Hélène Keller-Lind
Le 14 décembre dernier Barack Obama célébrant par avance la fête juive de Hanouka à la Maison Blanche faisait l’éloge du « petit État d’Israël » avec un lapsus de taille : il omettait la population arabe d’Israël, soit 20% de ses habitants. Pourtant le monde arabo-musulman occupe pour lui une place prioritaire, comme il le montrait le 23 décembre avec une première américaine : son abstention dans un vote absurde et inique contre l’État hébreu. Il s’accoquinait de fait avec les treize autres membres du Conseil de sécurité. Un net recul pour la paix et une résolution « honteuse » qu’Israël n’appliquera pas, avertissait aussitôt Benyamin Netanyahu.
Hanouka à la Maison Blanche : l’hypocrisie au menu
En ce 14 décembre 2016 à la Maison Blanche le Président des États-Unis sortant célébrait pour la dernière fois, et par avance, la fête de Hanouka, faisant grand cas du « petit État d’Israël et de la population juive relativement modeste de ce pays qui ont une importance bien supérieure à leur taille dans leurs apports au monde ». Il oubliait apparemment la population arabe israélienne, forte de 20%, qui contribue, elle aussi, et, à la différence des Arabes d’une région plongée dans le chaos, la barbarie et le sang, bénéficie pleinement de ce qu’apporte à tous ses citoyens la démocratie israélienne.
Une autre phrase, tout à fait de circonstance, prononcée par Obama à propos de Hanouka, annonçait pourtant déjà la trahison de cet État hébreu qu’il mijotait en sous-main avec certains des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, mais aussi et surtout avec les dirigeants palestiniens et leurs partisans ou l’Organisation de la Coopération islamique, comme l’affirmait un haut fonctionnaire israélien avant le vote d’une résolution onusienne éhontée le 23 décembre. Cette phrase, la voici : « une des nombreuses leçons à retenir : comment un petit groupe peut faire une grande différence »...Sans doute pensait-il aux quinze membres du Conseil de Sécurité de l’ONU qui devaient voter une résolution anti-israélienne le 22 décembre. Avec son aval, somme toute hypocrite, sous forme d’une abstention ayant pour but d’autoriser l’adoption de celle-ci par les autres membres. Dont la France de Hollande...
Un Obama qui, pendant ce temps, passe tranquillement ses dispendieuses vacances de Noël en famille à Hawaï.
Un monde arabo-musulman primordial pour Barack Obama
Il est vrai que le monde arabo-musulman est d’une importance primordiale pour Barack Obama, comme l’avait indiqué son discours du Caire de juin 2009, avec son apologie de l’islam dans un pays où l’excision des femmes est pourtant pratique courante...Un discours salué, d’ailleurs, par l’Organisation de la Conférence islamique. Si ce président célèbre Hanouka à la Maison Blanche, il y célèbre aussi la fête musulmane de l’Eid et l’Iftar marquant la fin du Ramadan, et le fit pour la dernière fois de son mandat en juillet 2016.
Dis-moi qui aiment la Maison Blanche et les Démocrates, je te dirai qui ils sont...
Parmi les hôtes de Barack Obama, une certaine Linda Sarsour, honorée par ailleurs en tant que « Champion pour le changement », parmi ceux qui « gagnent l’avenir dans tous les États-Unis », avenir plus particulièrement musulman ici chez une femme qui, selon la Maison Blanche,
« brise les stéréotypes de la femme musulmane »..Un Champion qui, relevait l’Investigative Project on Terrorism -IPT-, « attaque les musulmans qui s’adressent à tout juif pro-israélien » mais s’en prend aussi aux « juifs qui manifestent leur sympathie aux musulmans » qui souffriraient, selon les médias, d’une recrudescence de racisme. Dans un discours prononcé en novembre 2016 devant les ’American Muslims for Palestine’ – organisation, entre autres, pour ’le droit au retour’ des Palestiniens, euphémisme pour la destruction d’Israël, et qui finance la délégitimation d’Israël sur les campus - elle affirmait « nous soutenons catégoriquement la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël).
