Les journaux de ce jour rendent compte de la visite, hier, de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton en Israël, au cours de laquelle elle s’est entretenue avec les dirigeants israéliens : le Président Shimon Pérès, le Premier ministre sortant Ehud Olmert, le ministre de la Défense Ehud Barak, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le Premier ministre désigné, Binyamin Netanyahou.

Selon le Maariv, la principale annonce faite par Mme Clinton à ses interlocuteurs israéliens est la décision du gouvernement américain d’envoyer prochainement deux émissaires officiels à Damas, afin de discuter de plusieurs sujets à l’ordre du jour entre les Etats-Unis et la Syrie. Pour le Yediot, cette démarche traduit la volonté américaine de renouer le dialogue avec la Syrie, rompu il y a six ans. « Netanyahou ne pourra pas échapper à la poursuite des négociations avec la Syrie », estimait hier un haut responsable politique à Jérusalem.

La rencontre entre M. Netanyahou et Mme Clinton a duré presque deux heures. Selon des proches du président du Likoud cités par le journal, les deux personnalités se sont très bien entendues, et l’idée de ‘deux états pour deux peuples’ n’a pas été évoquée. L’entretien a porté sur la situation à Gaza, sur l’Iran et sur le processus de paix avec l’Autorité Palestinienne. Toutefois, Mme Clinton a souligné à Shimon Pérès et à Tzipi Livni que la solution de ‘deux états pour deux peuples’ est l’unique solution au conflit israélo-palestinien. « L’Administration américaine attend du gouvernement israélien qu’il respecte ses engagements dans le cadre de la Feuille de route », a-t-elle précisé à M. Pérès, évoquant dans ce contexte le gel de la construction dans les colonies et le démantèlement des colonies sauvages.

Selon le Haaretz, lors de certaines de ses entrevues Mme Clinton a en effet critiqué le plan de « paix économique » proposé par Binyamin Netanyahou. « Créer des opportunités économiques pour les Palestiniens sans règlement diplomatique n’est pas réaliste et n’a aucune chance de réussir », aurait-t-elle déclaré. De plus, note le journal, elle a demandé à Ehud Barak d’ouvrir les points de passage avec la bande de Gaza pour permettre un transit « massif » d’aide humanitaire, la situation humanitaire sur le terrain étant « problématique ».

* Israël-Palestiniens

Une lettre de Guilad Shalit aurait été transmise par Abou-Marzouk aux Syriens

Les quotidiens israéliens se font l’écho d’une information parue hier dans le journal koweïtien Al-Jarida, selon laquelle le responsable adjoint du bureau politique du Hamas, Moussa Abou-Marzouk, en visite à Gaza la semaine dernière, aurait rencontré des responsables militaires de l’organisation qui lui auraient remis une lettre de Guilad Shalit. Cette lettre devrait être transférée au ministère syrien des Affaires étrangères. Selon le Haaretz, il semblerait que cette lettre sera par la suite acheminée vers Israël par le biais d’un pays ami. Selon le Yediot, le transfert de cette lettre a été obtenu suite à l’intervention du Président français Nicolas Sarkozy ou celle du sénateur américain John Kerry, auprès du Président syrien Bachar Assad.

Dans ce contexte, le Yediot cite des proches de l’actuel Premier ministre selon lesquels Guilad Shalit ne sera pas libéré avant la fin du mandat d’Ehud Olmert. Le Maariv rapporte que Noam Shalit envisage de durcir ses mesures de protestation et de s’installer dans une tente devant le bureau du Premier ministre pour manifester.

Le Haaretz rapporte par ailleurs que deux roquettes Qassam se sont abattues hier sur le sud d’Israël : près de Sdérot et au sud d’Ashkelon. Il n’y a pas eu de dégât. Ces tirs ont été précédés par un raid de l’aviation israélienne visant six tunnels le long de l’axe de Philadelphie.

* Intérieur

Netanyahou propose cinq portefeuilles aux travaillistes

Selon le Yediot, Ehud Barak poursuit des discussions avec Binyamin Netanyahou dans le but de permettre l’entrée du parti travailliste au gouvernement. M. Barak continue d’essuyer de vives critiques de la part de nombreux députés de son parti.

Selon plusieurs responsables travaillistes, M. Netanyahou leur propose cinq portefeuilles dont celui de la Défense et de la Justice, en échange de leur adhésion au gouvernement. Mais cela donnerait à ce parti un pouvoir disproportionné par rapport à son faible score électoral : treize sièges seulement. Le journal note que M. Netanyahou aurait pour l’heure gelé ses contacts avec les partis de droite en attendant la réponse de M. Barak.

Toujours selon le Yediot, Ehud Barak s’entretient avec des maires affiliés au parti travailliste afin d’obtenir leur soutien. Il estime que « le terrain » soutient son initiative malgré l’opposition des députés. Le journal précise que M. Barak souhaite convaincre les deux grands opposants à son initiative, Ophir Pinès et Sheli Yehimovitch, de l’accepter en échange des portefeuilles respectifs de la Justice et de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi. Selon le Maariv, Mme Yechimovitch a totalement rejeté cette proposition.

Liberman pense déjà à sa future équipe au ministère des Affaires étrangères

Si Netanyahu le nomme chef de la Diplomatie, Avigdor Liberman envisage de confier à Dov Weisglass le rôle d’émissaire spécial, lit-on dans le Haaretz. Dov Weisglass, qui fut l’ancien Directeur de Cabinet de Sharon, a effectué pour lui des missions spéciales aux Etats-Unis. Liberman pourrait également nommer le nouveau député et ancien Ambassadeur d’Israël à Washington Dany Ayalon vice-ministre des Affaires étrangères.

Le Maariv précise que la très probable nomination de Liberman aux Affaires étrangères suscite au mieux le trouble et, au pire, une profonde inquiétude dans les pays arabes, en Europe et aux Etats-Unis. /.