La nuit dernière, à 1h30 du matin, trois roquettes Qassam tirées depuis Beit Hanun,
dans le nord de la bande de Gaza, ont touché une base militaire israélienne, à Zikim, au sud d’Ashkelon. L’une de ces roquettes a explosé dans une tente inhabitée, mais les éclats et l’onde de choc causée par l’explosion ont atteint les soldats qui dormaient dans les tentes alentour. Selon le site Internet du Haaretz, 69 soldats ont été blessés dans cette attaque. Un des blessés se trouve dans un état critique et quatorze souffrent de blessures graves.
La base de Zikim, écrit le site Internet, est une base d’entraînement pour des soldats non-combattants. Les soldats blessés y avaient effectué leurs classes et devaient quitter les lieux le lendemain. Aujourd’hui, de nombreux parents de soldats se sont rendus à la base pour protester contre le fait que leurs enfants sont contraints de dormir dans des tentes alors que cette base se trouve à la portée des roquettes.
Cette attaque a été revendiquée par le Jihad islamique et par les Comités de la résistance populaire à Gaza. Faouzi Barhoum, porte parole du Hamas, s’en est félicité, la qualifiant de « victoire offerte par Allah ».
D’autres tirs ont touché le Néguev occidental : quatre obus de mortiers et une roquette Qassam qui est tombée sur un Kibboutz de la région. Ces tirs n’ont pas fait de victimes, mais ont causé des dégâts matériels.
Le site Internet du Haaretz rapporte encore que le Premier ministre Ehud Olmert s’est entretenu aujourd’hui avec la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, le ministre de la défense, Ehud Barak, et le chef d’état-major, Gaby Ashkenazi, pour décider de la réaction israélienne. Le cabinet restreint de sécurité pourrait, lui aussi se réunir. Toutefois, note le site Internet, malgré le nombre important de blessés, la réaction israélienne pourrait demeurer limitée, car une opération d’envergure nécessiterait la mobilisation de troupes importantes aux dépens de la frontière nord où la tension reste vive après l’incident de vendredi dernier entre Israël et la Syrie.
Le site Internet estime que la riposte de Tsahal ressemblera à celles qui ont suivi les attaques palestiniennes précédentes : des raids aériens et des incursions terrestres limitées dans le temps et l’espace. L’armée de l’air a déjà réagi ce matin en attaquant les zones d’où des roquettes sont lancées, blessant quatre civils palestiniens dont deux enfants.
Rencontre Olmert-Abbas
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas se sont entretenus hier à Jérusalem dans le cadre des préparatifs en vue de la conférence de paix qui doit se tenir en novembre à Washington. Le Maariv rapporte que les deux hommes ont convenu qu’un groupe de travail commun israélo-palestinien se réunirait dans les prochains jours afin de coordonner les attentes des deux camps avant la conférence. Du côté israélien participeront à ce groupe le chef de cabinet du Premier ministre, Yoram Turbowitz, et le conseiller politique, Shalom Tourgeman, ainsi qu’un représentant du ministère de la Défense et un représentant du ministère des Affaires étrangères. La délégation palestinienne sera composée notamment de Saeb Erakat, chef des négociateurs de l’OLP, et de Rafiq al-Husseini, directeur de cabinet de M. Abbas. Le Premier ministre Salam Fayyad devrait également participer aux débats.
Ehud Olmert a, par ailleurs, promis hier au président palestinien de faire approuver prochainement par le gouvernement la libération de nouveaux prisonniers du Fatah, à l’occasion du Ramadan. Selon de hauts responsables israéliens, M. Olmert a aussi annoncé qu’après Rosh-Hashana, le nouvel-an juif qui sera célébré à la fin de cette semaine, il recevrait un rapport du ministère de la Défense sur l’utilité des barrages militaires en Cisjordanie et que, sur la base de ce rapport, seront envisagés des aménagements destinés à faciliter la circulation des Palestiniens en Cisjordanie.
Mahmud Abbas, écrit le journal, devrait se rendre aujourd’hui ou demain en Arabie Saoudite. Selon de hauts responsables politiques, cette visite a pour objectif de convaincre les Saoudiens de participer à la conférence de paix. Pour ce qui est de la date à laquelle se tiendra ce sommet, les Américains évoquent à présent la semaine du 11 novembre et, plus précisément, les 14 et 15 novembre. La Secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, doit toutefois se rendre dans la région la semaine prochaine afin de convenir des détails concernant l’organisation de la conférence.
Le Haaretz ajoute que le bureau du Premier ministre a demandé récemment à Yossi Beilin, président du parti de gauche Méretz, de lui communiquer le « document Beilin-Abbas » de 1995. Ce document, résultat de négociations entre Yossi Beilin, vice-ministre des Affaires étrangères de l’époque, et Mahmud Abbas, adjoint de Yasser Arafat, était une première tentative de parvenir à un accord global entre Israéliens et Palestiniens.
