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Qui sème le vent, récolte la tempête
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 17 mars 2010

Les déclarations récentes de Benyamin Netanyahou sur différentes questions, dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles n’étaient pas dictées par l’urgence, ont été l’occasion de rappeler un « bon mot » de l’ancien Secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger qui déclarait « qu’Israël n’a pas de politique extérieure, mais seulement une politique intérieure ».

C’est en effet l’explication que l’on donne tant en ce qui concerne sa proposition d’inscrire deux lieux saints juifs, situés dans les Territoires, sur la liste des sites historiques israéliens qu’au soutien apporté au projet de constructions à Ramat Shlomo, comme, plus récemment, à la poursuite des constructions à Jérusalem même.

C’est en effet le souci de maintenir sa coalition qui, bien que marquée à droite, voire l’extrême droite, n’en est pas moins hétéroclite, qui a sans doute poussé le Premier ministre israélien à faire ce genre de déclarations.

Moyennant quoi, il faut bien reconnaître qu’il a réussi à « se mettre à dos » non seulement les ennemis d’Israël, mais même ses amis, les Etats-Unis, en premier lieu, ce qui ne s’était pas vu depuis des décennies.

Cela dit, si, sans faire preuve de beaucoup d’originalité, nous persistons à contester l’opportunité de ces déclarations, il n’en demeure pas moins que nous estimons devoir, également, déplorer, voire fustiger la parfaite mauvaise foi de ceux qui n’hésitent pas à appeler à la violence, en réaction à ces maladresses et à faire un amalgame avec des événements sans rapport aucun avec elles...

Nous devons à un de nos correspondants d’avoir eu connaissance d’un communiqué de l’AFP, diffusant le point de vue de la Conférence de l’Organisation islamique, organisation intergouvernementale regroupant 56 Etats (+ la « Palestine ») et qui « fait la pluie et le beau temps », au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et joue même un rôle non négligeable à l’ONU elle-même.

Le secrétaire général de cette Organisation a dénoncé mardi « la construction » de la synagogue de la Hourva à Jérusalem-est sur ce qu’il considère comme des terrains palestiniens.

Dans un communiqué, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu (souligné par nous), a affirmé que le lieu de prière juif avait été édifié sur « un terrain du Waqf (ndlr : l’Office des biens musulmans) près de la mosquée bénie d’Al-Aqsa ».

« La synagogue a été construite sur les ruines d’un bâtiment ottoman qui faisait partie des édifices islamiques voisins de la mosquée d’Omar dans la zone de Harat al-Sharaf occupée en 1967 par Israël qui en avait chassé les habitants palestiniens », a-t-il ajouté.

Cette synagogue « montre clairement les graves implications des plans israéliens, qui ciblent la sainte mosquée d’Al-Aqsa et l’avenir de la ville » de Jérusalem, a-t-il encore affirmé.

Et il a appelé la communauté internationale à « empêcher Israël de mener la zone à une guerre religieuse par sa persistance dans sa flagrante agression de sanctuaires musulmans » et les Etats membres de l’OCI à aider les Palestiniens à « défendre » Jérusalem-est.

Devant une telle mauvaise foi, qui peut être lourde de conséquences, à en juger par la tension grandissante, non seulement à Jérusalem mais dans divers autres points des Territoires, il n’est pas inutile de rappeler que la synagogue de la Hourva date du XVIIe siècle. Elle fut, par la suite, notamment, restaurée au XIXe siècle, grâce à la famille Rothschild, avant d’être, malheureusement, détruite, par la Légion arabe (jordanienne), au cours de la guerre d’indépendance de 1948.

Il ne s’agit donc pas d’une construction sur des terres palestiniennes, mais d’une restauration d’un bâtiment religieux juif, existant depuis plusieurs siècles et qui était, incontestablement, une propriété juive.

Bien évidemment cette restauration qui, normalement, aurait dû presque passer inaperçue, du fait qu’elle est située dans le vieux « quartier juif » de Jérusalem ne met, de surplus, nullement en danger la Mosquée Al-Aqsa et encore moins « l’avenir de la ville » de Jérusalem.

Mais cette tentative de remettre en question les droits des Juifs sur le « quartier juif », au motif que les Ottomans n’avaient pas pour règle de respecter les synagogues, pas plus que les Jordaniens, qui n’hésitèrent pas à annexer Jérusalem-Est et cela même pas pour en faire leur capitale, est révélatrice de l’hostilité d’une grande partie du monde musulman à l’égard des Juifs.…

Et malheureusement, les ennemis d’Israël ont reçu le renfort du correspondant du journal Le Monde, daté du 16 mars, qui s’est complu à évoquer, sur une pleine page, « La discorde sur le Musée de la tolérance ».

Non seulement Laurent Zecchini en profite pour évoquer des faits qui se situent à Jérusalem-Est (y compris l’épisode de l’ouverture du tunnel, en 1996, non pas « à proximité de l’esplanade des Mosquées », mais au niveau du « mur occidental ») alors que ce projet devrait voir le jour à Jérusalem-Ouest, mais, de plus, il s’agit bien de contester « la politique de judaïsation de Jérusalem ».

Car, bien évidemment, les ignares croient que les musulmans étaient là avant les Juifs.

Mais, en outre, il n’hésite pas à créer le droit international en écrivant « Depuis sa création en 1948, l’Etat juif a ignoré nombre de décisions et recommandations de l’ONU, y compris une résolution du Conseil de sécurité du 30 juin 1980 déplorant la persistance d’Israël à vouloir changer le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut de la ville sainte de Jérusalem » (souligné par nous).

Or, en l’espèce, non seulement ce texte est un parfait tissu d’inepties, fruit du lobby arabo-tiers mondiste en vogue à l’époque aux Nations Unies, mais de plus il s’agit d’une résolution sans aucune force contraignante (heureusement d’ailleurs) n’ayant pas été prise sur la base du chapitre VII de la Charte et ne pouvant donc pas avoir valeur de décision.

Et pour illustrer son propos, le journaliste publie, sur un quart de page, une photo de « tombes musulmanes à moitié détruites, à quelques mètres du chantier du Centre pour la dignité humaine » (souligné par nous – ledit chantier étant, d’ailleurs, entouré d’une palissade….).

Nous reviendrons sur ce projet à Jérusalem-Ouest, dès que nous aurons obtenu des détails, de sources moins partielles et moins partiales que celles du journaliste du Monde. …..



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