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De l’assassinat ciblé du droit d’une nation à la légitime défense 2ème partie
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Article mis en ligne le 28 mars 2004

Une alternative sanglante déjà éprouvée

S’agissant d’une exigence spécifique faite à Israël et impraticable en temps de conflit, il faut considérer ceux qui l’émettent comme des racistes, que le massacre de nos civils n’empêche pas de dormir.

L’alternative, ce serait de conduire cette campagne conventionnellement ? Comme eux ont conduit leurs guerres ? Au lieu de ne viser que les chefs terroristes, nous devrions ainsi cibler tous les terroristes. Au lieu de faire prendre des risques à nos militaires, qui n’ont le droit d’ouvrir le feu que lorsqu’ils ont identifié positivement le chef terroriste qu’ils recherchent, que lorsqu’ils se sont assurés que leur action ne causera que les dégâts collatéraux les plus minimes, la méthode conventionnelle voudrait qu’ils tirent dans le tas… Gaza-Sétif ? Un bon gras bombardement à l’artillerie, façon Légion, contre tous ceux que beaucoup de Français appellent encore du sobriquet délicat de « Bouniouls ». On pourrait faire un carton, par exemple, contre tous ceux qui levaient le doigt lors des obsèques d’Ahmed Yacin, pour indiquer qu’ils sont, eux aussi, volontaires pour se faire éclater la panse au milieu de nos femmes et de nos enfants. Le beau charnier en perspective, n’est-ce pas ? On pourrait en laisser 10’000 sur le pavé brûlant de Gaza, à la fin d’une seule journée de sétifage. Serait-ce alors une manière intra judiciaire de défendre notre population contre le terrorisme, monsieur de Villepin ?

…qui est exclue par la tradition d’Israël

  • Pas plus ni moins que nos méthodes chirurgicales, car la judiciarité n’a évidemment rien à faire dans cette guerre, pas plus que dans aucune autre guerre, pour autant qu’un belligérant n’empiète pas sur le domaine interdit des crimes de guerre. Le choix qui nous est proposé est un choix de dupes, car il n’en est pas un. Les peuples civilisés, la population israélienne en tête, s’élèveraient avec raison contre de pareils massacres.

    Reste que la déconstruction de ce faux choix possède le mérite de dévoiler la volonté de ceux qui nous le proposent. De fait, ils dénient à l’armée d’Israël le droit de défendre ses citoyens ; ils lui demandent d’assister passivement aux assassinats collectifs perpétrés par les terroristes islamistes et arafatiens. Ils exigent de nous de relever nos enfants morts en silence et de nous laisser conduire à l’abattoir arabe, comme jadis nos grands-pères avaient été conduits, sans défenses, dans les chambres à gaz nazies.

    Des accusations sordides qui se répètent

    Pendant ce temps, on passait le Juif Süss, commandé par Goebbels, dans les cinémas des Champs Elysées et on apprenait, dans des expositions, aux petits Français à reconnaître les traits ataviques et odieux scientifiquement démontrés des Israélites. Ces films étaient les pendants de Jénine-Jénine, des reportages de France 2 sur l’Affaire A Dura et sur l’assassinat des enfants palestiniens qui shootent dans les murs et des articles de presse sur le viol de leurs filles et même de leurs gamins (selon Lipietz, chacun selon ses affinités), sur notre plaisir vraisemblablement héréditaire à faire souffrir les autres, à les espionner, à les museler, à les humilier, les empoisonner, les irradier, les mutiler, baste !!!

    Comme en 1943, exactement comme en 1943, et comme dans les Protocoles des Sages de Sion, aucune de ces accusations ne repose sur le moindre fragment de factualité. Comme à ces époques, le peuple d’Israël est sans doute l’un des plus humains de la planète et ce, même et surtout lorsqu’il mène la guerre que ses ennemis lui imposent.

    Un procès à l’issue cardinale

    Certains rédacteurs en chef de larges publications, comme Edwy Plenel du Monde, faisant acte d’un antisémitisme à peine voilé, non contents d’avoir ourdi le manifeste - qu’ils ont eu, de plus, l’indécence d’appeler pétition - pour le droit pourtant jamais mis en cause de critiquer la politique du gouvernement israélien, participent de tout cœur à la création et à la démonisation du même pseudo caractère atavique juif que stigmatisaient les Nazis. S’il fallait une preuve à cette accusation très lourde que je pose, on la trouvera dans la déposition de Plenel au procès d’Edgar Nahoum, dit Morin, de ses acolytes Sami Naïr, Danièle Sallenave et de Jean-Marie Colombani, ès qualité de directeur de la publication du Monde.

    Devant le Tribunal de grande instance de Nanterre, où ces personnages sont jugés pour diffamation à caractèreracial et apologie des actes de terrorisme, sur la base de l’identification de ces crimes et des analyses réalisées par la Ména [1] à propos de l’article qu’ils ont publié le 4 juin 2002 dans le Monde, le témoignage de Plenel, le 17 mars dernier, est représentatif d’une volonté de normaliser le droit de stigmatiser publiquement le caractère néfaste du peuple juif. S’il fallait une explication supplémentaire du sens du manifeste, c’est à Nanterre que Plenel l’a fournie.

    Au lieu de fustiger les propos des auteurs de cet article, qui attribuent, exactement comme les popes du Tsar et comme les Nationaux-socialistes, au peuple juif des caractères vicieux, ce qui participe de la définition même du racisme, et de demander à ce qu’on pardonne au Monde d’avoir participé à cette putréfaction, Plenel justifie au contraire cette démarche. Encore défend-il la publication de ce texte estimant que Le Monde devait être « un lieu de débats où des points de vue contradictoires se répondent ». Encore regrette-il la « judiciarisation des opinions ».

    Où le Monde perd le sens des mots et se noie

    Je crois que, sous l’impulsion de ce collègue, certains mots sont en train de perdre définitivement leur attribut le plus précieux, leur sens. Est-ce ainsi une opinion, que d’affirmer, tel Nahoum-Morin, que le « peuple » juif, est devenu « méprisant » et éprouve (le peuple juif !) de « la satisfaction à humilier ». Je me limite à ne citer que ces termes, tant la contemplation des autres énormités du même article est superfétatoire et que ceux-ci suffisent à poser les question rhétoriques mais ô combien essentielles qui s’imposent :

    Débat ? Point de vue ? L’argument ne consiste même plus ici à dénoncer la fausseté absolue du contenu informationnel sur lequel s’articulent les conclusions racistes de Nahoum-Morin. L’argument, c’est de se demander s’il peut y avoir débat sur l’interdiction absolue, gagnée par le monde au prix de dizaines de millions de victimes, d’accoler à n’importe quel peuple, nation, groupe social ou ethnique de n’importe quelle sorte ou origine, des attitudes criminelles ou pathologiques ? La question consiste également à demander si le fait d’exclure le cas de la nation d’Israël, à des fins de propagande politique, de la jurisprudence de la caractérisation des fondamentaux du comportement raciste, propriété intellectuelle du monde, héritage de Spinoza et de la Révolution française, peut être considérée par le directeur de la rédaction du quotidien le plus imprimé de France, comme un point de vue ?

    A suivre…


    Notes : [1] Notamment l’article de Salomon Pardess Sois sage, ô ma rumeur ! (lire) et de Denis Elkoubi Ce seraient les juifs qui ont shooté le ballon dans les rosiers ! (lire)


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