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La France n’est pas antisémite ! L’Europe non plus !
Pierre Jean Albignac
Article mis en ligne le 17 mars 2004

La France n’est pas antisémite ! La France n’est pas raciste ! Dixit le Président de la République ! Dixit le Premier Ministre ! Dixit les caciques de Bruxelles !

Pouvons-nous vaquer tranquillement à nos occupations et leur faire confiance ? Rien n’est moins sûr car, au-delà de cette profession de foi partagée et proclamée, notre quotidien est émaillé d’actions au contenu notoirement antisémite. Pour ne pas affoler le « vulgaire’ »,nos dirigeants ont tout bonnement donné ordre de taire le phénomène.

Consigne franco-européenne : rien ne doit permettre de faire le lien entre l’Islam et l’antisémitisme.

L’Europe n’est pas antisémite mais : « l’EUMC, observatoire de l’Union Européenne sur le racisme (organe de l’UE fondé en 1998), s’est refusé, en novembre dernier, à publier un rapport sur l’antisémitisme, au motif que ce rapport, rédigé par un groupe de recherche de l’Université de Berlin, définissait comme »anti-juifs« des actes anti-israéliens, et qu’il concluait à la fréquente complicité de groupes musulmans, pro palestiniens, et aussi bien anti-mondialistes que d’extrême droite, dans des incidents antisémites en Europe. La censure a été motivée comme une » décision politique « , car le rapport était jugé ’explosif’ (inflamatory). Ce choix ’politique’ européen est cohérent avec le refus de l’Union Européenne d’agréer une proposition du Ministre des Affaires Étrangères d’Israël, Silvan Shalom, de créer un Conseil pour lutter spécifiquement contre l’antisémitisme en Europe. » (Financial Tribune)

C’est donc de façon délibérée que les instances européennes s’abstiennent d’apporter une solution au problème de l’antisémitisme musulman alors qu’elles ne pardonnent pas le moindre dérapage antisémite lorsqu’il est le fait des organisations d’extrême droite !

La France n’est pas antisémite mais les actes d’antisémitisme sont manifestes. Comment expliquer ce paradoxe ?

La France n’est pas antisémite mais... à force de reportages orientés contre lesquels nul ne s’insurge, pas même le CSA, la télévision d’État continue d’entretenir un climat propice au développement de ce fléau. Débridés, nos journalistes d’investigation s’évertuent à fabriquer de toutes pièces les preuves de ’l’arrogance, de la bestialité et de l’inhumanité’ des Israéliens dans des reportages diffusés aux heures de grande écoute.

La France n’est pas antisémite mais à l’instar de leurs homologues européens, nos gouvernants, nos médias et nos hommes politiques de toutes obédiences ont longtemps occulté les actes ’d’incivilité’ commis contre les synagogues, les écoles juives, les boutiques tenues par des juifs, les porteurs de kippa, etc.

Qui sont les auteurs de ces violences caractérisées ? Le silence général les désigne. Nous les connaissons et nous savons hélas que ce sont les rouages bien huilés de la censure qui les mettent à l’abri de toute identification. La carence du pouvoir s’est étalée au grand jour et l’a rendu suspect. Le fossé s’est creusé dangereusement entre les populations et leurs dirigeants mais la peur diffuse prolonge l’étrange statu-quo qui règne sur le pays de France.

La France et l’Europe ne sont pas antisémites mais... une campagne sans précédent a été orchestrée contre Israël comme s’il s’agissait de valider les exactions commises par les musulmans à l’encontre des Juifs. Nier l’antisémitisme, c’est aussi lui donner quitus. Aujourd’hui, les autorités françaises et européennes se contorsionnent pour nier l’évidence.

Il existe en Europe et en France un courant antisémite puissant qui prend sa source dans le monde musulman et qui bénéficie de l’appui objectif des médias. Les diffuseurs d’information ont éprouvé la technique qui consiste à taper sur les Juifs et sur Israël pour faire de l’audience, vendre livres et ’scoops’ et être assurés de faire carrière dans le militantisme journalistique. Le renfort des anti-sionistes d’origine juive est une manne facile mais bienvenue pour ces professionnels de l’intox qui ne reculent devant rien pour légitimer un tel carnage médiatique. Il leur suffit de nier la réalité pour faire parade ; ’La France n’est pas antisémite !’ Cette misérable rengaine est devenue le Sésame des champions du politiquement correct.

