Monsieur Barrot,
Votre article publié au Figaro du 10 janvier 2004 traduit un optimisme qu’on peut partager ou pas sur l’attitude modérée et raisonnable de l’Iran. Cela est une question d’opinion, et votre avis est parfaitement respectable.

En revanche, dans l’exposé des effets, vous émettez une contre-vérité très grave, qui vous sert d’argument sur la prétendue ouverture de l’Iran, et que l’objectivité oblige à relever :
Parlant du terrible tremblement de terre, vous dites :
« La gravité du sinistre a convaincu les autorités iraniennes d’accepter tous les concours internationaux ».
La position officielle des autorités iraniennes, déjà publiée au Figaro est en réalité :
« La gravité du sinistre a convaincu les autorités iraniennes d’accepter tous les concours internationaux à l’exception de l’entité sioniste ».
Monsieur Barrot, un homme occupant la position politique de premier plan qui est la votre, et qui de plus publie une analyse de la position de l’Iran à la suite d’un voyage sur place, ignore-t-il que l’Iran a tenu à maintenir au ban de l’humanité Israël qui lui tendait la main ?
Ou le savez vous, comme chacun a pu le lire dans la presse, mais l’avez vous gommé, considérant l’exception faite à l’entité sioniste comme un « détail » ? Je ne vous ferai pas l’injure d’y croire une seconde .
Ou plutôt l’avez vous effacé volontairement parce que cela ne servait pas la thèse que vous voulez défendre, et sur laquelle vous concluez, « des chances d’un partenariat avec Téhéran pour stabiliser la région, pour accroître les chances d’une lutte efficace contre le terrorisme, bref pour construire une paix durable » ?
Mais alors, que vaut votre démonstration, car avec qui est à faire la paix dont vous parlez, sinon avec Israël, objet de la haine suprême et toujours intacte de Téhéran mais que vous vous gardez de mentionner directement ou indirectement tout au long de cet article, à l’heure où les avions de l’aide humanitaire envoyés par Damas rentrent de Téhéran bourrés d’armes dont vous connaissez l’usage ?