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« Israël ne veut pas être la Tchécoslovaquie en 1938 »
Pascale Davidovicz
Article mis en ligne le 16 décembre 2012

L’édito du Service de Presse de l’Ambassade de France en Israël du 14 décembre 2012 relève ces propos tenus par le chef de la diplomatie israélienne démissionnaire, Avigdor Lieberman, lors de l’allumage de bougies de Hanoukka, et les met en parallèle avec ceux tenus par Tzipi Livni, présidente du parti centriste Hatnua, qui a estimé qu’ils étaient un « mépris de la Shoah » et a appelé les Israéliens à établir une distinction entre les critiques proférées à l’égard de la politique du gouvernement israélien et l’absence de soutien à l’existence même d’Israël.

Devons-nous trouver un juste milieu entre les propos excessifs d’Avigdor Liberman, coutumier du fait, et le langage apaisant de Tzipi Livni ?

Comparaison n’est pas raison, dit le proverbe, mais en Allemagne, le politicien Walter Rathenau, issu d’une famille juive, qui se voulait l’exemple d’une assimilation culturelle et nationale réussie, assassiné en 1922 par un groupe d’extrême droite dont l’action a été honoré par Hitler en 1933, affirmait pour sa part que « penser, c’est comparer ».

Alors comparons en sachant « Raison Garder », pour faire référence à la tribune initiée par les professeurs Shmuel Trigano et Raphaël Draï.

Certes, la situation historique, économique, géopolitique et géostratégique actuelle n’a rien de comparable avec celle de 1938.

Depuis lors, sont passés par là, entre autres, une guerre faisant plus de 50 millions de morts auxquels s’ajoutent les 6 millions de victimes juives, la reconnaissance des crimes de guerre et contre l’humanité punis par des tribunaux internationaux, la création de l’Etat d’Israël sous l’égide de l’ONU, la guerre froide suivie de l’effondrement de l’URSS et du bloc communiste, la décolonisation, le terrorisme, l’hégémonie américaine, la course à l’énergie, un capitalisme effréné, l’émergence de la Chine et de l’Inde, le réveil des nationalismes et pour finir le printemps arabe qui sent l’hiver islamique.

Cependant, en y regardant de plus près, on trouve des similitudes ou des échos entre l’attitude qui a prévalu lors de la montée du nazisme et celle qui prévaut face à celle de l’islam radical et hégémonique.

  • Boycott économique, culturel et sportif d’Israël.

    Le 1er avril 1933, les nazis organisent un immense boycott des commerces, des cabinets d’avocats et des médecins juifs. Cette journée marque symboliquement le début de l’éviction des Juifs de la vie économique. Ils sont progressivement chassés des professions libérales, de l’armée, de la justice, des métiers de la culture et de la presse. Un numerus clausus est instauré dans les universités, et à partir de 1938, les enfants juifs doivent quitter l’école. (Sources Mémorial de la Shoah)

Plusieurs pays demandèrent le boycott des [Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, mais on y vit défiler certaines nations, au nombre desquelles la France, dont le salut olympique fut exploité par la propagande d’Hitler comme un salut fasciste.

En 2002, Desmond Tutu, prix Nobel de la paix pour sa lutte contre l’apartheid, lance une campagne de désinvestissement d’Israël, conduite par des collectifs politiques et religieux pour mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, dite des Six Jours. Cet appel sera suivi par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et la société civile palestinienne avec son appel au Boycott, désinvestissement et sanctions.

Réponse : Dénoncer le boycott illégal, acheter israélien et soutenir l’économie israélienne.

  • Proclamation de la volonté de l’anéantissement d’Israël.

Bien avant Ahmadinejad, Hitler, depuis Mein Kampf jusqu’aux premières persécutions, n’a jamais caché sa volonté d’en finir avec le peuple juif.

Pourtant, ce ne sont pas des juifs que le camp de Dachau compta dès 1933, mais bien environ 4 800 prisonniers politiques, principalement des militants des partis de gauche, communistes, des sociaux-démocrates et autres opposants politiques allemands au régime nazi, un nombre qui passa à 13 260 en 1937. (Sources Mémorial de la Shoah).

Réponse : Soutenir la Démocratie et défendre la Liberté.

  • Victimisation des Palestiniens - Terroristes et civils palestiniens

Les allemands sortent exsangues de la première guerre mondiale, paient de lourdes pénalités et sont ruinés par la crise de 1929.

Instrumentalisés par l’extrême droite, ils offrent leurs cerveaux lobotomisés aux pires théories conspirationnistes et amènent Hitler au pouvoir.

Le groupe de résistance La Rose Blanche fut fondé au printemps 1942, à l’université de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell.

Révoltés par la dictature hitlérienne et les souffrances causées par la guerre, les étudiants se décidèrent à agir pendant l’été 1942. Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigèrent les quatre premiers tracts.

Le 18 février 1943, Hans Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour intérieure de l’université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la Gestapo. Ils furent condamnés à mort, car leurs appels au ressaisissement éthique des consciences allemandes furent considérés par les nazis comme un crime politique majeur. Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo à l’automne 1943. Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, un autre membre du groupe, furent guillotinés le jour même de leur condamnation, le 22 février 1943 ; d’autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le Professeur Kurt Huber furent exécutés quelques mois plus tard. Dix autres membres de la Rose Blanche furent assassinés les années suivantes, dont huit à Hambourg. 80 personnes furent arrêtées dans le sud de l’Allemagne, et 50 personnes dans la région de Hambourg ; elles furent condamnées à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans, pour avoir été en contact avec la Rose Blanche.

