Le candidat laïc Nir Barkat a remporté les élections municipales de Jérusalem, mercredi matin, avec 52 % des voix, contre 43 % pour son principal adversaire Meïr Poroush (parti du judaïsme unifié). Les résultats officiels ont été annoncés après la fin des dépouillements dans 704 - sur 707 - bureaux de vote. Quant au milliardaire Arkadi Gaydamak et le candidat du parti écologiste, Dan Birron, ils n’ont remporté respectivement que 3,5 % et 1 % des voix.

« C’est une victoire pour Jérusalem, Israël et le peuple juif… pour la gauche et la droite, les laïcs et les religieux (…). Il y a de la place pour tout le monde à Jérusalem », a déclaré Barkat avant de promettre de représenter l’ensemble des habitants de la capitale.

A Jérusalem, 41 % des électeurs de sont rendus aux urnes mardi – comparé à 38 % au dernier scrutin municipal – selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Victoire de Houldaï à Tel-Aviv

Le maire sortant Ron Houldaï a été reconduit dans ses fonctions à la tête de la mairie de Tel-Aviv mardi. « Demain, je vais continuer à travailler », a-t-il déclaré au micro de Channel 2. Houldaï a remporté 50,7 % des voix, tandis que son principal rival, le député Hadash Dov Henin n’en a reçu que 34,2 %. Selon le ministère de l’Intérieur, le taux de participation à Tel-Aviv s’élève à 37 %, un chiffre en progrès comparé aux 29 % de 2003.

Le taux de vote à travers tout le pays est d’environ 42 %, soit 17 points de moins qu’en 2003. Face à ce faible score Meïr Shetrit, le ministre de l’Intérieur, a lancé un dernier appel à la participation des citoyens à 20 heures, les bureaux de vote ne fermant qu’à 22 heures.

Shetrit a également souligné que le gouvernement pensait introduire des mesures similaires à celles de l’Australie à l’égard des abstentionnistes : des amendes.

Poroush pénalisé par la division des haredim

« Voter Poroush, ce religieux éduqué qui respecte le shabbat, c’est une mitzva », a confié un élève de yeshiva du quartier Romema. Pourtant cette opinion ne s’est pas généralisée dans les différentes branches de la communauté haredi. Les Hassidim de Ger ont décidé de voter pour le candidat sorti vainqueur des élections, le laïc Nir Barkat.

Aussi, certains ont préféré s’abstenir : « les rabbins nous ont dit de ne pas voter pour quelqu’un qui viole le shabbat », a expliqué un Hassid de Ger mardi soir. « On a décidé de ne pas voter pour le maire, juste pour le conseil municipal. Le reste est entre les mains de Dieu. »

Les olim votent plus que les sabras

Les immigrants ont plus tendance à se déplacer aux urnes pour les élections municipales que les Israéliens de naissance, d’après l’Union des autorités locales pour l’alyah. Dans certaines localités, les questions d’immigration étaient bien au programme, comme à Ashdod - considérée comme une ville d’olim hadashim - ou encore Haïfa, Karmiel, Nazareth Illit.

Ces derniers mois, des investissements importants ont été faits pour encourager cette population à voter. Des campagnes ont été menées en russe, en français et en anglais. Sur les 1 597 candidats répartis dans tout le pays, 170 étaient russophones et six d’origine éthiopienne.

Les grands partis crient victoire

Kadima a introduit 33 nouveaux maires directement affiliés au parti, huit autres soutenus conjointement par Kadima et un autre parti, et encore huit candidats du parti de Tzipi Livni sont en lice pour le second tour des élections.

Le parti travailliste, qui est à la tête de 23 mairies, a également exprimé sa satisfaction. Eli Yishaï, leader de Shas, a déclaré être fier du résultat : le parti Shas, qui n’était à la tête que de trois mairies, en a désormais une de plus. Pour lui, ces résultats sont un vote de confiance avant les élections législatives.

Une des membres du Likoud s’est réjouie des scores et du fait que le parti ait réussi à maintenir sa position de force, en remportant les mairies d’Ashdod, de Modiin et de Kiryat Bialik.

Pour l’Autorité Palestinienne, voter c’est trahir

Comme il est désormais de coutume, la grande majorité des électeurs arabes de Jérusalem ont boycotté les élections municipales de mardi. Seules quelques centaines d’entre eux, principalement des employés de la municipalité et leurs familles, se sont déplacés aux urnes.

Le nombre d’électeurs arabes est estimé à 125 000 à Jérusalem. Mais depuis 1967, ils boycottent les municipales craignant que leur participation soit interprétée comme la reconnaissance de l’annexion israélienne des quartiers arabes.

SECURITE

« Une confrontation avec le Hamas sera inévitable »

Dans la perspective d’une éventuelle confrontation avec le Hamas, le Premier ministre Ehoud Olmert et le ministre de la Défense, Ehoud Barak, se sont rendus mardi aux quartiers généraux du commandement sud de l’armée israélienne. « Ce n’est qu’une question de temps (…). Si l’usage de la force devient nécessaire, nous y aurons recours », a déclaré Olmert.

La semaine dernière, Tsahal a détruit un tunnel creusé par le Hamas près de la frontière israélienne. Il était notamment destiné à faciliter l’enlèvement de soldats israéliens. « Enlever des soldats de l’Etat d’Israël est un acte de terrorisme et devient rapidement un problème d’ordre national voire international », a ajouté le ministre de la Défense.

MOYEN-ORIENT

Des Bédouins attaquent un point de contrôle

Des Bédouins armés ont attaqué un point de contrôle dans le Sinaï et ont pris en otage onze policiers qu’ils détiennent dans une zone proche de la frontière avec Israël, selon un responsable de la sécurité égyptienne.

Lors d’affrontements, la police égyptienne aurait tué trois Bédouins. La communauté bédouine était en colère après la mort de l’un des leurs lundi, tué par la police parce qu’il était suspecté de contrebande. Les trafiquants se servent des zones frontalières pour vendre des armes de la drogue et d’autres objets à destination de la bande de Gaza, souvent grâce à des tunnels souterrains.

Retrouvez toutes les informations sur le site Internet du Jerusalem Post édition française : www.jpost.fr