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Rassemblement à Paris le 6 février en hommage à Chokri Belaïd, anti-américain et anti-sioniste virulent
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 5 février 2014

Le 6 février 2013 Chokri Belaïd, leader du parti d’extrême-gauche Front populaire, était assassiné à Tunis. Le 6 février 2014 un rassemblement est organisé à Paris par son mouvement et Watad, autre Parti appartenant à la même mouvance, pour lui rendre hommage, deux jours après que son meurtrier présumé ait été abattu par des forces de l’ordre. Au-delà du tragique de sa mort il ne faut pas oublier que cette coalition d’extrême-gauche est violemment anti-sioniste, anti-américaine, pro Hezbollah. Elle manifestait le 1er février à Tunis pour protester contre l’absence de criminalisation de toute normalisation avec Israël dans la nouvelle Constitution, brûlant des drapeaux israéliens, encensant Saddam Hussein, Hassan Nasrallah ou Basahar al-Assad.

Un Chokri Belaïd l’un des chantres de l’idée d’un complot quataro-américano-sioniste visant à detruire la région

Quelque temps avant d’être assassiné, Chokri Belaïd, dirigeant du Front populaire, parti d’extrême-gauche tunisien, prononçait un discours dans lequel il fustigeait les islamistes au pouvoir en Tunsie, mais aussi les Américains et Israël, dénonçant ce qui est censé être un complot qataro-américano-israélien, idée en vogue, en ces termes :

A "Tunis on “autorise des agents”, à la solde de criminels US et de l’entité sioniste d’y pénétrer dans le but d’embrigader nos jeunes gens, avant de les “envoyer se faire tuer en Syrie” pour défendre un projet qui n’est pas le leur…Et les voici qui nous apportent les prêcheurs de la fitna [ sédition ] et de l’ignorance, pour nous prendre nos enfants, leur laver le cerveau, les armer, les corrompre de leur argent ; jusqu’à ce que l’on découvre que c’est “une affaire montée par des Services du renseignement”, pour la mise à exécution d’un projet US-sioniste ! Oui… “Le projet qui consiste à partager la Syrie” en de multiples petits états divisés sur des bases ethniques : un État pour les Sunnites, un État pour les Alaouites, un État pour les Druzes, un État pour les Chrétiens… Idem pour le Liban, etc. Où est-ce que tout cela nous mène ?
Cela nous mène à offrir une légitimité à l’entité sioniste en tant qu’État juif".
Certains analystes estiment que c’est ce discours qui a signé son acte de mort, une intervention de trop sur ce thème ayant abouti à son assasinat. Pourtant Chokri Belaïd était coutumier de ce genre de déclaration et appartenait notamment à un Comité mlitant activement contre la normalisation avec Israël.

Le Parisien l’évoquait d’ailleurs en ces termes au lendemain de son assassinat : "Un avocat engagé. Devenu un avocat défenseur des droits de l’homme reconnu, Chokri Belaïd multiplie les procès politiques sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Emprisonné à de multiples reprises, il s’est par ailleurs engagé dans un collectif de défense de l’ancien président irakien Saddam Hussein, ainsi que dans le comité de lutte contre la normalisation avec Israël.

Son obsession anti-israélienne, même si elle avait un large écho, n'était pourtant pas du goût de tous et le 30 novembre 2012 on lisait cette critique
 : "Cela tourne même au ridicule quand certains de nos constituants comme Chokri Belaïd proposent d’inscrire dans notre constitution la criminalisation de toute normalisation avec l’Etat d’Israël... ou de poursuivre tout israélien venant en Tunisie devant nos tribunaux, s’il est poursuivi par la justice palestinienne ! Grotesque pantalonnade... électoraliste" !. Critique au demeurant assez rare.

