La police est de plus en plus convaincue que Qassem Mugrabi, le jeune palestinien qui a blessé lundi soir dix-sept personnes au volant de sa voiture à Jérusalem, a délibérément lancé son véhicule vers un groupe de soldats. Selon des sources policières citées par le Haaretz, les éléments recueillis sur le lieu de l’événement excluent la thèse d’un simple accident de la route ou d’un incident technique.

De même, il ressort de l’enquête que peu de temps avant l’attentat, la cousine à qui il devait se fiancer a annoncé à Mugrabi qu’elle refusait de l’épouser. « L’auteur de l’attentat a essuyé un refus de la part de la cousine avec laquelle il devait se fiancer et, par colère, a pris la voiture familiale et a quitté la maison. Il a ensuite commis l’attentat », a déclaré hier le commandant de la police de Jérusalem, Aharon Franco. La famille de Qassem Mugrabi continue, elle, d’affirmer qu ! 8217 ;il ne s’agit que d’un tragique accident.

Par ailleurs, la police a renforcé hier sa présence à Jebel Mukaber, le village où habitait Qassem Mugrabi, afin d’empêcher toute manifestation de soutien à l’attentat ainsi que tout acte de vengeance de la part de militants israéliens d’extrême droite.

Intérieur

Des avancées dans les contacts en vue de la formation du gouvernement Livni

Le Haaretz rapporte que suite à la rencontre qui s’est tenue hier entre Tzipi Livni et le président du parti Shas, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi Eli Yishaï, on estime au sein du parti séfarade-orthodoxe que la nouvelle présidente de Kadima sera disposée à accepter un compromis concernant l’augmentation des allocations familiales, une demande qui jusqu’à présent a été rejetée par Kadima. Dans l’entourage de Mme Livni on confirme cette tendance, ce qui pourrait paver la voie à la création du nouveau gouvernement.

Selon le journal, le fait que le parti travailliste semble lui aussi être enclin à rejoindre le gouvernement Livni a facilité cette avancée dans les négociations avec Shas. Des responsables travaillistes estiment en effet que l’accord permettant leur participation au gouvernement sera conclu d’ici un mois.

Le président du Likoud, Binyamin Netanyahu, a rejeté hier à nouveau l’appel de Mme Livni l’invitant à se joindre à un « gouvernement d’urgence » d’union nationale. « Nous n’allons pas nous joindre à un échec ; nous sommes l’alternative à cet échec », a déclaré M. Netanyahu. Selon lui, « la chose la plus démocratique et responsable à faire est de fixer une date pour la tenue d’élections anticipées ».

Le Yediot Aharonot rapporte par ailleurs que le ministre des Transports Shaul Mofaz, qui a perdu de justesse les primaires au Kadima face à Tzipi Livni avant d’annoncer une pause dans sa carrière politique, pourrait reprendre plus tôt que prévu ses activités au sein du parti, immédiatement après le nouvel an juif, le 2 octobre prochain. Selon ses proches, Shaul Mofaz hésiterait encore et n’aurait pas encore pris de décision, mais depuis l’annonce de son retrait de la vie politique, il a multiplié les entretiens et continué à tenir des rencontres professionnelles liées à son poste de ministre des Transports. Selon le journal, ses proches font pression sur lui afin qu’il rejoigne le gouvernement Livni et réclame le portefeuille des Affaires étrangères.

Le Maariv écrit quant à lui que si elle parvient à former un gouvernement, Tzipi Livni devra très probablement procéder à un large remaniement ministériel. Le portefeuille des Affaires étrangères pourrait être attribué soit à Shaul Mofaz, soit au ministre des Finances actuel, Roni Bar-On, soit au ministre de l’Intérieur, Meir Shitrit. Si M. Shitrit obtient les Affaires étrangères, le Shas pourrait obtenir le poste resté vacant de ministre de l’Intérieur, longtemps convoité par le parti séfarade-orthodoxe. Quant au ministère des Transports, actuellement dirigé par Shaul Mofaz, il pourrait être repris par la ministre du Tourisme Ruhama Avraham-Balila de Kadima ou, en cas d’entrée au gouvernement du parti de gauche Méretz, par son président, Haïm Oron.

Diplomatie

Ahmedinejad : Les sionistes contrôlent les pôles financiers

La presse israélienne reprend aujourd’hui des extraits du discours du Président iranien, Mahmud Ahmedinejad, devant l’assemblée générale de l’ONU, hier à New York. Dans son discours, rapporte le Yediot Aharonot, le président iranien s’en est violemment pris aux « sionistes » qu’il a accusé de contrôler la politique européenne et américaine : « Une poignée de sionistes menteurs jouent avec la bonne foi, l’honnêteté et les droits des nations européennes et américaines. Bien qu’il s’agisse d’une minorité infime, ils contrôlent une part importante des pôles financiers et, par conséquent, les décisions politiques qui sont prises dans ces pays. Il est terrible de voir la manière dont, lors des campagnes électorales, les candidats doivent rendre visite aux membres de ce peuple, participer à leurs réunions et s’engager à protéger leurs intérêts, afin d’obtenir un soutien médiatique ! ou financier » a-t-il déclaré, ajoutant que « le régime sioniste est proche aujourd’hui de l’effondrement ».

Auparavant, le président israélien, Shimon Pérès, qui s’exprimait devant des journalistes, a déclaré : « Le monde ne peut rester les bras croisés à l’heure où l’Iran fabrique une bombe nucléaire ». « Ahmedinejad appelle le monde à retourner à une époque d’obscurité, de haine, de menaces, d’intolérance. Il n’a pas de respect pour la vie humaine », a ajouté M. Pérès./.