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Un chroniqueur saoudien : il est temps d’annexer Gaza à l’Egypte


MEMRI Middle East Media Research Institute
Article mis en ligne le 1er janvier 2013

Dans un article publié dans le quotidien officiel saoudien Al-Sharq, le chroniqueur Ibrahim Aal Majari appelle à annexer Gaza à l´Egypte, comme de 1948 à 1967, avant qu’Israël ne s´en empare. Selon Majari, cette solution protégerait les résidents de Gaza d´Israël et soulagerait les tensions égypto-israéliennes résultant du conflit entre Israël et le Hamas.

Extraits : [2] 
« Tout d´abord, nous tenons à féliciter les habitants de Gaza de leur victoire, et à les remercier de continuer de [résister] à cet ennemi oppresseur et criminel [Israël]. Cette victoire a trouvé grâce aux yeux de tous les Arabes et musulmans. Deuxièmement, après les mutations survenues dans la région, et notamment en Egypte, et suite à la victoire dans la bande [de Gaza], les conditions sont enfin réunies pour exposer l´idée d´annexer la bande de Gaza à l´Egypte.

Cette idée est la meilleure façon de mettre fin aux attaques israéliennes sur Gaza, et il faut la mettre en oeuvre, parce que [cette situation a déjà existé] autrefois. Comme vous le savez, Gaza était sous contrôle égyptien de 1948 à 1967, avant qu´Israël n´occupe la bande de Gaza et le Sinaï. Dans les années consécutives à la guerre [de 1967], l´Egypte a exigé la libération de ses territoires occupés - le Sinaï et la bande [de Gaza] - jusqu´à ce que le président Sadate renonce à Gaza dans les accords de Camp David et accable ses résidents et le peuple palestinien de la responsabilité de négocier la libération et l´autonomie [de Gaza].

La [décision] de Sadate de renoncer à une zone qui se trouvait sous contrôle égyptien depuis des décennies était un acte injustifié, [perpétré] par lui et ses associés seuls, puisque cet accord, qui séparait Gaza de Egypte, déplaisait à la majorité de la population égyptienne. [Sadate] a négocié [l´accord] seul et l’a signé sans le présenter au parlement égyptien ou s’intéresser à l’avis de son peuple.

L´annexion de Gaza à l´Egypte ne récusera pas les accords de paix ou l´initiative arabe. Au contraire : c´est une solution efficace pour les habitants de Gaza [car ils seront placés] sous le patronage et le protectorat de l´Egypte. Par ailleurs, c’est la meilleure [solution] pour l´Egypte, [car elle] soulagera les tensions et le conflit entre Gaza et Israël - un conflit qui affecte la sécurité nationale et l´économie [égyptiennes], et provoque une gêne de l’[Egypte] vis-à-vis du monde extérieur, qui tient à ce que les frontières [de l´Egypte] avec la bande de Gaza soient surveillées.

L´annexion de Gaza à l´Egypte ne rencontrera aucune objection de la part d’Israël, des Etats-Unis, ou même de l´ONU, parce que c´est à Gaza et à ses habitants de décider de leur propre sort. Par ailleurs, les Israéliens souhaitent cette annexion plus que quiconque, car elle les débarrasserait de la menace des groupes armés, assurerait la souveraineté de l´Egypte sur la bande [de Gaza] et mettrait fin aux attaques contre [Israël à partir de Gaza].

Il y a aussi la question géographique : comment [la Cisjordanie] rejoindrait la bande de Gaza malgré leur séparation géographique ? Comment deux entités divisées par Israël peuvent-elles former une patrie ? [Peut-on vraiment croire qu’] Israël ouvrira des passages pour les Palestiniens entre Gaza et la [Cisjordanie] traversant son territoire, ou mettra en œuvre le plan du ministre de la Défense Ehoud Barak de creuser un tunnel de 57 km que les Palestiniens traverseront ? Peut-on envisager un échange de territoires par lequel l´Autorité palestinienne renoncerait une partie de la [Cisjordanie], en échange de quoi Israël accorderait aux Palestiniens le territoire qui relie la [Cisjordanie] à la bande [de Gaza] ? C´est une proposition irréaliste, puisqu´Israël refusera de se scinder en deux. Par conséquent, le rêve de créer une patrie formée de deux entités géographiquement séparées de plus de 60 kilomètres est une chimère et un mirage.

Annexer [Gaza à l´Egypte] ne nuira pas à la cause nationale palestinienne ou à la réalisation de l´Initiative arabe. Au contraire - elle donnera un coup de fouet aux négociations. L’Initiative arabe veut [la libération] de la [Cisjordanie], de Gaza et de la Haute Galilée, mais si Gaza est libérée, il ne restera plus qu’à se focaliser sur les deux autres exigences.

Ces dernières années, les héros ont libéré Gaza et supprimé les colonies israéliennes qui s´y trouvaient, et aujourd’hui, ils ont vaincu Israël et montré qu´ils contrôlaient totalement la bande [de Gaza]. L’attention doit être à présent portée sur la Cisjordanie, et des efforts doivent être faits pour la soutenir et soutenir la résistance. Ce serait une erreur de la part des Arabes et du monde de se concentrer [uniquement] sur Gaza, ses habitants et sa réhabilitation, et de négliger la réhabilitation de la [Cisjordanie] et son soutien politique et matériel. C’est le plan d´Israël : il veut que tous les yeux soient rivés sur la bande de Gaza tandis qu´il judaïse Jérusalem, étend ses colonies et s’empare des terres de [Cisjordanie].

L´Egypte ne peut s’occuper des réformes et du développement économique, et ne peut se débarrasser de ce mal de tête chronique, causé par des problèmes récurrents [liés à] Gaza, à moins de l’annexer. Plutôt que d´appeler à ouvrir le passage de Rafiah, nous devons appeler à ouvrir tous les passages égyptiens, les écoles, les universités, les hôpitaux et les marchés aux habitants de Gaza. Au lieu de rester dans la prison gazaouite, à la merci de l´ouverture [ou de la fermeture] des points de passage, laissez-les passer librement vers la terre de la liberté et de la justice, la terre de la révolution et de l´honneur. »


[1] En octobre 2009, le rédacteur en chef du quotidien officiel saoudien Al-Riyadh, Turki Al-Sudairi, publiait deux articles dans lesquels il affirmait que la solution à l´instabilité chronique du Liban consistait à le restituer à la Syrie, dont il avait été séparé en vertu des Accords Picot-Sykes. Al-Sudairi défendait également sa position dans une interview pour Alarabiya.com, alléguant que c´était son opinion personnelle. Après le tollé provoqué par ses déclarations, Al-Sudairi publiait un troisième article dans lequel il revenait sur sa position et s´excusait. Voir la Dépêche spéciale n°2595 de MEMRI, ´Al-Riyadh´ Editor : ´Why Shouldn´t Lebanon Return to Syria ?´, du 14 octobre 2009, et la Dépêche spéciale n°2598 de MEMRI, ´Al-Riyadh´ Editor Retracts Call to Return Lebanon to Syria, du 15 octobre 2009.
[2] Al-Sharq (Arabie Saoudite), le 26 novembre 2012.



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