Hommage de l’Ordre national des Avocats à Tunis

Le 6 février 2014 « l’Ordre national des avocats de Tunisie organise un rassemblement à la Maison de l’Avocat à Tunis pour commémorer le 1er anniversaire de l’assassinat de leur confrère Chokri Belaïd, tué le 6 février 2013 par des extrémistes religieux », annonce le site Kapitalis, citant un communiqué qui détaille la cérémonie : "La rencontre qui débutera par un hommage du bâtonnier, Maitre Fadhel Mahfoudh, à son défunt confrère. Un reportage sur la vie et le combat de Chokri Belaïd sera ensuite projeté, avant que Besma Khalfaoui, veuve du martyr, ne prononce une allocution à cette occasion. Des membres de l’Initiative pour la recherche de la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaïd (Irva) prendront également part à cette commémoration, pour présenter l’état de l’enquête policière et judiciaire qui fait (étrangement) du surplace"..

L’assassin présumé abattu
Communiqué publié avant que l’assassin présumé de Chokri Belaïd soit lui-même abattu le 4 février 2014, avec d’autres hommes armés présentés comme terroristes, au cours d’un combat avec les forces de l’ordre qui tentaient de les arrêter. Lofti Belaïd, frère du dirigeant assassiné, déclarant :"« Gadhgadhi est l’arme du crime ; nous avons besoin maintenant de connaitre le vrai meurtrier ». Kapitalis précisait que selon lui "Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, a lui-même brisé la confiance entre son département et les citoyens, en raison de ses nombreux manquements
.« De toute façon, il sert l’intérêt du parti islamiste Ennahdha, qui ne cherche qu’à clore le dossier » (des assassinats politiques, NDLR)« Par ailleurs, »Salah Belaïd, père du défunt, et Basma Khalfaoui, sa veuve, auraient préféré voir le terroriste Kamel Gadhgadhi capturé vivant par les services de sûreté. Ils craignent que son exécution soit un moyen pour enterrer à jamais le secret de l’assassinat de Chokri Belaïd.
De son côté, Hamma Hammami, leader du Front Populaire assure que les manifestations hebdomadaires « Qui a tué Chokri ? Qui a tué Brahmi ? » seront maintenues jusqu’à ce que les autorités dévoilent l’identité des commanditaires des assassinats politiques. Ces manifestations se tiennent tous les mercredis devant le siège du ministère de l’Intérieur".

Hommage rendu à Paris par deux partis d’extrême-gauche pan-arabistes, anti-sionistes

Le 6 février, « un rassemblement en hommage à Chokri Belaïd est organisé à Paris », cette fois, "par le Parti des patriotes démocrates unifiés (Watad) et le Front populaire à 18h30, à place de la République à Paris. A travers cette manifestation, les sections de Paris du Watad et du Front populaire veulent rendre hommage à Chokri Belaïd, en exigeant la vérité sur son assassinat. Ils veulent, également, selon l’invitation parvenue à Business News, dénoncer la reconduction de Lotfi Ben Jeddou à la tête du ministère de l’Intérieur par le nouveau chef de gouvernement Mehdi Jomâa".
Ces deux partis tunisiens appartiennent à l’extrême-gauche nationaliste, anti-islamique, certes, mais également pan-arabiste, violemment anti-américaine et anti-sioniste.

Ainsi, le 28 janvier dernier "le porte-parole d’Al Watad, Mohamed Jmour a déclaré lors de l’émission « A La Page » que le nouveau ministre de la justice dans le gouvernement de Mehdi Jomaâ, Hafedh Ben Saleh était le consultant juridique de Ben Ali et avait des positions hostiles à La Ligue Tunisienne des droits de l’homme. Mohamed Jmour a ajouté que des soupçons planent sur d’autres noms comme Amel Karboul accusée d’avoir visité lsraël à quelques reprises [ ndlr. Qui s’est dédouannée depuis ], et les ministres de l’éducation et des affaires religieuses....

