Bien qu’estimant que les preuves avancées par la justice française ne soient pas très solides, le juge Maranger d’Ottawa a ordonné l’extradition d’Hassan Diab considéré par les magistrats anti-terroristes français comme étant le terroriste qui a perpétré en 1980 l’attentat sanglant contre la synagogue de la rue Copernic. Hassan Diab a été arrêté à l’audience. Il va demander sa libération sous caution et faire appel de la décision devant la Cour Suprême du Canada
Un accusé dans le déni |
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Ses partisans étaient venus applaudir l’ancien professeur de sociologie, entre autres manifestations d’amitié. Pourtant, le 6 juin, le magistrat de la cour d’Ottawa qui devait statuer sur la demande d’extradition présentée par la France, bien qu’estimant que les preuves présentées n’étaient pas convaincantes, a dû se plier à la législation en vigueur et les accords d’extradition qui l’ont contraint à honorer cette demande.
Hassan Diab maintient depuis son arrestation en 2008 qu’il n’est pour rien dans l’attentat de la rue Copernic et qu’il y a erreur sur la personne. La justice française affirmant le contraire, donnant pour preuve de sa présence à Paris une fiche d’hôtel remplie à l’époque par le terroriste. Selon des experts graphologues français son écriture est bien celle d’Hassan Diab. Ce que contestent d’autres graphologues. Il y a aussi l’appartenance présumée du suspect au Front Populaire de Libération de la Palestine, des aveux de terroristes ou un portrait-robot, entre autres éléments.
Un Colloque organisé conjointement par le CRIF, l’Union libérale de France et le Centre Simon Wiesenthal le 3 octobre dernier, rappelait ce que fut cet attentat sanglant – 4 morts et des dizaines de blessés – dont le bilan aurait pu être beaucoup plis lourd s’il n’y avait eu un retard exceptionnel dans le déroulé du service ce soir-là, et ce que fut la longue traque permettant d’identifier celui que la justice française considère comme le suspect principal. Parmi les intervenants il y avait le Juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui a été longtemps en charge de ce cas et l’ancien ministre de la Justice du Canada Irwin Cotler
Le dossier avait été repris par Marc Trédivic et Yves Jannier qui ont continué à réclamer l’extradition de ce Libano-Canadien d’origine palestinienne. Qui nie tout en bloc.
Hassan Diab aura un procès équitable en France si les derniers obstacles sont levés |
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En novembre 2010 Shimon Samuels, Directeur pour les Relations Internationales du Centre Simon Wiesenthal, avait assisté à une audience préliminaire à Ottawa. L’ambiance quasi carnavalesque, entretenue par les amis du suspect, islamistes et gauchistes réunis, et la défense l’avait alors profondément choqué Aujourd’hui, dans un communiqué, « Le Centre Simon Wiesenthal félicite le système judiciaire canadien : l’arrivée prochaine de Diab à Paris est un coup porté au terrorisme international et à l’antisémitisme. » Quant à Shimon Samuels, il précise que : « cette décision, qui doit encore recevoir l’accord du Ministre de la justice canadienne, marque presque la fin de deux ans de procédure judiciaire et de stratagèmes techniques de la défense.
L’arrivée de Diab à Paris met fin à 30 années d’attente des victimes et de leurs familles.
Le tribunal français garantira un procès équitable et le respect des droits de l’accusé, mais rien ne pourra compenser les trois décennies de vie et de liberté dont furent privées les victimes de l’attentat de la rue Copernic. Le Centre Simon Wiesenthal fait appel au Ministre de la justice
canadien, Rob Nicholson, pour confirmer cette décision et enfin laisser la justice suivre son cours.
Nous attendons avec impatience l’arrivée de Diab à Paris, qui sera un coup porté au terrorisme international et à l’antisémitisme, et félicitons la justice canadienne pour son jugement. »
En effet, il reste à Hassan Diab des recours. Dans un premier temps il doit demander sa libération sous caution, ce qu’il avait déjà obtenu en 2008, puis faire appel de la décision du 6 juin.Si elle est confirmée, alors son avocat a annoncé qu’il s’adresserait à la Cour Suprême du Canada. La décision dépendra alors du ministre de la Justice.