Nous étions quelques-uns à penser que nos décideurs n’étaient pas conscients du danger. Erreur ! Nous avions tort ! Ils le voyaient bel et bien et, en cela, ils sont coupables de forfaiture envers la nation, envers leurs électeurs, envers nos valeurs et envers la Constitution. C’est par choix délibéré que, depuis quarante années, ils ont laissé l’islamisme se propager et s’imposer dans la société française. C’est par choix délibéré qu’ils ont laissé l’antisémitisme se développer jusqu’à devenir le vecteur le plus porteur de la politique étrangère française mise en place depuis 1967. C’est par choix délibéré qu’ils ont vendu leurs âmes en échange de quelques poignées de dollars.
A l’instar des Morin et consorts qui nient doctement l’émergence du nationalisme islamiste, ramenant ainsi le contentieux Israélo-palestinien à sa plus simple expression : « recherche d’une ’juste’ résolution du conflit », (comme si l’anti-judaïsme islamiste avait attendu la création d’Israël pour naître) nos stratèges entrevoient que la mise en ordre des Balkans et du Moyen-Orient passe naturellement par la disparition de l’Etat Hébreu. Toute une page d’histoire a été squattée par un révisionnisme de circonstance alliant réalisme politique et cynisme idéologique. Par ’juste résolution du conflit’ il faut bien-sûr comprendre : établissement d’un État palestinien en remplacement d’Israël.

C’est dans cette optique que nous devons considérer les actions entreprises à La Hayes, à l’ONU, à Bruxelles, à Genève, dans les Capitales européennes, dans les rédactions des journaux et dans les studios de télévision. Il faut qu’Israël accepte de ne plus être la nation du peuple Juif. Par conséquent, il ne faut pas qu’Israël puisse assumer le rôle de pôle d’espérance pour des millions d’individus.

Nous assistons à la mise en place d’un mouvement nihiliste dont, semble-t-il, les Juifs devraient faire les frais et, n’en doutons pas, promet un remake de ’Nuit et Brouillard’. Tous les peuples sont soumis au totalitarisme de la terreur qui entend substituer à un peuple vieux de plus de 50 siècles, un peuple inventé tout récemment : le peuple palestinien.

Ce qui se joue dans le monde par rapport au peuple juif n’est rien d’autre qu’une nouvelle tentative d’éradication version : solution finale à la puissance N ! L’antisémitisme c’est ça ! Rien d’autre !

Nous savons et, nos intellectuels comme nos stratèges politiques le savent aussi : quelles que soient les concessions faites par Israël le conflit ne cessera pas. C’est d’une mise à mort qu’il s’agit !

Le protagoniste palestinien se vit dans le refus de tout ce qui ne conduit pas à la défaite des infidèles. Installé dans sa détestation des US et du modèle occidental, l’Islam ne peut que se rapprocher de l’Europe et, donc, dans l’acceptation de ce rapprochement, l’Europe ne peut que s’éloigner d’Israël pour réussir l’intégration des musulmans. Les accords bilatéraux signés dans les années 70 procèdent de cette logique.

Le protagoniste européen, ne peut se réaliser que sur l’occultation de son péché originel (l’antisémitisme ayant engendré la Shoah). Si dans un premier temps, le rejet du peuple juif à contribué à son éclatement, il constitue aujourd’hui la condition essentielle à sa reconstruction.

De quoi est-il question au Moyen Orient ? Certainement pas de territoires, ni de frontières, encore moins, de mur ! L’essence même du conflit repose sur la contestation du droit d’Israël à l’existence, droit inaliénable que personne ne songe à refuser à tout autre pays de la planète.

On peut, pour des raisons humanitaires, être en faveur de la création d’un Etat palestinien, encore faut-il qu’il soit porteur de paix. De là à lui reconnaître le droit d’exister aux dépends d’un autre état ! La Palestine n’existe pas en tant que pays, bien que, les populations concernées bénéficient déjà de tous les avantages dévolus aux pays et nations, ce, grâce au concours des pays européens dont la politique se veut résolument anti-israélienne. Ces derniers ont cautionné et financé tous les éléments qui ont amené le conflit à déborder du cadre régional avec pour objectif de barrer la route à toute solution qui satisfasse Israël. Cette situation ne peut que convenir à l’AP puisqu’elle lui octroie, en plus d’être une alliée et une partenaire, l’avantage supplémentaire de ne pas remplir les obligations d’une entité nationale responsable.

