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Négociations directes, les pierres d’achoppement : l’Autorité palestinienne doit reconnaître qu’Israël est un État juif
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 12 septembre 2010

A la veille de la seconde rencontre Benyamin Netanyahou / Mahmoud Abbas dans le cadre des négociations directes de paix, le Premier ministre israélien exprime à nouveau ce qui est à ses yeux une nécessité absolue : celle de parler non seulement de deux États mais également de deux nations. Dans le refus palestinien en la matière il y a en filigrane la question des réfugiés.

« Le fondement de l’État d’Israël est qu’il est l’État nation du Peuple Juif



Lors des remarques faites traditionnellement avant la réunion du Cabinet gouvernemental, le Premier ministre israélien redisait en ce 12 septembre qu’il ne suffit pas de parler « de deux États sur ce petit territoire, » mais aussi « de deux nations, » ce qu’il déplore ne pas entendre côté palestinien. Car, affirmait-il à nouveau «  un accord de paix est basé en premier lieu sur la reconnaissance d’Israël comme État nation du peuple juif.


Il citait à ce propos Ben Gourion qui écrivait en 1947  : « l’État qui va être établi sera juif dans son rôle, sa désignation et son but. Pas un État de Juifs qui vivent dans le pays mais un État pour les Juifs, pour le peuple juif. »

Le Premier ministre ajoutait : « Il est clair que son intention était qu’il y ait une égalité totale des droits civiques dans l’État nation juif, ce qui est d’ailleurs le cas dans l’État d’Israël, mais le fondement de l’État d’Israël est qu’il est l’État nation du Peuple Juif. Ce qui est la base véritable pour que cela marque la fin de toute demande faite à l’État d’Israël et la fin du conflit entre les deux peuples. Tout comme on nous demande de reconnaître l’État nation palestinien, ce à quoi j’ai exprimé l’accord national au cours de cette dernière année, nous demandons aussi que les Palestiniens reconnaissent un État juif, l’État d’Israël, comme l’État nation du peuple juif. Ce qui est une base véritable pour la paix. »


Une demande primordiale souvent exprimée pat Benyamin Netanyahou



Le 5 septembre Benyamin Netanyahou rappelait, à nouveau, les conditions nécessaires à ses yeux pour l’établissement de la paix entre Israël et l’Autorité palestinienne : « Comme je l’ai dit dans mon discours [du 14 juin 2009 ] à l’Université de Bar-Ilan, l’ancrage de la paix est la reconnaissance de l’État d’Israël comme l’État national du peuple juif, la reconnaissance de notre lien historique avec notre patrie, une fin du conflit avec nous et des revendications, et des mesures pratiques de sécurité sur le terrain conformes avec la nouvelle réalité qui a été créé ici au cours de la dernière décennie et à celle à laquelle nous devrons faire face également dans la décennie à venir. Ces procédures de sécurité feront qu’il n’y aura pas de répétition de ce qui s’est passé après que nous ayons quitté le Liban et Gaza.  »

Un refus catégorique palestinien lié à un Droit de Retour à l’intérieur d’Israël


Côté palestinien, on se refuse à cette reconnaissance. Un refus catégorique de Mahmoud Abbas qui s’exprimait déjà sur ce point en 2007 Refus souvent réitéré, comme en 2009, en finassant cette fois, : « ce n’est pas mon boulot de définir cet État, »disait-il à l’agence de presse Reuters Et plus récemment, le 7 septembre 2010, il réaffirmait ce refus sur les ondes d’Israel Radio, déclaration reprise entre autres par le Jerusalem Post

Il soulignait également qu’il suit en cela Yasser Arafat et que, d’ailleurs son équipe de négociateurs est la même que celle de son prédécesseur...Ce qui est fort peu prometteur...


Mahmoud Abbas n’est pas le seul à exprimer ce refus, en effet. Ainsi Nabil Sha’ath, membre du Comité central du Fatah, du Parlement législatif et de l’équipe de négociations palestiniens, exprimait le même refus le 9 septembre. Le définissant en ces termes : « Nous ne rejetons pas l’idée qu’Israël est un État avec une majorité juive et respectons totalement le droit des Juifs a pratiquer leur religion. » Distinguo que l’on n’entend plus dès lors qu’il s’agit d’État palestinien. Il est vrai que dans un futur État palestinien ne vivrait vraisemblablement aucun Juif. Pas plus que n’en vit aujourd’hui dans la grande majorité des pays musulmans, les communautés juives des pays arabes ayant le plus souvent été détruites lors de la renaissance de l’État hébreu, avec, pour résultat, l’exil de près d’un million de réfugiés juifs


Nabil Sha’ath, ce dirigeant et négociateur palestinien apporte une précision significative pour expliquer ce refus de toute reconnaissance d’’Israël comme État juif : «  une telle reconnaissance annulerait le Droit au Retour légitime des réfugiés palestiniens...  »
Ce qui revient à dire que pour l’Autorité palestinienne les réfugiés palestiniens et leur descendance ont le droit de « rentrer » en Israël même....

Camps de réfugiés volatiles au Liban


L’état des négociations directes est suivie de près dans les « camps de réfugiés » palestiniens, notamment au Liban. Et ce point précis de reconnaissance d’Israël en tant qu’État juif est un sujet de préoccupation justement compte tenu de son incidence sur l’utopie entretenue dans certains quartiers quant à un « Droit au Retour » palestinien à l’intérieur même d’Israël. Ambiance volatile comme le montrait fin août un clash entre religieux affiliés au Hamas et au Fatah sur fond de reprise de négociations directes et que rapportait le Daily Star libanais



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