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Israël, pays de vie, enterre ses morts.
Daniel Haïk en direct de Jérusalem pour Radio J
Article mis en ligne le 17 juillet 2008

Le Sergent chef Ehoud Goldwasser, 33 ans sera inhumé ce matin à 10 heures au cimetière militaire de Naharia. Le sergent-chef Eldad Reguev 28 ans sera inhumé a 14 heures au cimetière militaire de Haïfa

Avec la confirmation de leur décès, Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev sont les deux derniers soldats rajoutés à la liste déjà longue des 119 soldats israéliens tués au combat durant la seconde guerre du Liban.

Et d’une certaine manière : ils sont les premiers soldats de cette liste puisque désormais il est confirmé qu’Eldad et Ehoud ont été tués au moment de l’embuscade tendue par le Hizbollah le long de la frontière israélo-libanaise le 12 juillet 2006 au matin et qu’ils n’étaient déjà plus en vie lorsque les terroristes les ont capturés.

Jusqu’au bout, le Hizbollah a laissé planer le doute sur le sort des deux soldats.
Jusqu’au bout ce mouvement chiite, dont la cruauté n’a pas d’égal, a joué avec les nerfs de deux familles éprouvées et de tout un peuple solidaire.

Hier à 9h39, le Hizbollah a prouvé son mépris pour les morts et son jeu macabre avec la mort : "Vous voulez connaître le sort des deux soldats israéliens Reguev et Goldwasser a lancé un porte parole du mouvement terroriste du côté libanais du poste frontière de Rosh Anikra ? Vous voulez savoir si ces deux soldats sont morts ou vivants ? Alors regardez. Et c’est alors que les hommes du Hizbollah ont fait sortir deux cercueils noirs d’un véhicule.

Et c’est en regardant en direct ces images à la télévision, que des millions d’Israéliens ont appris qu’Ehoud et Eldad n’étaient plus en vie. C’est ainsi, sans la moindre considération, que les deux familles Reguev et Goldwasser qui s’étaient accrochés jusqu’à la dernière minute au moindre espoir, ont vu se lever le voile de l’incertitude et ont compris qu’ils ne verraient plus leur proches, vivants.

Et c’est à cette douloureuse minute qu’a débuté l’une des journées les plus sombres mais aussi les plus marquantes de l’Histoire d’Israël.

Les deux cercueils ont ensuite été transférés du coté israélien de la frontière. Il a fallu six heures aux experts et aux aumôniers de Tsahal pour identifier formellement les corps des deux soldats, qui, selon le témoignage d’un officier, étaient dans un état de dégradation particulièrement avancée.

Lorsque la terrible confirmation est parvenue, deux généraux de Tsahal, les généraux Gadi Shamni et Elazar Stern se sont rendus au domicile des familles Reguev et Goldwasser pour leur annoncer cette terrible nouvelle qu’elles connaissaient déjà.

Et là d’un seul coup, deux années de retenue de pondération et impressionnante ont cédé la place à de longues minutes de pleurs et de sanglots.

Et avec ces familles hier, tout un peuple a pleuré sur le sort de deux soldats qui étaient devenus par la force des choses deux visages incontournable de la vie de l’état d’Israël pendant ces deux dernières années.

Et alors que l’assassin Samir Kountar et quatre autres terroristes libanais entraient en territoire libanais, les familles ont fait route vers la base militaire de Shraga prés d’Akko pour une brève mais poignante cérémonie de recueillement en présence du Premier ministre Olmert du ministre de la Défense Barak , du chef d’état-major Gabi Ashkenazi et d’Offer Dekel, le préposé au dossier des soldats kidnappés. Tzvi Reguev et Shlomo Goldwasser ont alors récité pour la première fois le kaddish devant les cercueils de leurs enfants, cette fois recouverts du drapeau bleu et blanc d’Israël.

Et pour la première fois, des millions d’Israéliens ont pu voir Karnit Goldwasser pleurer. Pour la première fois, ils ont vu cette femme qui pendant deux ans n’a cessé le lutter avec courage et dignité, pour que son mari lui revienne, sangloter dans les bras du Premier ministre.

Et alors que le Président de l’Etat Shimon Peres allumait solennellement deux veilleuses du souvenir, imité par des milliers d’Israéliens ; Alors que toute une nation prenait le deuil, le Président libanais Michel Slimane accueillait en grandes pompes Samir Kountar, l’assassin d’une petite fille de quatre ans et de son père, il y a trente ans sur la plage de Nahariya. Ce même président libanais qui , il y a trois jours avait été reçu chaleureusement à l’Elysée par le Président Nicolas Sarkozy et qui avait le lendemain écouté religieusement l’acteur Kad Merad lire sur les Champs Elysée la déclaration des droits de l’Homme, a salué l’assassin d’une enfant et a applaudi cet homme à la petite moustache en train de faire le salut nazi, qui est certainement pas par hasard, aussi le salut officiel et reconnu du Hizbollah.

Et alors que Noam et Aviva Shalit venaient partager la peine des familles Reguev et Golwasser tout en sachant que pour eux le plus dur restait à faire, le Hizbollah lui organisait des festivités grandioses dans son bastion du sud de Beyrouth avec en passage éclair et inattendu, le chef d’orchestre de cette tragédie commune à Israël et au Liban, le cheik Hassan Nassrala qui depuis la guerre vit enfermé dans un bunker de crainte d’être ciblé par Israël.

Hier de manière exceptionnelle, l’état d’Israël a réussi à mettre de coté ses clivages ses divergences de vues, ses jouxtes politiques, ses problèmes de leadership, pour se recueillir et pleurer deux soldats qui étaient devenus, en deux ans, les fils les frères, les enfants de tout un peuple.

Un peuple qui sanctifie la vie et se doit aussi de sanctifier les morts. Un peuple qui s’est juré de tout faire pour que ceux qui combattre pour sa défense ne soient plus jamais abandonné à leur sort comme cela s’est probablement passé dans le cas de Ron Arad.
Un peuple qui sanctifie la vie dans un environnement hostile qui glorifie la mort.
Un peuple aux valeurs morales dans un espace d’immoralité
Un peuple dont la faiblesse apparente cache une force et une grandeur d’âme uniques.

Aujourd’hui Eldad Reguev et Ehoud Golwasser seront portés en terre d’Israël. C’est pour que ce mérite leur soit accordé qu’Israël a payé le prix lourd en acceptant de libérer des assassins.

Il y a deux ans, Eldad Reguev s’apprêtait à entamer des études de Droit à l’université. _ C’était un homme déterminé, qui avait des principes" a dit son frère Tzvi hier.
Il y a deux ans, Ehoud Golwasser goûtait encore aux plaisirs d’un jeune marié qui pensait avoir toute la vie devant lui à partager avec Karnit.

Il y a deux ans jour pour jour, le 17 juillet 2006, le Premier ministre Ehoud Olmert expliquait à la tribune de la Knesset que l’un des objectifs de la seconde guerre du Liban était de ramener au pays Eldad Reguev et Ehoud Golwasser.

Aujourd’hui 17 juillet 2008, deux ans et cinq jours plus tard, la boucle est bouclée : Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser reposeront pour l’éternité dans la terre d’Israël.

Fin de ce journal c’était Daniel Haïk en direct de Jérusalem pour Radio J



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