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Misère de journalistes, misère de républicains
Gérard Huber
Article mis en ligne le 15 juin 2008
dernière modification le 16 juin 2008

Je dis bien « de » journalistes, et non « des » journalistes. Car fort heureusement ils ne sont pas tous aveuglés par le sentiment de misère narcissique qui semble les avoir frappés et leur profession avec, depuis le jugement du Tribunal qui a débouté France 2 et Enderlin.

Le moment n’est pas encore venu pour les signataires de la pétition « Pour Charles Enderlin » de se rendre compte du mépris avec lequel sans le savoir, ils traitent une décision de justice en France, mais il viendra, lorsqu’ils prendront conscience qu’Enderlin a été confondu sur le terrain qu’il avait lui-même choisi.

Je rappelle qu’il a toujours dit qu’il ne montrerait les rushes de France 2 que dans un cadre judiciaire et qu’il démontrerait alors la vérité de son commentaire. Or, non seulement le Tribunal a tranché, au vu des rushes que France 2 a présentés, mais, en outre, France 2 a choisi de ne projeter que 18 minutes des 27 filmés par Talal Abu Rahma. Bref, Enderlin et France 2 étaient sûrs qu’ils emporteraient la victoire et le Tribunal leur a donné tort.

Si donc les pétitionnaires veulent être objectifs, qu’ils se demandent pourquoi Enderlin ne présente toujours pas les sources réelles de la version de son commentaire. Qu’il cite les fameux témoins qui auraient vu le meurtre en direct, puisque dans son livre Le rêve brisé il prétend les connaître ! Mais au fait, pourquoi France 2 ne les a-t-elle pas présentés au Tribunal ? Car il ne s’agit pas que de Talal Abu Rahma, le caméraman aux mille et une contradictions, au démenti, voire au désaveu, qui est en ce moment malade et qui ne peut pas se déplacer, il s’agirait de nombreux autres témoins. Ah bon ! Lesquels ?

Pourquoi le Tribunal n’a-t-il pas eu l’heur de les connaître ? La justice est-elle à ce point devenue misérable qu’elle ne mérite même plus d’être considérée comme l’instance de vérité devant laquelle témoins et rushes devaient défiler ? Qui ne voit, alors, qu’Enderlin et ceux qui le suivent à l’aveugle sont recyclés à l’intérieur d’une logique qui fait les questions et les réponses, car ils choisissent les interlocuteurs avec lesquels ils se gargarisent de leur vérité, tandis que tous les autres sont exclus ?

Il faut le dire, c’est une logique non seulement narcissique, mais déréalisante, qui ne supporte pas la présence d’un Tiers, puisque, même lorsqu’ils sont confrontés à ce Tiers -ici la justice- ils n¹ont de cesse de le déconstruire avant même qu’il ait dit son point de vue sur la vérité. Si France 2 et Enderlin avaient vraiment cru en l’idéal républicain de la justice, ils auraient présentés tous les témoins et montré tous les rushes ! C’est sur ce terrain que nous les attendons.

Car nous les attendons. C’est le sens de la Commission d¹enquête à laquelle j’appelle depuis le premier jour, où en 2002, j’ai tenu à ce que toute la lumière soit faite sur le reportage de France 2. Des amis me disent : cette commission va conclure qu’on ne peut plus savoir où est la vérité. Je leur réponds : alors vous aussi vous excluez par avance tout Tiers dans votre raisonnement ? Non, c¹est devant cette Commission que tous les témoins et tous les rushes vont parler.

C’est devant elle que l’on verra ceux qui remplacent les faits par des discours, les raisonnements techniques par des arguments politiques, le dialogue par les insultes. Saisissons-nous de l’heureuse initiative de Macina et exigeons l’ouverture d’une Commission d’enquête.



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