L’état de santé du Premier ministre israélien, qui aura 78 ans le mois prochain, est toujours critique, mais le scanner qu’il a subi dans la matinée a révélé une « amélioration continue » et une pression crânienne normale, a-t-il ajouté.
L’état de santé du Premier ministre israélien, qui aura 78 ans le mois prochain, est toujours critique, mais le scanner qu’il a subi dans la matinée a révélé une « amélioration continue » et une pression crânienne normale, a-t-il ajouté.
« En raison de tous ces indicateurs, l’équipe de spécialistes a décidé d’entamer demain matin le processus de réduction des doses de sédatifs administrées au Premier ministre, sous réserve qu’il ne se produise aucun événement significatif d’ici la matinée », a-t-il dit.
La diminution de l’anesthésie permettra aux médecins de procéder à l’examen neurologique d’Ariel Sharon et d’évaluer ainsi l’importance des lésions subies lors des hémorragies cérébrales dont il a été victime depuis mercredi soir.
« C’est ce que nous attendons tous depuis mercredi : voir comment fonctionne le cerveau du Premier ministre », a souligné Shlomo Mor-Yosef.
« Très grandes » chances de survie
Les médecins de l’hôpital Hadassah de Jérusalem, où le dirigeant israélien a passé une quatrième nuit sous sédatif et respiration artificielle, estiment maintenant qu’il y a de bonnes chances qu’il s’en sorte, même s’il est impossible de dire à ce stade dans quelle mesure ses facultés ont été touchées.
Samedi soir, le Dr. Jose Cohen, l’un des neurochirurgiens participant aux soins, a jugé que le Premier ministre israélien avait de « très grandes » chances de survivre. « Affirmer qu’il n’y aura pas de problèmes cognitifs après un accident aussi grave, ce serait ne pas admettre la réalité », a-t-il cependant nuancé.
Ehud Olmert, qui assume les fonctions de Premier ministre par intérim depuis son hospitalisation, a présidé dimanche matin le conseil des ministres hebdomadaire.
« Nous espérons que le Premier ministre va se remettre, retrouver des forces, et, si Dieu le veut, reprendre ses fonctions à la tête du gouvernement israélien et diriger Israël », a-t-il dit à cette occasion, assis à côté du fauteuil laissé vide de Sharon.
« Nous avons été fortement encouragés par les médecins qui ont dit que son état se stabilisait voire s’améliorait, et qu’il y avait une lueur d’espoir », a ajouté Olmert, formant ensuite devant la presse le voeu que « on intérim ser court ».
Mais les médecins de l’hôpital Hadassah comme les autres experts jugent peu probable que Sharon reprenne un jour ses fonctions politiques.
Israël suspendu aux bulletins de santé
Déjà victime d’un accident cérébral supposé bénin le 18 décembre, le Premier ministre israélien a été hospitalisé mercredi dernier alors qu’il se trouvait dans sa ferme du Néguev. Le « bulldozer », surnom qu’il doit à sa capacité à imposer et à assumer ses choix aussi bien en tant que général de l’armée que comme Premier ministre, lutte depuis pour sa survie.
« Nous sommes tous impressionnés par sa force et par la façon dont il lutte », a ajouté le Dr. Cohen. « C’est un vrai guerrier, c’est sa nature. »
Après avoir été opéré pendant plusieurs heures mercredi soir et jeudi matin, Sharon a dû être reconduit au bloc opératoire vendredi matin pour une intervention chirurgicale qui a permis de stopper une nouvelle hémorragie.
Des synagogues de Jérusalem aux cafés des plages de Tel Aviv, les Israéliens sont suspendus aux bulletins de santé de leur Premier ministre régulièrement lus en direct à la télévision et à la radio par les autorités de l’hôpital Hadassah.
A moins de trois mois des élections législatives du 28 mars, son décès ou son incapacité à reprendre ses fonctions créerait un vide immense sur la scène politique israélienne, que Sharon venait de bouleverser en créant un nouveau parti centriste, Kadima, et plus largement pour le processus de paix proche-oriental, également menacé par le chaos dans les territoires palestiniens.
La ministre de la Justice, Tzipi Livni, a cependant assuré que, même sans Sharon, Kadima s’inscrirait dans la voie tracée par son fondateur pour régler le conflit avec les Palestiniens.