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La victoire d’Obama, les Juifs et Israël
Freddy Eytan | Le Cape
Article mis en ligne le 7 novembre 2008

Le rêve américain est devenu réalité. Un noir, un métis de 47 ans est devenu le 44ième Président des Etats-Unis. L’ancien pays de l’esclavage, du racisme et du Ku Klux Klan a permis à un « négro-africain » à entrer triomphalement à la Maison Blanche. Il y a quelques décennies, cette victoire était impossible, inimaginable. La démocratie américaine demeure vivace telle que celle d’Israël. Elle prouve que les chances d’arriver au pouvoir sont données, sans exception, à tout le monde, et les limites pour y accéder sont tracées dans le ciel…

Dans ce grand tournant de l’histoire américaine, la question des origines ou de la couleur de peau du président nous importe peu. C’est la fonction qui domine. Obama a réussi à fasciner le grand public et la presse internationale. Son histoire, ses racines et la superproduction médiatique ont transformé un homme inconnu en superstar. C’est la machine, bien huilée, de l’Etat spectacle qui a merveilleusement fonctionné. Le rêve est devenu réalité mais hélas, la réalité sur le terrain et en particulier au Proche-Orient n’a pas changée. Le monde est le même avec ses conflits et ses malheurs.

Après l’euphorie justifiée de la victoire et le merveilleux discours historique et rassembleur à Chicago, de nombreuses questions se posent sur les capacités de l’homme qui va diriger les Etats-Unis et le monde libre durant les quatre prochaines années. Pourra-t-il soulever le poids de l’Histoire et le fardeau de l’Avenir ?

Pour juguler la crise financière, pour lutter contre le terrorisme aveugle et le fanatisme islamique au-delà des frontières, pour sortir du bourbier irakien et afghan, pour faire face à l’étendard chiite et la menace iranienne et pour demeurer une superpuissance démocratique devant la Russie et la Chine ; pour redonner espoir aux populations africaines affamées et meurtries, pour régler le problème palestinien et de nombreux conflits locaux, le nouveau chef de la Maison Blanche sera-t-il capable d’affronter toutes les menaces et relever tous les défis ?

Nous pouvons en douter car Obama n’est pas l’homme providentiel ni le nouveau messie. Son rival malheureux non plus ne l’était pas. Et pourtant, plus de 70 pour cent des juifs américains ont voté pour Barack Hussein Obama et lui font confiance parce qu’il incarne le renouveau, le changement, l’espérance et la promesse d’une Amérique nouvelle. Plus généreuse, plus unifiée, plus égalitaire et plus forte. Sa mission est gigantesque et sa tache est immense. Elle sera semée d’obstacles, longue et pénible.

Les 8 dernières années de la politique de Georges Bush ont déçu profondément les Américains et les Européens mais pas les Israéliens. Son soutien inébranlable et inconditionnel à la cause d’Israël a été exemplaire.

Nous l’avons félicité pour la chute de Saddam Hussein et pour sa lutte inlassable contre le terrorisme international après les attentats du 11 septembre 2001. L’élection d’Obama s’inscrit surtout dans un vote sanction, d’un ras le bol d’une politique qui a été sur plusieurs plans, désastreuse. Ce vote s’est renforcé massivement devant le désespoir et la récession qui s’annonce et arrive dans les foyers à pas de course.

Un journaliste ou un observateur peut se tromper dans ses analyses et ses prédictions, mais un président des Etats-Unis n’a pas le droit à l’erreur, ni à la naïveté romantique de pouvoir changer le monde. Chaque erreur, chaque faute de sa part, c’’est le monde entier qui subit les conséquences.

Israël se trouve en campagne électorale mais chaque nouvelle coalition, de droite, du centre ou de gauche, devrait se préparer à un changement dans la politique américaine et surtout à l’exercice de fortes pressions. Nul ne le doute, les relations amicales et stratégiques entre Washington et Jérusalem demeureront solides, mais sur certaines conditions. Il est clair qu’Obama sera plus réticent que Bush ou Mc Caïn concernant la menace nucléaire iranienne et plus présent dans le monde arabe et en Afrique. Sa diplomatie active entrainera des initiatives musclées avec les Palestiniens et avec la Syrie.

Un gouvernement dirigé demain par Netanyahou, Barak ou Livni devrait se préparer dès à présent à définir une nouvelle stratégie diplomatique. Jérusalem devrait être capable de lancer un processus de paix clair et fiable et de mettre en garde la nouvelle administration américaine contre un Pax Americana imposé et voué à l’échec. Une concertation avec l’Union Européenne et en particulier avec l’Allemagne et la France est impérative.

Le nouveau gouvernement doit se doter de nerfs d’acier et Israël ne doit compter que sur lui-même. Afin d’aboutir à une paix juste et durable et pour obtenir à l’Etat juif des frontières sûres et défendables, Jérusalem doit pouvoir résister aux pressions et rejeter tout diktat. Enfin, la victoire historique de Barack Obama nous donne un second souffle et de d’espoir mais en même temps nous laisse perplexes face aux défis à relever et devant l’avenir incertain et menaçant de notre région. Les Israéliens souhaitent vivement le succès d’Obama. Sa réussite sera aussi la notre, pour l’avenir du Proche-Orient et le monde entier.



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