepteurs M3 dans la mer du Japon ainsi que quatre unités de missiles Patriot dans la région nord de Akita et Iwate et autour de la capitale. (Plus surveillance radar et satellitaire). En clair, si le missile menace l’intégrité du pays l’armée aura ordre de l’intercepter, reste à savoir si le survol du pays sera ou non considéré comme une menace ? A priori non.

La Russie : jeudi, dans un premier temps le Ministre des affaires étrangères russe, Serguei Lavrov a déclaré : « nous croyons qu’il s’agit de ne pas tirer des conclusions hâtives et de ne pas juger avant que l’évènement ait eu lieu ». Vendredi Anatoli Tsyganok, directeur du Centre des prévisions militaires de l’Institut russe d’analyse politique et militaire annonce : « Toutes nos stations d’alerte aux missiles qui contrôlent le secteur oriental seront placées en état d’alerte renforcée avant le lancement du missile nord-coréen ». La Russie a finalement appelé la Corée du Nord à ne pas violer les résolutions du Conseil de sécurité. « La Corée du Nord devrait s’abstenir de lancer une fusée chargée de mettre en orbite un satellite » a annoncé vendredi à Moscou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Borodavkine, « Nous comprenons que la situation actuelle en Asie du nord-est est tendue. Il serait donc préférable que nos partenaires nord-coréens renoncent à ce tir », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

Les Etats-Unis : la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a averti la Corée du Nord que le lancement d’un missile de quelque nature que ce soit serait un « acte provocateur », qui pourra nuire aux négociations sur dénucléarisation du pays en précisant qu’il s’agissait d’une violation des droits internationaux. « Nous avons été très clair que les Nord-coréens poursuivre cette voie à un prix et avec des conséquences sur les pourparlers à six, que nous souhaitons voir raviver. » a-t-elle ajouté. Outre la surveillance satellitaire et radar, les E.U. ont déployé deux destroyers intercepteurs au large du Japon. Alors que l’Amiral Timothy Keating, commandant en chef de la région Pacifique avait annoncé que l’armée américaine était prête à abattre le missile nord-coréen si ordre était donné, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a affirmé dimanche qu’un tir de missile par la Corée du Nord était imminent mais que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de l’abattre. « Si le cadeau de bienvenue de Kim Jong-Il au nouveau président (américain) est de lancer un missile et de menacer de faire des tests nucléaires, je pense que ça en dit beaucoup sur l’imperméabilité de ce régime à toute ouverture diplomatique », a conclu M. Gates. Le flou persiste dans la nouvelle gouvernance US …

En réponse à cette agitation internationale, la Corée du Nord indique pour sa part que toute « discussion » à ce sujet à l’ONU serait considérée comme un acte hostile et que toute tentative d’interception serait considérée comme un acte de guerre.

Nous voyons que le « modèle diplomatique » iranien est rapidement adapté, laisser le moindre espace à ces dictatures odieuses c’est leur donner blanc-seing. Souhaitons que le 4 prochain, les démocraties aient le courage de dire non !



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