Il a affirmé que la position du Front Populaire quant à la criminalisation de la normalisation avec l’Etat sioniste est claire et que le parti Al Watad considère Israël comme un Etat colonial".

Manifestation entre autres pro-Hezbollah violemment anti-sioniste à Tunis le 1er février avec participation du parti de Chokri Belaïd

Le 1er février dernier une coalition regroupant « plusieurs partis dont ceux des Unionistes démocrates, du militantisme national, du Travail national démocrate, d’Ettakatol populaire pour la Tunisie, du Front populaire unioniste, etc » à laquelle s’ataient jointes « quelques associations de la société civile...dont la Ligue tunisienne pour la tolérance, l’Association de la défense de la nation, l’organisation Est-Ouest » etc, organisait à Tunis une manifestation pour "dénoncer la non-constitutionnalisation de l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste.

C’est une sorte de coalition de partis nationalistes et d’associations qui s’est formée pour dénoncer le silence de la Constitution de la IIe République, récemment adoptée, sur la question de la normalisation" avec Israël.
Au cours de la manifesation, rapporte un article paru dans le grand quotidien tunisien La Presse : « Drapeaux syriens, palestiniens, tunisiens brandis, celui d’Israël brûlé, des partis nationalistes et des acteurs de la société civile antinormalisation ont manifesté hier sur l’avenue Bourguiba ». Et donne un échantillon des slogans entendus :

« Les terres tunisiennes ne sont pas à vendre, ô bande de la normalisation », « La Tunisie est arabe, pas de normalisation avec les sionistes », « Résistance, résistance, ni réconciliation, ni pourparlers », « Résistants, nous le restons de Damas à la Palestine », « Le jihad est en Palestine, ô mercenaires de la religion », « Ô Nasrallah bien-aimé, tire sur Tel-Aviv », « Ô constituants, ayez honte, les sionistes nous ont manipulés ». L’article, signé Nizar Hajbi, intitulé « Non à la Constitution de la normalisation » mérite d’être lu dans son intégralité.
Des visuels éloquents et un commentaire portant sur cette manifestation, apparemment autorisée et qui a pu se dérouler sans entraves plusieurs heures sur une grane artère de Tunis, se trouvent sur le site de Babnet.net.

Il sera intéressant de voir qui, à Paris, se joindra à cet hommage rendu à Chokri Belaïd...

Article paru dans La Presse de Tunisie

MANIFESTATION À TUNIS

Non à la Constitution de la normalisation
Drapeaux syriens, palestiniens, tunisiens brandis, celui d’Israël brûlé, des partis nationalistes et des acteurs de la société civile antinormalisation ont manifesté hier sur l’avenue Bourguiba.

« Les terres tunisiennes ne sont pas à vendre, ô bande de la normalisation », « La Tunisie est arabe, pas de normalisation avec les sionistes », « Résistance, résistance, ni réconciliation, ni pourparlers », « Résistants, nous le restons de Damas à la Palestine », « Le jihad est en Palestine, ô mercenaires de la religion », « Ô Nasrallah bien-aimé, tire sur Tel-Aviv », « Ô constituants, ayez honte, les sionistes nous ont manipulés ». C’est avec de tels slogans que les protestataires, pas très nombreux, ont dénoncé la non-constitutionnalisation de l’incrimination de la normalisation avec l’entité sioniste.

C’est une sorte de coalition de partis nationalistes et d’associations qui s’est formée pour dénoncer le silence de la Constitution de la IIe République, récemment adoptée, sur la question de la normalisation. Cette coalition regroupe plusieurs partis dont ceux des Unionistes démocrates, du militantisme national, du Travail national démocrate, d’Ettakatol populaire pour la Tunisie, du Front populaire unioniste, etc.

