Sauf imprévu, Téhéran aura atteint dans un peu plus de deux ans sa capacité nucléaire militaire. C’est l’analyse des services de renseignements de Tsahal qui estiment que l’Iran constitue désormais la menace numéro un contre Israël.
Selon les analystes de l’armée israélienne, trois facteurs peuvent encore retarder cette échéance : l’intensification des sanctions économiques internationales contre Téhéran, une frappe aérienne d’Israël et des Etats-Unis contre les installations nucléaires iraniennes ou de nouvelles difficultés techniques dans le programme de développement iranien.
Mais la menace que représente le régime des Ayatollahs ne se limitera pas à la seule détention de l’arme atomique. Selon les services de renseignements, c’est alors l’ensemble de son comportement sur la scène internationale qui se modifiera, remettant en question l’actuel rapport des forces dans la région. Téhéran utilisera sa capacité nucléaire comme outil de pression, d’autant qu’il ne sera pas le seul danger pour Israël, d’autres pays de la région pouvant également s’engager à leur tour sous l’impulsion iranienne, dans la course au nucléaire, comme s’y préparent déjà l’Egypte et l’Arabie Saoudite.
De surcroît, l’Iran qui soutient activement le Hezbollah au Liban, mais également la Syrie, détient ainsi deux facteurs de déstabilisation supplémentaires. Ce qui fait dire aux analystes de Tsahal, que sans amorce de dialogue avec Damas, le régime syrien risque de s’enfoncer dans son alliance radicale avec l’Iran.
La Syrie continue par ailleurs de se préparer à une confrontation armée, en renforçant et en modernisant ses arsenaux. Pourtant, on estime en Israël que Damas ne veut pas la guerre. Il s’agit jusqu’à présent d’une tactique défensive, qui pourrait toutefois déboucher sur un conflit armé, en cas d’analyse erronée d’informations ou si intervenaient des éléments extérieurs susceptibles de provoquer une escalade régionale.
Dans tous les cas, si la Syrie devait déclencher les hostilités, ce ne serait plus sous forme d’une guerre de type classique, comme en 1973, mais par des bombardements intensifs d’objectifs civils israéliens, sur le modèle suivi par le Hezbollah durant la deuxième guerre du Liban. Damas dispose aujourd’hui d’un arsenal de roquettes et de fusées dix fois supérieur à celui des milices chiites libanaises, qu’elle continue également à approvisionner. La Syrie, le Hezbollah et l’Iran poursuivent d’ailleurs leur alliance stratégique, notamment par des manÅ“uvres conjointes.