Ce document, rappelle le journal, prévoyait notamment que les colonies israéliennes pourraient demeurer au sein de l’Etat palestinien, leurs habitants conservant la nationalité israélienne, et que les réfugiés palestiniens pourraient exercer leur droit au retour dans les frontière de cet Etat. Concernant Jérusalem, le document proposait le partage administratif de la ville, la question de la souveraineté demeurant en suspens.
Le document Beilin-Abbas, élaboré quelques jours avant l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, n’a finalement pas été signé, le Premier ministre Shimon Pérès ayant rejeté la proposition de Yossi Beilin d’engager les négociations sur un accord permanent sur la base de ce qui y avait été convenu. De son côté, Mahmud Abbas a longtemps démenti avoir participé à l’élaboration de ce document.
Par ailleurs, le Yediot Aharonot se fait l’écho de la réunion, en fin de semaine dernière à Paris, du « groupe d’Aix », composé d’une vingtaine d’experts économiques Israéliens et Palestiniens. Au terme de cette réunion, à laquelle étaient présents le vice-premier ministre israélien, Haïm Ramon, et le ministre palestinien de l’Economie, Kamal Hassuneh, les experts sont parvenus à un accord de principe sur le volet économique d’un éventuel accord permanent israélo-palestinien. De même, les délégations israéliennes et palestiniennes ont débattu du commerce entre Israël et l’Autorité palestinienne, du marché palestinien de l’emploi et du développement de la vallée du Jourdain. Les membres du groupe, qui existe depuis cinq ans, souhaitent présenter leurs travaux lors de la conférence de Washington.
Sondage
Selon un sondage effectué par le Centre palestinien de politique et d’études d’opinion et repris par le Haaretz, si des élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, Mahmud Abbas obtiendrait 59 % des suffrages contre 36 % pour le Premier ministre destitué, Ismaïl Haniyeh. Dans le cadre d’élections législatives, le Fatah arriverait en tête avec 48 % des voix contre 31 % pour le Hamas.
Le Yediot Aharonot publie d’autres chiffres extraits de ce sondage et qui reflètent le pessimisme de nombreux Palestiniens. En effet, 67 % d’entre eux estiment que la conférence de paix sera un échec et 32 % souhaitent quitter les territoires palestiniens pour s’installer à l’étranger.
Le négociateur israélien en charge du dossier Shalit au Caire
Le Haaretz rapporte que Ofer Dékel, le négociateur israélien en charge des soldats israéliens enlevé, était hier au Caire où il s’est entretenu avec le chef des renseignements égyptiens, Omar Suleiman. Cette rencontre, écrit le journal, avait pour objectif la recherche d’une formule qui permettra la reprise des contacts avec le Hamas en vue d’obtenir la libération de Guilad Shalit.
REGIONAL
Le ministre syrien des Affaires étrangères commente le survol israélien
Selon le Haaretz, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mualem, a déclaré avant-hier, lors d’une rencontre avec des diplomates européens que le silence israélien sur l’incident de vendredi dernier était justifié et qu’Israël devait adresser ses excuses « par les canaux habituels ». Le ministre, ont déclaré les diplomates au journal, a en outre affirmé que les appareils de l’armée de l’air israélienne ont été repérés peu après 1h30 à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Deir es-Zor, dans l’est du pays, alors qu’ils tiraient quatre missiles vers des cibles situées au sol. Selon Walid al-Mualem, les tirs israéliens n’ont causé aucun dégât.
Hier, le chef de la diplomatie syrienne, en visite à Ankara, a déclaré qu’Israël avait « fait usage de missiles à charge réelle ». Jusqu’à présent, écrit le journal, les autorités syriennes avaient évoqués les « munitions » lâchées par les avions israéliens sans donner plus de détails et c’est la première fois qu’un officiel syrien parle de munitions à charge réelle.
Toutefois, selon un diplomate européen présent à la réunion d’avant-hier, le ministre syrien des Affaires étrangères n’a pas donné l’impression que Damas comptait réagir par une opération militaire. De même, il n’a pas demandé à l’Union européenne de condamner l’opération israélienne, se contentant de déclarer que la Syrie s’adresserait aux Nations-Unies.
Le journal ajoute que le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, a vivement critiqué hier l’entrée des appareils israéliens dans l’espace aérien syrien qui s’est faite, selon Damas, en survolant la Turquie, déclarant cette situation « inacceptable pour la Turquie ». M. Babacan, qui rencontrait hier son homologue syrien, a affirmé que son pays avait demandé des explications à Israël./.