À noter que Bernie Sanders, le candidat démocrate malheureux, qui affronta Hillary Clinton, l’autre Démocrate pour la candidature à l’élection présidentielle, avait justement choisi cette Linda Sarsour, violemment anti-israélienne, pour être l’une de ses remplaçantes.
La décision sans précédent d’un Président américain de choisir l’abstention face à une résolution clairement anti-israélienne, pour ne pas y mettre son veto, a donc été prise sur cette toile de fond. À laquelle s’ajoute un autre élément, rappelé ci-dessous.
Benyamin Netanyahu était opposé à un accord sur le nucléaire avec la République Islamiste d’Iran et donc au groupe des 5 + 1
On se souvient que le Premier ministre israélien était fermement opposé à un accord avec la République Islamique d’Iran portant sur le nucléaire et lui donnant, de facto, un feu vert pour se doter de la bombe, ne faisant que repousser l’échéance. D’autant que, comme on l’a constaté depuis, les violations de cet accord ne sont nullement sanctionnées, accélérant la marche à la bombe d’un Iran qui a juré la perte d’Israël . Entre contrepartie les sanctions contre l’Iran étaient levées, des fonds énormes lui étaient reversés, lui permettant d’accroître son emprise sur la région et de financer plus encore le terrorisme, le Hezbollah étant au premier rang des bénéficiaires de cette manne.
Les signataires, le groupe des 5 + 1, étaient les cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité, dont quatre viennent de voter la résolution scélérate : la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni. Le cinquième membre permanent, les États-Unis, qui mettent traditionnellement leur veto à toute résolution anti-israélienne auront failli cette fois à ce petit État qu’ils décrivent comme leur allié et leur ami. Le cinquième membre du groupe signataire de l’accord nucléaire étant l’Allemagne. Dés l’accord signé, les pays signataires mercantiles se sont précipités en Iran pour y rafler de juteux contrats financiers...
L’opposition du Premier ministre israélien a été considérée comme une offense personnelle par un Obama hostile dès le départ. Même s’il a dû consentir à maintenir un soutien financier et militaire bien ancré à Israël. Jusqu’à la veille de la fin de son second mandat...
Donald Trump, le président-élu, résume tout
Ce vote du 22 décembre fut repoussé lorsque l’Égypte, l’un des pays l’ayant présentée, la retira, entre autres après la prise de position, le matin-même, du Président-élu, Donald Trump, exprimée sur Twitter et Facebook, comme à son habitude et pour éviter le filtre déformant de la plupart des médias. Il déclarait : « La résolution en cours d’examen au Conseil de Sécurité des Nations unies concernant Israël devrait faire l’objet d’un veto. Comme l’affirment de longue date les États-Unis la paix entre Israéliens et Palestiniens ne viendra que par des négociations directes entre les parties et pas avec des conditions imposées par les Nations Unies. Cela met Israël dans une très mauvaise position pour négocier et est extrêmement injuste pour tous les Israéliens. ». Tout y était dit. Après ce vote absurde et inique le Président-élu faisait ce commentaire laconique sur son compte Twitter : « Quant à l’ONU, les choses changeront après le 20 janvier. »
De nombreux élus républicains ou même démocrates avaient pourtant mis en garde Barack Obama contre un non-veto qui serait de fait un feu vert pour cette résolution que le Premier ministre israélien évoquait ainsi le 22 décembre : « Les Israéliens apprécient beaucoup l’un des piliers importants de l’alliance États-Unis- Israël : la volonté qu’ont depuis de longues années les États-Unis de résister à l’ONU et de mettre leur veto aux résolutions anti-israéliennes.
