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L’Express | Reuters
mercredi 19 novembre 2008
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Le site syrien bombardé en septembre 2007 par l’aviation israélienne possédait des caractéristiques évoquant celles d’un réacteur nucléaire secret, note le rapport d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les inspecteurs de l’AIEA, qui se sont rendus en juin sur le site, y ont relevé des quantités « significatives » d’uranium mais ne seront en mesure d’en tirer une conclusion définitive qu’avec une meilleure coopération de la Syrie, indique le rapport.
Selon ce document confidentiel dont Reuters s’est procuré une copie mercredi, l’AIEA réclame notamment que les autorités syriennes lui montrent les débris et le matériel qu’elles ont retirés du site après le bombardement et les documents s’y rapportant.
Les services de renseignement américains affirment que la construction d’un réacteur secret produisant du plutonium était pratiquement achevée. Selon les autorités syriennes, il s’agissait d’une installation militaire abandonnée et les traces d’uranium qui y ont été découvertes proviennent des munitions utilisées pour le bombarder.
Damas assure en outre que les renseignements et les photos satellites à l’origine de l’enquête ont été fabriquées de toutes pièces.
« Si on ne peut exclure que le bâtiment en question était voué à un usage non nucléaire, ses caractéristiques ainsi que la possibilité de relier le site à un dispositif de pompage d’eau de refroidissement sont identiques à ce qu’on peut trouver sur le site d’un réacteur », écrivent les auteurs du rapport, transmis au 35 Etats membres du Conseil des gouverneurs avant la réunion des 27 et 28 novembre.
Ils notent en outre que Damas n’a pas produit les documents nécessaires pour étayer ses déclarations quant à la nature du site et que les autorités se sont opposées à l’inspection de trois autres sites susceptibles d’abriter des indices liés au premier.
« ASSEZ D’URANIUM POUR QU’ON S’INTERROGE »
Mohamed ElBaradeï, directeur général de l’AIEA, a demandé de la Syrie « la transparence nécessaire, notamment l’autorisation des visites sollicitées et l’accès à toute les informations disponibles afin que l’agence achève son évaluation », soulignent-ils.
Les autorités ont interdit le mois dernier l’accès des sites militaires à l’AIEA en invoquant des considérations de sécurité nationale.
L’agence viennoise va par ailleurs inviter les autorités israéliennes à répondre aux allégations de Damas quant à la provenance de l’uranium et demandera à la Syrie de lui fournir des éclats des bombes utilisées par Tsahal, a-t-on précisé de source onusienne proche du dossier.
L’uranium retrouvé sur le site, précise-t-on à l’Onu, est une forme « traité chimiquement » distincte de l’uranium enrichi utilisé dans les centrales électriques ou l’armement nucléaire. Il ne s’agit pas non plus de l’uranium appauvri utilisé pour accroître le pouvoir pénétrant de munitions telles que les obus antichars, qui ne sont pas utilisées dans l’aviation.
« Il y a assez d’uranium pour qu’on s’interroge », a-t-on souligné.
Selon un autre membre du personnel de l’Onu, l’AIEA a un besoin urgent de photos satellites de haute résolution montrant le site immédiatement après le bombardement. Huit pays ont eu accès à ces images mais aucun ne les à transmises à cette date, a-t-il déploré sans les nommer.
Les auteurs du rapports regrettent quant à eux que l’enquête ait été « gravement affectée par le recours unilatéral à la force » d’Israël et par le refus des Etats-Unis de fournir les renseignements adéquats pendant les sept mois qui ont suivi le bombardement, délais pendant lequel le site a été nettoyé et un nouveau bâtiment construit.
« Nous ne serons pas en mesure de tirer de conclusions tant que n’aurons pas d’informations fiables. Il y avait de l’uranium mais cela ne signifie pas qu’il y avait un réacteur », a déclaré lundi Mohamed ElBaradeï.