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Menace interne : « L’Islam est en train de ronger le noyau
Sam Ser | THE JERUSALEM POST - traduction pour INFO’SION par Edith B
Article mis en ligne le 14 juillet 2008

Alors qu’Israël a pris la peine de faire le portrait de ses ennemis de l’intérieur sans les considérer comme des djihadistes, Raphaël Israeli, professeur à l’Université Hébraïque considère qu’il a l’augmentation de la menace islamique de l’intérieur

Le Cheik Ra’ed Salah peut sembler n’être qu’un autre visage dans la foule des provocateurs arabes israéliens. Mais si on suit son ascension, comme Raphaël Israeli l’a fait, on en a une autre image - celle d’une force unique, soigneusement cultivée, qui constitue une menace qui est largement sous-évaluée par l’état.

« Pendant la plus grande partie de l’histoire d’Israël, la communauté arabe a été représentée par les communistes, et lorsque le communisme s’est effondré, il a laissé un grand vide » explique Israeli. « Le vide a été rempli par Salah et ses semblables, dans la branche nord du Mouvement Islamique. »

Pendant 20 ans, Israël a surveillé - et averti - que le principal élément du conflit israélo-palestinien était passé du nationalisme à l’islamisme. C’était une vérité gênante que seul un certain nombre des collègues du professeur de l’Université Hébraïque étaient prêts à accepter.

« Ils me demanderaient : Pourquoi commencez-vous à faire des histoires avec les musulmans ? Pourquoi ne pas limiter nos problèmes aux arabes ? Il faut reconnaître la réalité : petit à petit, l’Islam ronge le noyau du nationalisme palestinien. »

On en a une preuve flagrante avec le penchant de Salah pour les déclarations fracassantes flamboyantes au sujet du Mont du Temple, qui incite les musulmans à la violence par de faux bruits de complots du gouverne ment destinés à miner la Mosquée d’El Aksa. De cette façon, Salah fait passer le statut de Jérusalem d’un problème politique palestinien susceptible d’être résolu à un cadre religieux qui attire même l’attention des musulmans israéliens. Le dernier démêlé de Salah avec la loi est une incitation à la violence à la suite de son sermon dans les environs de Wadi Joz à Jérusalem, en février. Salah incitait ses supporters à lancer une troisième intifada pour « sauver la mosquée d’El Aksa, libérer Jérusalem et mettre fin à l’occupation. »

Dans son allocution, il a également attaqué les juifs : « Ils veulent construire leur Temple alors que notre sang est sur leurs vêtements, devant leur porte, dans leur nourriture et dans leurs boissons » et accusé les juifs de « [manger] du pain trempé dans le sang des enfants. » Les choses sont encore compliquées par les efforts répétés de Salah, dans ses allocutions publiques et par l’intermédiaire du journal de langue arabe qui lui a servi de porte-parole, de parler des tensions judéo-arabes dans les termes anti-juifs du Coran.

Selon Israeli : « Alors que les différences entre la majorité juive et la minorité arabe en Israël peuvent souvent être surmontées par une langue commune, des intérêts économiques et des relations de voisinage, les musulmans radicaux ont injecté des doses massives de symbolisme islamique dans le conflit et lui ont donné une nature religieuse et culturelle qui le rendent virtuellement insoluble ». Il explique que c’est plus que de la simple sémantique : « Etant donné que les musulmans motivés religieusement sont susceptibles d’agir beaucoup plus audacieusement et avec plus d’auto-sacrifice que les activités politiquement orientées »

Israeli a observé Salah de près depuis l’élection du jeune fauteur de troubles au poste de maire de Umm el-Fahm lors des élections locales qui ont donné une victoire retentissante aux purs et durs du Mouvement Islamique. Il a été très impressionné par la personnalité de véritable homme du peuple, mais profondément préoccupé par la façon dont il avait détourné le mouvement de la modération relative et en allant vers une confrontation accrue avec l’état.

« Après la victoire des islamistes aux élections de 1989, qui, d’une part, a augmenté leur confiance en eux, et d’autre part la répugnance du gouvernement israélien à les attaquer de front, les déclarations ouvert du djihad contre Israël sont devenues la routine », note Israeli.

En bref, les supporters de Salah en Galilée ont été les instigateurs des émeutes à Nazareth, une épreuve de force qui visait directement l’imposition de la domination musulman sur les chrétiens. Ils sont également devenus plus effrontés dans leurs déclarations publiques d’aversion pour l’état juif et leurs vœux de détruire définitivement.

Les autorités, ayant peur de donner l’impression d’une persécution religieuse, ont constamment cédé devant ces démonstrations.

Selon Israeli, ce fut une erreur, car Salah et ses partisans « ne dissimulent pas leurs intentions. Ils devraient être pris au sérieux par leurs interlocuteurs étant donné que leur environnement devenant inconciliable avec leur idéologie, on ne peut pas échapper à la violence ».

Depuis la signature des Accords d’Oslo, Salah et la branche nord du Mouvement Islamique se sont alignés sur le Hamas. En 2003, avec plusieurs de ses partisans ont été chargés du financement des activités terroristes du Hamas. En 2005, faces aux preuves accablantes contre eux, les hommes ont négocié avec les juges pour éviter de longs emprisonnements.

Israeli, qui a écrit un livre basé sur son témoignage en tant que témoin expert pour l’accusation dans ce procès, a encore un mouvement de recul à la pensée de cette négociation avec le juge.
Au lieu de faire face à l’accusation pour aider l’un des pires ennemis d’Israël, Salah « est retourné dans son village comme un héros, avec un prestige encore plus grand auprès des arabes. Cela nous a fait un tort énorme » selon Israeli.

Le choix du gouvernement d’éviter la confrontation avec le mouvement islamique en plein essor en Israël, n’a servi qu’à enhardir Salah et ses partisans.

« Salah est admiré car il ne craint rien - et je le respecte pour cela - dit Israeli. « Ce que je ne peux pas comprendre c’est comment nos autorités se sont montrées démunies et sans défense à cet égard ».

Il y a deux semaine, trois résidents de Lod, membres du mouvement islamique de Salah, ont reconnu avoir comploté de kidnapper et de tuer un soldat de Tsahal et de négocier ses restes contre des terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Leur motivation, selon le chef des trois, était de « faire le djihad contre les infidèles ». Israeli estime que malgré la reconnaissance par Salah de son implication dans le terrorisme, et malgré l’encouragement des musulmans israéliens à se considérer comme des murabitum - une sorte d’agents dormants se préparant à combattre leurs voisins hérétiques - dans l’esprit des autorités, il n’est encore qu’un simple perturbateur.

« Malheureusement, il est perçu comme une figure marginale beaucoup plus dangereuse qu’elle n’en a l’air. Mais seulement que par les juifs. Pour les arabes, il n’est pas marginal. En Israël, mêmes les arabes les plus laïques en Israël, sont fiers de lui ».

Israeli dit avec ironie que l’Etat est plus indulgent avec la menace islamiste intérieure qu’avec les djihadis basés à l’étranger. « Les mesures de pression prises par Israël en la Cisjordanie contre le Hamas, le Hezbollah et autres mouvements islamistes - comme les enfermer, les expulser, confisquer leurs biens et les poursuivre devant les tribunaux - ne sont pas appliquées, malgré de longues année d’activité subversive. »

C’est surprenant, conclut-il, car « le danger qui plane sur l’existence d’Israël est beaucoup plus grand que celui qui menace l’Occident.



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