Aujourd’hui Israël vit. Tant bien que mal, mais il vit. Qu’en sera-t-il demain lorsque les leçons de l’Histoire, revue et corrigée par la haine distillée aux jeunes enfants palestiniens, auront porté leurs fruits ? qu’en sera-t-il du Moyen-Orient lorsque cette haine aura atteint son objectif en Europe ? L’utilisation en Europe du conflit par des forces politiques de courants contraires ne vise qu’à faire la jonction entre les deux bases historiques de l’opposition aux Juifs : la réunion du Mufti de Jérusalem et celle du IIIème Reich, à 60 ans d’intervalle.

L’Europe finance généreusement cette entreprise ! Elle couvre les malversations (détournements des fonds destinés à l’aide humanitaire) et dissimule son soutien au terrorisme tout en se défendant de vouloir saper les fondements d’Israël en tant qu’état. Est-ce l’Islam qui manipule l’Europe ou l’inverse ? C’est une question qu’il convient aujourd’hui de poser tant l’hypocrisie le dispute à la confusion.

En quoi l’existence d’Israël serait-elle un danger pour l’Union Européenne ou une menace pour sa vision du ’Grand Moyen Orient’ ? En quoi l’existence d’Israël fait-elle échec aux tentatives hégémoniques de l’Amérique ou menace-t-elle sa vision du ’Grand Moyen Orient’ ? Pourquoi la rivalité entre deux blocs devrait-elle se jouer sur le dos d’Israël ?

Qu’est-ce qui rend nos élites politiques si aveugles, si sourds et si amnésiques ? Ne voient-ils pas que le ’panarabisme’ des islamistes est totalitaire ? Qu’il joue un rôle destructeur au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Europe ? qu’il travaille à la désintégration des Etats-Nation en attaquant les principes républicains (laïcité, égalité homme-femme, notion de citoyenneté et protection de l’individu) !

Israël et les Juifs sont attaqués sur tous les fronts. L’antisémitisme triomphe sous couvert de l’anti-sionisme. Chacun y va de sa spécialité pour enfoncer le clou. Les slogans assassins fusent de toutes parts : « Est-il permis de critiquer Israël, Sharon ou Tsahal sans être taxé d’antisémitisme ? »

Ne faut-il pas répondre qu’il est tout aussi possible de les critiquer quand bien même on est un antisémite honteux ? Que la question est insidieuse car critiquer au nom du droit de critiquer ne lave pas forcément la critique de l’arbitraire qui l’entache pour autant ! Que la critique n’est pas interdite mais qu’elle ne garantit pas pour autant l’honnêteté, le bien-fondé, la connaissance du problème ou la bonne foi ! N’est-ce pas insulter l’intelligence des Français que de se limiter à revendiquer un droit pour esquiver un débat d’idées qui embarrasserait notre diplomatie ?

Ne faut-il pas répondre qu’il est tout aussi possible de critiquer Arafat et les Palestiniens sans être taxé d’islamophobie ou de pro-Sharon ou de sioniste ?

La plus grande malice est de revendiquer un droit de critique avec véhémence en feignant de ne pas voir que la démarche politique de la France est de mettre les Juifs français au pas en leur interdisant de s’exprimer librement dans les médias.

A-t-on procédé à des statistiques sur les temps de parole et le nombre d’interruptions pour vérifier que les deux camps ont eu les mêmes chances d’éclairer l’opinion ? N’est-il pas manifeste que seuls les Juifs (toujours les mêmes) qui haïssent le sionisme sont à l’aise sur les plateaux de télévision ? Un Ardisson pro-israélien apparaîtrait-il deux fois sur le petit écran ? Une Leïla Shahid israélienne aurait-elle le même succès que notre célèbre croqueuse de micros ? A-t-on entendu un seul talent du spectacle se mouiller en dénonçant l’étrange unanimité qui affecte l’intelligentsia française ? Ne faut-il pas se démarquer de Sharon pour avoir droit de parole ?

N’a-t-on pas le droit de dénoncer une cabale sans être fatalement suspecté d’être un inconditionnel de celui qui en est la victime ?

La France n’est pas antisémite certes, mais le deviendrait-elle que ses Juifs se déconsidèreraient s’ils poussaient ’l’extrémisme’ jusqu’à prétendre qu’ils n’ont rien vu venir !



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