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Stopper l’Iran
David Horovitz , Jerusalem Post | Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
Article mis en ligne le 27 avril 2008

Le consensus au sein des dirigeants politiques et militaires alors que nous approchons du 60ème anniversaire de notre indépendance est qu’Israël n’a jamais été aussi menacé qu’aujourd’hui. Après les guerres de survie qu’il a dûes mener au cours de son premier quart de siècle, c’est une évaluation profondément troublante.

Bien que la Syrie ait tout Israël à portée de missiles, que le Hezbollah se soit réarmé et que les quantités d’armement affluant à Gaza risquent de transformer une irritation majeure en grave préoccupation, le point clé d’une confrontation potentiellement dévastatrice est le régime islamiste de l’Iran - lui-même bien sûr, acteur étatique clé derrière le Hezbollah et les radicaux islamistes de Gaza.

On pourrait être tenté de négliger la rhétorique d’annihilation de Téhéran si elle ne s’accompagnait pas d’une recherche acharnée de la bombe nucléaire. On pourrait chercher à minimiser la recherche nucléaire si ce n’était que rhétorique. Mais la combinaison d’une incitation au génocide par l’Iran, et son acquisition déterminée des outils pour réaliser cet acte a conduit à un consensus des dirigeants ici, pas une unanimité absolue, mais certainement une forte opinion majoritaire : le bien-être futur d’Israël nécessite de se mettre en travers des aspirations nucléaires de ce régime iranien.

La croyance sur une base large parmi les dirigeants d’Israël, aussi récemment que lors de son 59ème anniversaire était que, d’une manière ou d’une autre, l’administration Bush arrêterait les mollahs - soit en exacerbant des sanctions internationales concertées et cinglantes, soit par la force. Certains des officiels les plus hauts placés d’Israël, trop avertis de l’impact négligeable que les sanctions avaient sur l’Iran, croyaient en fait, jusqu’à il y a quelques mois, que les USA pourraient recourir à une action militaire exactement maintenant - à la fin du printemps ou au début de l’été 2008.

Que les sanctions n’atteignent pas l’Iran est simplement toujours le cas, notamment avec des prix du pétrole à 100 $ le baril comparés à 25 $ il y a seulement quelques années. Chaque petite augmentation des prix du pétrole rapporte des centaines de millions de dollars au ministère des finances iranien. Ainsi le quadruplement du prix surpasse massivement l’impact limité des sanctions internationales - sanctions que le candidat présidentiel présumé du Parti Républicain - John McCain - a décrites dans son entretien au ‘Jerusalem Post’ le mois dernier comme « remarquables » par leur faiblesse.

Mais l’option du recours de la présidence Bush à une action militaire a volé en éclats suite à « l’Estimation Nationale du Renseignement » (NIE) des USA à la fin de l’an dernier, qui a révélé un arrêt affirmé du programme des armes nucléaires de l’Iran remontant à 2003.

Ce rapport a déclenché une visite précipitée aux USA du personnel dirigeant du renseignement israélien. Des craintes sur la portée du NIE ont été exprimées par l’homme même, Michael McConnell, qui avait surveillé sa compilation. Et il se peut qu’un document révisé soit publié d’ici quelques mois.

Mais le NIE a eu pour effet de dénier à l’administration Bush la légitimité d’une action militaire. Le Président Bush, comme il a été admis tardivement à Jérusalem et à Tel Aviv, ne frappera presque certainement pas l’Iran.

Le sentiment en Israël est que McCain reconnaît la gravité de la menace iranienne, et que s’il est élu, Israël ne sera pas laissé seul pour relever un défi global que la majorité du monde refuse d’internaliser, dans lequel Israël est seul et le plus directement affecté dans l’urgence.

La croyance, ensuite, est que les USA, si tout le reste échoue, pourraient retarder le programme nucléaire de l’Iran de deux à cinq ans en frappant plusieurs dizaines de cibles clés au cours d’une offensive aérienne d’une journée.

Il n’y a pas de telle évaluation en qui concerne un président du Parti Démocrate. De fait, on craint qu’une administration Démocrate n’utilisera ni une action militaire contre l’Iran, ni ne soutiendra Israël pour ce faire. Cela constitue une complication majeure pour Israël : les Forces Aériennes d’Israël devraient survoler l’Irak si Israël percevait n’avoir pas d’autre alternative que d’agir.

Israël croit aussi vraiment avoir les capacités militaires pour retarder le programme iranien de deux à plusieurs années, mais une telle intervention serait plus complexe pour Israël que pour les USA, et sa faisabilité dépendra d’une voie sûre et efficace vers et depuis les zones cibles.

La pléthore des évaluations au cours des années récentes sur quand, précisément, l’Iran parviendra à la capacité de fabriquer un ou plusieurs engins nucléaires, a conduit à la dérision dans certains états majors, avec des critiques accusant le Renseignement de crier au loup alors que des dates clés allaient et venaient, et que le programme iranien était encore simplement incomplet.

En vérité, l’Iran a dû se colleter avec diverses difficultés inattendues. Mais elle est maintenant capable de surmonter de tels obstacles, et pour la plupart des estimations, y compris celle de la NIE, elle possèdera suffisamment d’uranium enrichi pour une bombe en 2009-2010. Elle détiendra également la capacité de fabriquer des missiles sol-sol pour expédier une telle bombe partout en Israël, et, dans l’hypothèse d’une progression continue de ses missiles à combustibles solides, à travers l’Europe aussi.

