Du 18 au 22 juin 2001, le journaliste Daniel Mermet consacre sur l’antenne de France Inter cinq émissions de « Là-bas si j’y suis » au conflit israélo-palestinien ». Lors de ces émissions, le journaliste diffuse une série de messages d’auditeurs sélectionnés après avoir été reçus sur une boite vocale.

Parmi ces messages, certains s’en prennent violemment aux Juifs.

On peut citer notamment ces trois extraits :

1) « Oui, les juifs ont bien exploité le capital de pitié qu’ils cultivent depuis cinquante ans. Maintenant ça suffit ! ».

2) « Qu’est ce que c’est ces hypocrites qui manient avec tant de virtuosité le bouclier de l’antisémitisme quand on veut juste leur rappeler que, depuis cinquante ans, ils reproduisent à dose homéopathique l’horrible injustice dont ils ont souffert ».

3) « Que dire d’un peuple ou d’un État qui ne respecte pas les décisions des Nations Unies, qui ne respecte pas les accords de paix signés (…) Ils ne tiennent que grâce à un lobby juif mondial qui les soutient ».

Dans son jugement, rendu en juillet 2002 et prononçant la relaxe de Daniel Mermet, la 17e chambre correctionnelle, a estimé que ces propos ne relèvent pas de la diffamation raciale aux motifs que l’extrait 1) est « formulé en des termes trop vagues pour renfermer l’imputation d’un fait précis quelconque », l’extrait 2) « ne vise que les juifs d’Israël ».

À propos de l’extrait 3), que « le terme ’Lobby Juif Mondial’ ne revêt aucun caractère diffamatoire envers la communauté juive dès lors que ne leur est associé, aucun fait attentatoire à l’honneur ou à la considération de celle-ci ».

La Cour d’Appel confirme la décision attaquée.

Pendant les débats, des appels et pétitions signées par de nombreuses personnalités ont fleuri contre les associations à l’initiative du procès, traitées de groupuscules, sur le thème du droit à critiquer la politique d’Israël.