Réponse : Combattre ceux qui font passer des terroristes pour des victimes civiles et soutenir les musulmans qui se battent contre l’intégrisme et pour leur liberté.

  • Démission face à l’inacceptable

Les dirigeants britanniques, français, italiens et allemands prirent part à une conférence les 29 et 30 septembre 1938 à Munich. Dans ce qui fut connu ensuite sous le nom d’Accords de Munich, ils acceptèrent l’annexion allemande des Sudètes en échange de la promesse de paix d’Hitler.

Hitler viola les Accords de Munich le 15 mars 1939, en envahissant l’Etat tchécoslovaque affaibli. Les provinces tchèques de Bohème et Moravie devinrent un protectorat allemand. La Slovaquie devint un Etat indépendant, étroitement allié à l’Allemagne. La Hongrie, alliée de l’Allemagne, annexa l’Ukraine transcarpathique en mai 1939, après s’être emparée de territoires en Slovaquie méridionale avec l’aide de l’Allemagne et de l’Italie en 1938. La Tchécoslovaquie en tant qu’Etat indépendant cessa d’exister.

La partition de la Tchécoslovaquie en 1938-1939 détermina le destin de ses Juifs pendant la guerre. (Sources Mémorial de la Shoah).

Réponse : Combattre ceux qui pactisent avec le diable en croyant se préserver alors qu’ils ne font que reculer l’échéance.

  • Aveuglement face à l’islam radical dont on croit être à l’abri du prosélytisme et des velléités d’hégémonie en lui accordant toujours plus de concessions.

Motivé par un pangermanisme et un nationalisme d’action, le national-socialisme pratique très vite une politique expansionniste. En 1935, la propagande hitlérienne détermine le choix des Sarrois, qui, par plébiscite, décident de la réunion de leur territoire au IIIe Reich.

En 1936, Hitler – au mépris des traités – fait réoccuper militairement la zone rhénane.

En 1938, c’est l’Anschluss (rattachement de l’Autriche) et l’invasion de la région tchécoslovaque des Sudètes.

En 1939, celle de la Bohême et de la Moravie, de Memel, puis de Dantzig. L’occupation de cette dernière ville prélude à la Seconde Guerre mondiale, qui verra l’Allemagne nazie dominer une bonne partie de l’Europe.

Réponse : Défendre nos valeurs démocrates, républicaines et laïques.

  • Minimisation de la dangerosité des islamistes radicaux dont on prétend maîtriser la détermination

Le 30 janvier 1933, Hitler, soutenu par les grands industriels qui souhaitaient un régime stable et fort face au communisme, fut nommé chancelier par le président Hindenburg, chef d’état-major pendant la guerre, élu Président de la République en 1925, qui se laissa convaincre par l’ancien chancelier Von Papen, ainsi que par les industriels Krupp, Thyssen, Siemens et par le banquier Schröder d’appeler Hitler au pouvoir. Les intrigants qui ont mené Hitler au pouvoir pensaient pouvoir « domestiquer » les nazis en les confrontant avec l’exercice du pouvoir. (Sources La Résistance allemande au nazisme).

Réponse : Ne pas sous-estimer son ennemi, ni lui laisser le champ libre.

On apprend dans un article du CRIF du 14 décembre 2012, que le Danemark, la Finlande, le Portugal et l’Irlande auraient tenté de faire capoter la condamnation par l’UE du discours de haine prononcé par le leader du Hamas, Khaled Mechaal à Gaza.

Selon JSS News, suite à des révélations du ministre allemand des affaires étrangères et une enquête d’une radio israélienne, il aurait fallu une intervention de dernière minute de l’Allemagne et de la République tchèque pour que l’Union européenne la condamne.

Les démocraties allemande et tchèque, dont la confrontation il y a plus de 70 ans, initiait la 2ème guerre mondiale, réunies contre le terrorisme et l’appel au génocide !

L’Iran continue tranquillement à fabriquer ses bombes et à promettre la destruction du seul pays démocratique du Proche et Moyen Orient.

L’Autorité Palestinienne devient membre observateur à l’ONU, sans aucune contrepartie concernant la reconnaissance de l’Etat Hébreu sur ses terres ancestrales.

« Combattre aux côtés de nos amis polonais pour la défense commune de nos territoires, de nos biens, de nos libertés, c’est une perspective qu’on peut courageusement envisager, si elle doit contribuer au maintien de la paix. Mais mourir pour Dantzig, non ! » écrit en 1939, le pacifiste socialiste Marcel Déat, pourfendeur tout au long des années 1930 du racisme et de l’antisémitisme, et qui deviendra pourtant collaborationniste.

Si personne n’est mort pour Dantzig, ni pour la Tchécoslovaquie, qui mourra pour Israël ?

Israël n’en demande pas tant, car son armée et les familles de ses soldats sont prêtes au sacrifice.

Un soutien déterminé, et aucune concession à ceux qui veulent son anéantissement, suffirait.



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