J’espère que les États-Unis ne vont pas abandonner cette politique, j’espère qu’ils vont respecter les principes posés par le Président Obama lui-même dans son discours devant l’ONU en 2011 : que la paix ne viendra pas avec des résolutions onusiennes mais seulement avec des négociations directes entre les parties.
Et c’est pour cela que cette résolution est mauvaise. Elle est mauvaise pour Israël, elle est mauvaise pour les États-Unis et elle est mauvaise pour la paix ».
Des Sénateurs et autres élus américains se mobilisent contre cette résolution irresponsable
Le Sénateur Ted Cruz, un ancien adversaire de Donald Trump pour la candidature républicaine à la présidence, condamnait « la trahison d’Israël par l’Administration Obama », rappelant qu’elle « avait œuvré activement pour saper le pouvoir de Benyamin Nethanyahu, affaiblir Israël et renforcer ses ennemis ». Il annonçait se joindre notamment au Sénateur Lindsey Graham et à la future Administration Trump pour « réduire de manière significative ou même éliminer les fonds versés par les États-Unis aux Nations unies et de reconsidérer sérieusement le soutien financier pour les nations qui ont soutenu cette résolution...Et pour ceux qui ont été d’accord ou ont facilité cette résolution de l’ONU, notamment le Président Obama, le Secrétaire d’État Kerry et l’Ambassadeur Power, l’histoire enregistrera votre legs durable et honteux destiné à ébranler notre ami et allié Israël ».
Le Sénateur Graham dénonçait cette « politique étrangère Obama-Kerry qui est passée de naïve et ridicule à complètement irresponsable. Avec des amis comme ça, Israël n’a pas besoin d’ennemis. Je prévois que ce vote va provoquer une réaction négative au Congrès contre les Nations Unies. Cette organisation est considérée de plus en plus comme antisémite et semble avoir perdu tout sens de proportionnalité. Je ferai tout ce qui est mon pouvoir, en travaillant avec la nouvelle Administration et le Congrès pour qu’il n’y ait aucun doute quant à la position de l’Amérique concernant le processus de paix et notre position concernant la seule démocratie au Moyen-Orient, Israël. Le Moyen-Orient est en flammes et Israël est entouré de menaces. Sans que soient pris en compte les attentats terroristes subis ou le nombre de roquettes tirés sur lui, Israël est toujours le méchant aux Nations unies. Elles regretteront ce vote et j’espère que l’Administration Obama se rendra compte de quelle énorme faute elle a commis à son départ. Avec cette abstention l’Administration Obama a donné libre cours au mal et a été un bien piètre ami de la démocratie ».
Les dirigeants palestiniens et le monde arabo-musulman crient victoire, Abbas parle de « gifle donnée à la politique israélienne »
Les dirigeants palestiniens corrompus, qu’ils appartiennent à l’Autorité palestinienne, du Fatah de Mahmoud Abbas ou au Hamas ou au Jihad islamique et autres organisations terroristes palestiniennes, se réjouissent. Abbas parle même de « gifle donnée à la politique israélienne », Saeb Erekat, négociateur palestinien à vie, entonne le couplet « État palestinien dans les lignes de 1967 ». Aucun échange de territoires, donc, frontières impossibles car indéfendables, c’est là la réussite d’Obama et ce que la France de Hollande appelle aussi de ses vœux...L’Égypte, l’un des pays ayant proposé cette résolution, joue un double jeu. Amnesty International se joint à ce chœur de louanges.
La Ligue Arabe, derrière cette résolution, chante victoire. L’Organisation de la Coopération Islamique -OCI-, qui regroupe cinquante-six pays musulmans, dont la Malaisie, l’un des pays ayant proposé la résolution, « salue l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant l’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem » - la version anglaise mentionne East Al-Quods, Jéruslem Est -.
