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Yom Haatzmaout, Nakba et Shoah
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 10 mai 2008

La publicité indécente, parce que haineuse et mensongère, que « les Organisations palestiniennes non-gouvernementales » (sic) ont récemment fait paraître dans la presse (v. notamment l’International Herald Tribune du 8 mai) nous conduit à stigmatiser, une fois de plus, le dévoiement des mots.

Pour les Palestiniens, en effet, la proclamation de l’Etat d’Israël, en mai 1948, constitue une « nakba », terme signifiant, en arabe, « catastrophe » et ce terme a été volontairement choisi pour faire écho à la « shoah », dont ont été, effectivement, victimes 6 millions de Juifs, du fait des persécutions nazies.

Or, indépendamment du fait que le sionisme, mouvement d’émancipation nationale, avait vocation, suivant les objectifs mêmes de l’ONU à conduire, naturellement, à la constitution d’un Etat, le souci urgent de donner un pays aux rescapés de la Shoah, ne privait nullement les Arabes, habitant ce territoire, de se constituer, également, en Etat, comme l’avait recommandé le plan de partage, adopté, en novembre 1947.

De fait, ce « mimétisme » paraît tout aussi scandaleux que le recours à la notion de « crimes contre l’humanité » pour qualifier les actions de légitime défense engagées par Israël, dans les Territoires.

A la limite, on pourrait, peut-être, parler de « nakba » pour qualifier le refus du monde arabe (les Palestiniens n’étant pratiquement pas « organisés » à l’époque) d’accepter, en 1947, la création d’un Etat arabe, parallèlement à la création de l’Etat d’Israël.

Les « Palestiniens » se privèrent alors des nombreux avantages qu’aurait générés, notamment sur le plan économique, la coexistence de deux Etats.

Nous ne ferons pas l’honneur de commenter le texte infâme auquel nous faisions allusion, mais il est consternant de trouver parmi les signataires de ce texte les noms d’André Brink, romancier sud-africain et de Demis Roussos, chanteur grec, dont la réputation ne sort pas grandie de ce compagnonnage.

Mais, que des Israéliens, notamment l’universitaire Ilan Pappe et le réalisateur de films Eyal Sivan puissent affirmer qu’après « 60 ans de dépossession des Palestiniens » (on est loin de la Ligne verte), il n’y a pas de raison de célébrer les 60 ans de l’Etat d’Israël et qu’ils cautionnent la référence à la « nakba » figurant, en exergue, dans un texte de l’écrivain Edward Said, dépasse l’entendement.

On est, dans leur cas, même très loin des « luttes fratricides » à l’égard desquelles la présidente de la Knesset, Dalia Itzik, nettement mieux inspirée qu’un de ses prédécesseurs Avraham Burg, mettait, récemment, en garde ses concitoyens au motif qu’elles sont plus « dangereuses que les guerres avec les autres pays ».

Sans vouloir pour autant nous immiscer dans la politique intérieure israélienne, il est évident que les accusations lancées, récemment, contre l’actuel Premier ministre, pour des faits antérieurs à son accession au pouvoir, ne font que miner la crédibilité de la « voix d’Israël » sur la scène internationale.

Et, personnellement, nous avons été sidéré d’apprendre, par une information diffusée par Guysen.lnternational.News qu’ « une militante bien connue du Likoud serait à l’origine de l’enquête contre Ehoud Olmert.C’est du moins ce qu’affirme le journal Asharq al-Awsat en se fondant sur des sources proches du Premier ministre » et que cette militante aurait décidé de divulguer le pot-aux-roses ’’ à cause des démarches diplomatiques dans la région, qui prouvent qu’Ehoud Olmert a promis de réaliser de grands progrès dans les négociations et d’atteindre une chance réelle de paix entre Israël et les pays arabes de la région’’.

Il est évident que le rôle de la Diaspora est rendu plus difficile par de telles manœuvres politiciennes, qui affaiblissent la position officielle d’Israël.

Or, au même titre que le brillant et courageux chroniqueur du Figaro, Ivan Rioufol, répondait, par l’affirmative, dans la suite de son blog du 7 mai au titre accrocheur « Faut-il être solidaire d’Israël ? », les Juifs du monde entier doivent témoigner d’une telle solidarité.

Mais, en ce qui nous concerne - au risque d’encourir les foudres d’internautes intolérants - nous ne pensons pas que « solidarité » doive signifier « alignement aveugle ».

Nous sommes parfaitement conscient qu’il est malséant pour un Juif, confortablement installé, en Diaspora, de donner des conseils aux Israéliens. Mais il est parfaitement concevable qu’il soutienne les revendications relatives au droit à la sécurité (donc à la renonciation au recours à la force par la partie adverse et, en attendant, approuve l’édification d’une « barrière de sécurité ») et au caractère juif de l’Etat d’Israël (donc au rejet de toute idée d’Etat bi-national, auquel conduirait la reconnaissance d’un droit de retour effectif de tous les « réfugiés » palestiniens »).

Mais, toujours soucieux de faire apparaître la volonté d’Israël de parvenir à la paix, il nous semble que certains gestes de bonne volonté, souvent annoncés, mais toujours en attente, devraient être mis en œuvre.

Nous pensons, tout d’abord, au démantèlement des « implantations illégales », qui constituent une tache dans un Etat de droit et que rien ne justifie.

Allant plus loin - à nos risques et périls -, sans pour autant prendre position sur la question des « frontières », nous pensons que rien ne justifie, non plus, le développement annoncé des constructions dans les implantations existantes. L’ampleur des programmes nous paraît, en effet, démesurée avec les nécessités d’un « développement naturel » de ces implantations.

Il nous semble que ces gestes, sans mettre en danger la sécurité d’Israël, seraient de nature à donner, effectivement, tort à ces médias qu’évoquait Ivan Rioufol, dans son blog, « qui se prêtent ..... au jeu de la dévalorisation d’Israël, rendu volontiers unique responsable de la guerre ».



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