Des avions de combat israéliens ont détruit deux ministères du Hamas dans la bande de Gaza et frappé également le parlement aux premières heures de jeudi, peu après le rejet par les deux camps des appels au cessez-le-feu lancés par la communauté internationale. Lire la suite l’article
Au sixième jour des hostilités, des appareils israéliens, mais aussi des bâtiments de la marine ont bombardé une vingtaine d’objectifs dans la bande de Gaza, indique l’armée israélienne. Les bâtiments abritant les ministères de l’Education et des Transports sont pratiquement réduits à l’état de ruines, ont témoigné des responsables de la sécurité du Hamas.
Le quotidien Haaretz rapporte jeudi que l’armée israélienne a recommandé le lancement d’une vaste mais brève offensive terrestre. Des chars et des soldats de Tsahal sont massés le long de la frontière du territoire. Les fortes pluies de ces derniers jours ont rendu le terrain peu favorable à une telle opération mais le ciel s’est dégagé jeudi et du beau temps est prévu pour les jours à venir.
« Ce n’est que le commencement », a prévenu le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnai, au micro de la radio militaire israélienne. « Nous opérons pour infliger au Hamas un sérieux revers. C’est exactement ce que nous avons dit dès le début, et rien n’a changé. Le Hamas a déjà été blessé », a-t-il ajouté.
Le gouvernement israélien a approuvé ces derniers jours la mobilisation de 2.500 réservistes, après le rappel de 6.500 d’entre eux qui ont été dirigés vers les limites de la bande de Gaza.
FEU VERT À 90 CAMIONS D’AIDE
Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et tête de liste du parti centriste Kadima pour les législatives de février, doit être reçue ce jeudi après-midi à Paris par Nicolas Sarkozy. Le président français se rendra ensuite dans la région en début de semaine prochaine.
Mais l’Etat juif, déterminé à mettre fin à la menace que constitue l’arsenal du Hamas, a jugé irréaliste la proposition française d’une trêve humanitaire de 48 heures, qui manque à ses yeux de garanties suffisantes sur un arrêt des tirs de roquette des activistes islamistes.
Mercredi, des roquettes palestiniennes ont atteint la ville israélienne de Bersheeba, distante d’une quarantaine de kilomètres des limites de Gaza, sans faire de victime. D’autres projectiles ont atteint la ville d’Ashkelon, sur la côte méditerranéenne, et des dizaines de roquettes de courte portée ont visé des villes frontalières.
Selon un sondage publié jeudi par le quotidien Haaretz, 52% des Israéliens sont favorables à une poursuite des opérations. Ils sont 20% à réclamer un cessez-le-feu. Dix-neuf pour cent demandent le déclenchement d’une intervention terrestre.
Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas à Gaza, a déclaré pour sa part qu’aucune proposition de trêve ne pourrait être envisagée avant l’arrêt des frappes israéliennes puis la fin du blocus du territoire palestinien. « Après cela, on pourra parler de l’ensemble des problèmes sans exception », a-t-il dit mercredi soir dans un discours télévisé.
Le bilan de l’offensive israélienne, qui a commencé samedi dernier, est de 396 morts dans les rangs palestiniens, dont un quart de civils. On compte également quelque 1.600 blessés. Du côté israélien, on déplore quatre morts - trois civils et un militaire.
Dans la bande côtière, les stocks de vivres sont de plus en plus réduits et des coupures d’électricité ont eu lieu. Les hôpitaux ont fort à faire avec l’afflux des blessés.
Israël a fait savoir qu’il continuerait de laisser entrer une aide dans la bande de Gaza, en autorisant ainsi, jeudi, le passage de plus de 90 camions chargés de vivres et de matériel médical. Une quantité équivalente avait pu pénétrer mercredi dans l’enclave côtière.