La progression de l’Iran, remarquablement insensible à la dissuasion, se fait paradoxalement, malgré la détermination explicite du Président Bush d’empêcher des régimes obtenant des armes du ‘Jour du Jugement’, auxquels on ne peut se fier pour ne pas les utiliser. Elle se fait malgré la conscience accrue, après le 11 sept 2001, du degré du caractère impitoyable dans lequel les islamistes radicaux couleront. Et elle se fait en opposition au succès que la communauté internationale a obtenu en jugulant la prolifération avec les semblables de l’Ukraine, de l’Afrique du Sud et la Libye.

L’Iran s’est enhardie à cause de la mollesse de la réponse internationale envers son programme et des menaces d’accompagnement qu’elle a faites. Et elle s’est enhardie à cause du traitement hésitant du programme de la Corée du Nord, qui l’a encouragée à croire qu’elle ne courait aucun danger immédiat, même en continuant de défier la communauté internationale.

Le sentiment en Israël est que l’heure n’est pas encore dépassée, mais que le temps qui reste est sûrement très court. Il y a un fort corpus d’opinion, aux échelons politiques, militaires et du renseignement, que Damas offre un moyen potentiel de dissuader l’Iran ; Si Israël peut sérieusement discuter avec la Syrie, et en définitive affaiblir l’alliance syro-iranienne, l’Iran plus isolée pourrait être moins encline à risquer une approche à pleine vitesse en avant vers le programme nucléaire, et pourrait suspendre une part de son activité.

C’est au moins partiellement dans ce contexte que des commentaires occasionnels de la part du Premier Ministre, du ministre de la défense, et d’autres au sujet d’un désir de dialogue avec la Syrie doit être compris. Un traité de paix avec la Syrie, bien sûr, impliquerait le renoncement au plateau du Golan. Mais ceux qui favorisent la tentative de dialogue croient que des termes viables pourraient être obtenus en ce qui concerne la sécurité d’Israël sur ce front, et qu’étant données les alternatives, un arrangement avec la Syrie qui réfrènerait l’Iran vaut d’être exploré.

Mais l’administration Bush est opposée à la légitimation par Israël d’un Etat de l’axe du mal, la Syrie, à travers des négociations directes. A ce jour, bien sûr, Israël a été dissuadé de défier cette opposition. A la lumière de la menace iranienne, il y a le contre argument : Israël devra se dire simplement qu’il ne peut s’en tenir au veto de Washington sur des pourparlers avec Damas.

Il y a quelques années, le renseignement israélien reçut un mot d’une cargaison nord-coréenne se dirigeant vers l’Iran avec du matériel lié à la recherche nucléaire. A son tour, il alerta ses homologues britanniques, et le bateau fut intercepté. Il se trouva qu’il transportait une cargaison d’importance non liée au programme de fabrication de la bombe, comme le croyait Israël, mais plutôt à la seconde étape du programme de missile iranien : le système de transport qui met l’Europe à sa portée. En d’autres termes, Israël avait alerté un allié européen sur une expédition qui se révéla constituer non pas une menace directe contre Israël, mais une très puissante menace contre l’Europe.

De telles contributions spécifiques du renseignement, associées à l’information crédible d’Israël sur l’ensemble du programme iranien, ont graduellement aidé à persuader les acteurs clés internationaux de l’étendue du danger de l’Iran. Des fonctionnaires israéliens de haut rang du renseignement ont fréquemment présenté leur dossier à des dirigeants alliés de première importance, dans leur complexité. Cependant, la réponse internationale inadéquate, immensément augmentée par le choc de la NIE, a laissé Israël sentir plus vivement que jamais que si l’Iran doit être stoppée, il pourrait nous incomber de le faire.

Du fait de la vitesse de la progression de l’Iran vers son objectif, et de la complexité d’une frappe militaire sur l’Irak si cela est considéré nécessaire, cependant, la fenêtre d’opportunité étroite pour l’action peut être facilement discernée. Si l’Iran est capable de faire avancer le programme une autre année, comme l’idée prévaut ici, elle sera donc capable de se déclarer puissance nucléaire. Et si les Démocrates gagnent la présidence des USA, ils peuvent ne pas agir contre l’Iran, ni permettre à Israël de le faire via l’Irak.

A un certain point dans les mois suivants le 60ème anniversaire de l’indépendance d’Israël, donc, le gouvernement pourra avoir à prendre la décision que beaucoup de dirigeants ici considèrent comme la plus significative qu’un Etat moderne ait jamais eu à prendre. Ce gouvernement a-t-il la sagesse de faire les bons choix - de juger correctement si une intervention militaire est prématurée et irresponsable, ou bien critique pour la survie même d’Israël ? Nous pourrions bien le savoir assez vite.

Il y a peu de doutes que l’Iran, si elle est attaquée par Israël, frapperait en retour - par le tir de missiles, par le terrorisme. Des scénarios prédisent une guerre possible avec la Syrie et avec le Liban, et des montées de violence sur d’autres fronts, aussi. Certains parlent de dizaines de morts. D’autres sont bien plus sinistres.

Mais l’alternative, comme l’idée prévaut, serait bien pire. L’Iran, si elle parvient au nucléaire, pourrait tirer sur Israël. Et elle pourrait ne pas le faire. Elle pourrait être dissuadée. Et elle pourrait ne pas l’être. Elle pourrait croire se soustraire en fournissant un engin nucléaire à une tierce partie pour l’utiliser contre Israël. Et elle pourrait ne pas le faire.

Mais comme un Israélien particulièrement bien informé me l’a dit la semaine dernière : « Un missile nucléaire sur Tel Aviv, et c’est terminé ». Puis il ajouta : « Nous sommes-nous tous rassemblés ici après l’Holocauste pour être effacés par une bombe ? »


L’auteur de l’article, David Horowitz, est le rédacteur en chef du « Jerusalem post ».

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