Quelques associations de la société civile faisaient partie de la manifestation, dont la Ligue tunisienne pour la tolérance, l’Association de la défense de la nation, l’organisation Est-Ouest, etc.Brandissant des portraits de Hassen Nasrallah et de Bachar Al Assad et autres affiches d’Al Assad sur lesquelles on a inscrit : « Nous sommes tous avec toi », « les symboles de la victoire », les manifestants n’ont pas arrêté, des heures durant, de répéter des chants de la résistance armée.

Symbole de souveraineté

Un clash verbal a éclaté entre une manifestante et un passant qui s’est introduit dans la foule et qui s’est attaqué à Bachar Al Assad, le qualifiant de meurtrier et d’assassin de son peuple. La dame s’est indignée du fait que les constituants et les politiques n’aient pas adopté l’article 27 dans sa version précédente qui incriminait la normalisation avec l’entité sioniste.

Selon Slaheddine Al Masri, président de la Ligue tunisienne pour la tolérance, un article incriminant la normalisation aurait été l’un des symboles de la souveraineté et de la dignité. « On a laissé tomber l’article 27 sous la pression de forces étrangères. Il faut retenir l’adage qui dit qu’à chaque fois que la nation a expérimenté la normalisation, elle est devenue de plus en plus nécessiteuse. Personne ne peut rêver d’un développement à l’ombre de la normalisation avec les sionistes. Le choix de la résistance est capable d’unifier la nation et lui permet d’être créative. Et c’est ça notre approche au sein de la Ligue », a enchaîné Al Masri. D’après lui, la rupture des relations diplomatiques avec la Syrie ne vise guère l’instauration d’une démocratie dans ce pays, « tant que la Tunisie invite de grands sionistes comme John McCain ». Et d’ajouter : « C’est une tentative pour affaiblir la résistance palestinienne et libanaise, puisque l’armée et les leaders syriens ont été un facteur majeur dans les victoires de 2000, 2006, 2008 et 2012 ».

Venant soutenir les manifestants, le Palestinien Manhal Al Falestini, directeur artistique de la troupe palestinienne « Al Achiqeen », a qualifié les gouvernements arabes de réactionnaires. « Ils ont été installés par les forces étrangères de façon directe ou indirecte. Il ne faut pas oublier que la cause centrale est la cause palestinienne. La solution unique est la résistance armée, rien d’autre, et celui qui négocie avec l’entité sioniste est un traître. C’est le cas de notre gouvernement qui n’est pas légitime, et des gouvernements du Golfe qui ont une influence plutôt négative sur notre cause, à travers l’argent politique sale », a-t-il indiqué.

Le leadership fait défaut

Insistant sur l’unification des forces nationalistes tunisiennes, les secrétaires généraux du Mouvement des unionistes libres et d’Ettakatol populaire pour la Tunisie, respectivement Abdelkarim Ghabri et Moncef Louhichi, ont souligné la tendance à refuser la nouvelle Constitution tunisienne qui ne répond pas aux aspirations nationalistes unionistes du peuple tunisien.

D’après Ghabri, les agendas étrangers ont influencé cette Constitution qui favorise le flou autour de certaines affaires, notamment l’identité arabe, ouvrant la porte à la normalisation avec l’entité sioniste. Il a indiqué que la coalition qui s’est formée sera renforcée et va mettre de la pression pour que la normalisation soit prohibée. « Nous allons dévoiler ceux qui sont derrière cette tendance », a-t-il lancé.

Louhichi a, pour sa part, relaté les problèmes existant dans la famille nationaliste, notamment les divergences autour des décideurs qui devraient prendre la relève en cette période sensible. « Il y a eu plusieurs tentatives de désunification de la famille nationaliste à travers, notamment, sa marginalisation pour favoriser l’ingérence des forces extérieures. Aujourd’hui, il est nécessaire de revisiter la pensée réformiste nationaliste qui reste la première force contre les sionistes », a-t-il expliqué.

Le refus de la normalisation est catégorique et doit passer par la Constitution, selon les nationalistes qui retrouvent la rue et la protestation, après une longue trêve…



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