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Non au boycott des livres
Bernadette Capdevielle © Primo
Article mis en ligne le 17 mars 2008

Sous le titre une image : une place où brûlent des livres. Un peu plus loin une foule regarde, comme au spectacle. Où la photo a-telle été prise ? Elle est en couleur. Plus récente que des images d’archives. Celles qui viennent à l’esprit. Quand l’Europe nazie brûlait les livres.

Celles que l’on revoit quand on active le lien « Non au boycott des livres ». Quatre mots en Une sur Desinfos, le toujours alerte site internet qui lutte contre la désinformation en signalant des articles ou des manifestations*

On ne brûle plus de livres sur nos places. La haine se pare de justifications et adopte d’autres façons. Jusqu’à quand ?

C’est sous un nom d’emprunt qu’elle tente de jeter le discrédit sur le Salon du Livre de Paris. Elle se prétend justice. Bruyamment. Elle déferle avec violence sur la toile.

Indignation soigneusement orchestrée. Quand à la Foire du livre Francfort, en 2006, s’exposaient des ouvrages antisémites, nos boycotteurs n’avaient pas réagi. Sujets aux chutes de tension ?

Pourtant « ces livres étaient exposés, non pas par des éditeurs privés mais dans le magnifique stand du ministère de la Culture et du Tourisme de la République de Turquie »*

Quand le Salon du Livre de Paris a choisi comme invité d’honneur la Chine, puis la Russie, nos agités professionnels ne s’en sont pas émus.

Nul état d’âme ces années là sur la politique des états représentés. Et ce ne sont pas des démocraties. N’importe quel Tchetchène vous le contera. Tout Tibétain peut faire de même. A supposer qu’ils jouissent de la moindre liberté de mouvement.

Nos indignés chroniques avaient accepté cette manifestation pour ce qu’elle est : une fête des livres où sont conviés les plus beaux écrits. La splendeur d’un pays offerte avec des mots.

Mais le Salon du Livre a choisi de convier Israël. À la place qui lui revient : la place d’honneur. Hommage à une littérature d’une magnifique diversité. Hommage au talent. Brusquement des drapeaux s’agitent, certains fort discutables, des cris fusent ; on trépigne, les petites vertus se réveillent.

On n’exprime plus sa haine en de sinistres autodafés. On ose à peine nommer des écrivains. Ce serait embarrassant : les écrits proposés sont si différents. Casse-tête chez les nostalgiques du pilori. Mais la plupart ne s’encombrent pas longtemps de nuances.

Pourtant certains ont réussi à bricoler un modèle adapté : ils boycottent le boycott... mais. Ce n’est pas sans condition. Il leur faut des Israéliens convenables, de mauvais sujets défendables. Comment s’y retrouver ? Les troupes sont un peu perdues. Western ou Eastern, il est indispensable de pouvoir distinguer les bons et les méchants sans hésiter. Même si on est simple figurant. Imaginez le désordre devant les caméras.

Leur prise de position : celle de Bernard-Henri Levy. Lui qui dit mal comprendre cet appel au boycott quand la plupart des écrivains israéliens invités sont de gauche et hostiles à la politique sécuritaire d’Israël.

De là à penser qu’il l’aurait approuvé si ces auteurs avaient été majoritairement favorables à cette politique, voilà un pas que Primo ne franchira pas.

De gauche et hostile. Le profil du héros est dessiné. Quel mépris. C’est faire peu de cas des œuvres proposées. C’est réduire des femmes et des hommes au talent éclatant au rôle de bien-pensants. Amitié ambiguë offerte à ceux qui critiquent Israël.

Curieuse acceptation, dangereux amis qui vous affectionnent en fonction de leur idéologie. Sentiment véritable ou plaisir de l’image qu’ils croient apercevoir dans le miroir : un reflet de la leur. Mais la vôtre, a-t-elle une place ?


  • Shimon Samuels, délégué permanent du Centre Wiesenthal à la Commission des Droits de l’homme des Nations Unies, lors d’une conférence de l’OSCE sur les droits de l’homme.


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