L’OCI poursuit en rapportant que son « Secrétaire général s’est félicité des positions et des efforts des pays islamiques et de tous les Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU qui ont appuyé la résolution, et a souhaité que la résolution puisse constituer une étape importante sur la voie du renforcement des efforts français visant à la tenue d’une Conférence internationale de paix et au lancement d’un processus politique multilatéral en vue de mettre un terme à l’occupation israélienne et parvenir à la paix sur la base de la vision d’une solution à deux états. ».
On voit ici les connivences avec la France et son arlésienne de conférence internationale, sans cesse repoussée et refusée par Israël...Connivence aussi de l’Administration Obama avec l’OCI. Y compris avec Hillary Clinton, alors Secrétaire d’État. Or, le 22 décembre, justement, avait lieu la première des rencontres bilatérales annuelles décidées entre le Département d’État américain et l’OCI. En mars 2016 l’envoyé spécial des États-Unis auprès de l’OCI participait au « Cinquième sommet extraordinaire sur la Palestine et Al-Quds Al-Sharif – Jérusalem la Sainte- ». Dans les remarques faites au nom des États-Unis on trouve déjà le contenu de la résolution du Conseil de Sécurité.....
Le Qatar, bastion des Frères musulmans, espère hypocritement que cette résolution mènera à la paix, car tel est, en effet, le thème absurde de la résolution : retrait des implantations et paix à la clef. Mais tout en sachant que c’est le contraire qui arrivera, les Palestiniens se sentant soutenus et enhardis refuseront désormais toute négociation directe avec Israël. D’ailleurs que resterait-il à négocier si cette résolution était appliquée, l’ONU leur accordant tout ce qu’ils veulent, dans un premier temps. L’étape suivant étant la destruction totale d’Israël confiné dans des frontières indéfendables...Et ce mini-État, gorgé de pétrole et d’argent, réaffirme son soutien à « la cause palestinienne »,, ce qui se traduit pour lui par une aide massive au Hamas terroriste Jordanie, gardienne de la mosquée Al-Aksa, construite sur le Mont du Temple, qualifie la résolution « d’historique ». Même son de cloche chez Erdogan.
La République Islamiste d’Iran approuve, bien sûr, rappelant abondamment « les crimes des Sionistes » et appelle à son application....
Fatah et Autorité palestinienne continuent à inciter au terrorisme
Forts de cette caution onusienne « internationale », le Fatah de Mahmoud Abbas, qui vient de se féliciter sur sa Page Facebook officielle, d’avoir assassiné cent seize Israéliens ou diffuse soixante-douze fois en novembre 2016 un chant guerrier incitant au terrorisme aura les coudées franches. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas pourra continuer à inciter au terrorisme en payant des « salaires » aux terroristes condamnés à des peines de prison par Israël, le salaire étant proportionnel à la peine.
Les dirigeants palestiniens pourront continuer à utiliser les Palestiniens ordinaires comme chair à canon. Avec la bénédiction de Ban Ki-Moon qui prétend hypocritement que cette résolution mènera à la paix, préservant « une solution à deux États »_.
Un droit international invoqué à tort
Peu importe que le droit international invoqué bruyamment par les uns et les autres ne condamne pas les implantations, comme le démontre l’éminent juriste Eugene Kontorovich. D’ailleurs qui peut prétendre qu’aucune frontière est tombée du ciel ? Le juriste qui, le 22 décembre, espérait encore qu’Obama opposerait un veto à cette résolution inique soulignait que si elle passait elle ne serait bonne ni pour l’ONU, ni pour la paix..... Ce que nous allons sans doute constater dans les semaines qui viennent...
Agir
En attendant, nous pouvons tous agir. En soutenant, par exemple, le réalisateur Pierre Rehov qui a consacré plus d’une dizaine de documentaires essentiels à la déconstruction des principaux mythes anti-israéliens et vient d’entreprendre la réalisation d’un film, justement sur UN et UNESCO, centré sur la vérité, concernant histoire juive et Mont du Temple. On trouvera ici les détails de son projet et une bande annonce.