Après les propos contradictoires tenus dimanche par ses dirigeants, le Hamas semblait hier avoir adopté une position officielle concernant la poursuite de la trêve dans la bande de Gaza, écrit le Haaretz. Le porte-parole de l’organisation, Ayman Taha, a déclaré hier que, comme l’a affirmé le chef du bureau politique à Damas, Khaled Mashal, il n’y aucune raison de reconduire la trêve au-delà des six mois qui expireront ce vendredi.

« Tant qu’Israël ne respectera pas les conditions du cessez-le-feu, il n’y a aucune raison de la prolonger », a déclaré Taha. Selon lui, Israël était censé étendre la trêve à la Cisjordanie et ouvrir les points de passage destinés aux marchandises entre Israël et la bande de Gaza, « ce qui n’a pas été le cas ».

Interrogé sur les intentions du Hamas à partir de vendredi, le porte-parole s’est contenté de dire que le Hamas ne restera pas impassible et ripostera aux agressions israéliennes. Il a cependant ajouté que les consultations entre les différentes factions palestiniennes concernant l’avenir de la trêve se poursuivaient.

De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a déclaré hier qu’il ne craint pas l’éventualité d’une opération militaire dans la bande de Gaza, même s’il « ne se rue pas sur Gaza ». « Si la trêve est violée et la situation le demande, nous agirons comme il se doit », a ajouté M. Barak.

Selon le journal, la plupart des responsables militaires estiment qu’en fin de compte, le Hamas ne lancera pas d’offensive immédiate contre Israël mais tentera de maintenir une situation flottante sans définir publiquement sa politique.

Les responsables militaires, ajoute le Maariv, affirment que l’Iran fait pression sur le Hamas afin qu’il ne reconduise pas la trêve. L’autre élément pris en compte par le Hamas est un éventuel prolongement du mandat du président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, une situation dans laquelle le Hamas préfère se poser en ennemi d’Israël.

Malgré le tir de plusieurs obus de mortier vers Israël hier matin, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a décidé d’ouvrir hier les points de passage entre Israël et la bande de Gaza. Plus de cent vingt camions ont ainsi pu livrer leur cargaison. Libération de 227 prisonniers palestiniens

Israël a libéré hier deux cent vingt sept prisonniers palestiniens à l’occasion de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane du Sacrifice, qui a eu lieu la semaine dernière. Cette libération, écrit le Haaretz, entre dans le cadre des gestes de bonne volonté d’Israël à l’égard du président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas.

Plusieurs centaines de personnes ont accueilli à Ramallah les prisonniers libérés. « Notre joie ne sera complète que quand tous les onze mille Palestiniens détenus en Israël rentreront chez eux », a déclaré Mahmud Abbas lors de ce rassemblement. Dix-huit des prisonniers libérés sont des habitants de la bande de Gaza. Forte croissance de la population dans les colonies de Cisjordanie

Le Yediot Aharonot publie des données extraites de l’annuaire statistique publié il y a quelques jours par le Centre universitaire d’Ariel en Cisjordanie. Selon ces chiffres, au cours des douze dernières années, la population juive en Cisjordanie a plus que doublé passant de 130 000 personnes en 1995 à 270 000 fin 2007, soit une augmentation de 107 %, tandis que la population israélienne a augmenté de 29 % durant la même période.

Cette augmentation s’explique d’abord par un taux de natalité de 35 ‰, bien supérieur à la moyenne israélienne de 20 ‰. Aux 9 000 naissances dans les colonies de Cisjordanie en 2007, s’ajoute un solde migratoire positif, avec 4 700 nouveaux venus. Fin 2007, les colons de Cisjordanie représentaient ainsi 4,9 % de la population israélienne.

* Régional

La Russie envisage toujours de vendre des missiles à l’Iran

Selon des responsables israéliens cités par le Haaretz, la Russie a repris ses contacts avec l’Iran concernant la vente de missiles sol-air S-300. Amos Guilad, directeur des affaires politiques et de sécurité au ministère de la Défense, doit se rendre mercredi à Moscou où il s’entretiendra avec les hauts responsables militaires russes. M. Guilad devrait faire part à ses interlocuteurs de l’inquiétude d’Israël face à la reprise de ces contacts.

En effet, le S-300, capable d’atteindre des appareils volant à près de trente kilomètres d’altitude, dans un rayon de cent cinquante kilomètres, est considéré comme un des systèmes de défense anti-aérienne les plus sophistiqués au monde et son utilisation par l’Iran rendrait très difficile toute attaque contre ses installations nucléaires.

Début octobre, rappelle le journal, le Premier ministre Ehud Olmert, en visite à Moscou, avait évoqué ce sujet auprès du président Dmitri Medvedev et du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Au terme de cette visite, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères avait affirmé que Moscou n’avait pas l’intention d’introduire ces missiles « dans des régions où la situation est instable ». Malgré ces déclarations, les contacts semblent avoir repris entre Moscou et Téhéran et en Israël on craint que la Russie ne se serve de cette vente comme démonstration de force en vue de l’entrée de Barack Obama à la Maison Blanche.