Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, un des principaux pays alliés des Etats-Unis dans le Golfe, suggère la création d’une organisation régionale incluant Israël, afin de parvenir à la paix au Moyen-Orient, dans l’édition de mercredi d’Al-Hayat, un quotidien panarabe.
« Israël, l’Iran, la Turquie et les pays arabes devraient s’asseoir ensemble au sein d’une même organisation », estime Cheikh Khaled ben Ahmad al-Khalifa dans ce journal.
« Ne sommes nous pas tous membres d’une organisation globale appelée les Nations unies ? Pourquoi ne pas (se rassembler) sur une base régionale ? C’est la seule manière de résoudre nos problèmes », ajoute le chef de la diplomatie de Bahreïn, siège de la Ve Flotte américaine.
« Il n’y a pas d’autre voie pour les résoudre, aujourd’hui ou dans 200 ans », poursuit-il, alors qu’il était interrogé en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Selon le quotidien panarabe, le ministre a d’ailleurs émis cette idée dans son discours devant l’AG de l’ONU.
Le Bahrain entretient des contacts politiques avec Israël, en dépit de nombreuses résistances dans le pays : le prince héritier Cheikh Khalifa Ben Salmane Alo-Khalifa a rencontré des responsables israéliens lors du Forum économique mondial en 2000 et 2003. Cheikh Khaled a lui-même vu son homologue israélienne Tzipi Livni à l’ONU l’an dernier.
Mais seuls deux pays arabes reconnaissent pleinement Israël : l’Egypte et la Jordanie.
Quant à l’Iran, son président Mahmoud Ahmadinejad a appelé à « rayer (Israël) de la carte ».
« Pourquoi ne pas s’asseoir à la même table, même si nous sommes en désaccord, même si nous ne nous reconnaissons pas mutuellement ? Mettons nous dans une même organisation afin de surmonter le (blocage) auxquel le Moyen-Orient est confronté », dit encore le ministre bahreïni, en référence à l’absence de solution au conflit israélo-palestinien.
Interrogé quant à savoir s’il ne s’agissait pas d’un voeu pieux, il a déclaré : « Si cela est percu (de la sorte), et bien, de nombreux rêves sont déjà devenus réalité ».