En rupture avec la politique de l’Union européenne (UE), des parlementaires européens ont rencontré mardi 1er mai le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, du Hamas, à Gaza, appelant à la levée du gel des aides directes au gouvernement palestinien. Cette rencontre est la première entre une délégation du parlement de Strasbourg et le Haniyeh depuis que le Mouvement islamique est arrivé au pouvoir en 200
L’Union Européenne considère que le Hamas est une organisation terroriste, et ne reconnaît pas le nouveau gouvernement de coalition palestinien, car il n’a pas clairement répondu aux exigences internationales sur la renonciation à la violence, la reconnaissance d’Israël, et le respect des accords précédents passés avec l ?Etat hébreu.
Le boycott de l’UE inclut l’interdiction de contact avec les officiels du Hamas. "Notre visite ici est très symbolique", a déclaré le Chypriote Kyriacos Triantaphyllides. L’UE a "besoin d’avoir affaire à ce gouvernement, car nous considérons cela comme une occasion sur le chemin de la paix". Caroline Lucas, parlementaire européenne britannique, a précisé que la commission et les Etats-membres avaient "exercé des pressions pour ne pas le faire".
Israël a critiqué cette visite. "Rencontrer un Hamas extrémiste non-réformé ne fait que donner légitimité et reconnaissance à un groupe qui soutient le terrorisme et est opposé à la paix", a déclaré le porte-parole de la diplomatie, Mark Regev.
Une délégation européenne rencontre Ismaïl Haniyeh, Israël proteste
GAZA - Une délégation de 25 membres du Parlement européen a rencontré le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, issu du Hamas, mardi à Gaza, provoquant une condamnation ferme d’Israël.
Lors de cette rencontre, M. Haniyeh a appelé "la communauté internationale à travailler avec le gouvernement d’union national de manière officielle et directe car il représente la volonté du peuple palestinien", a indiqué un communiqué de son bureau.
M. Haniyeh a également insisté sur la nécessité de reprendre le versement des aides et des fonds étrangers directs aux Palestiniens à travers le ministère des Finances.
La délégation européenne est dirigée par le député chypriote Kyriacos Triantaphyllides, président du comité du Parlement européen pour les relations avec le Conseil législatif palestinien (PLC, Parlement).
L’objectif de cette visite est "d’avoir une expérience de la situation sur le terrain et de collecter des informations sur la situation", a affirmé à l’AFP M. Triantaphyllides, soulignant que la délégation resterait jusqu’à jeudi dans les territoires palestiniens.
"Nous considérons que ce gouvernement d’union nationale représente une opportunité" pour le processus de paix, a-t-il ajouté. Il a précisé que la délégation agissait indépendamment de la Commission européenne.
L’Union européenne, comme les Etats-Unis, considère officiellement le Hamas comme une organisation terroriste. Le mouvement islamiste est présent au sein du gouvernement avec le parti Fatah du président Abbas.
Israël a vivement protesté à la suite de cette rencontre. "Nous voyons cette rencontre négativement. L’UE considère le Hamas comme une organisation terroriste et la direction européenne boycotte le Hamas. Heureusement, cette délégation ne parle pas au nom de l’UE", a affirmé à l’AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Mark Regev.
"Donner une légitimité et une reconnaissance à une organisation qui refuse de soutenir la paix et de renoncer au terrorisme ne peut que renforcer le programme extrémiste de cette organisation", a-t-il ajouté.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont suspendu toute aide financière directe au gouvernement palestinien il y a un peu plus d’un an, après l’arrivée au pouvoir du mouvement islamiste Hamas.
L’UE exige avant de reprendre son aide que le gouvernement reconnaisse l’Etat d’Israël et les accords passés, et renonce à la violence.