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Marion Fesneau-Castaing : quand une Attachée de Coopération Humanitaire, Sociale et Décentralisée auprès du Consulat de France à Jérusalem, outrepasse son rôle
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 21 septembre 2013
dernière modification le 20 septembre 2013

L’affaire va faire grand bruit. Une diplomate française aux longs cheveux noirs et en chemiser blanc allongée sur le sol dans la Vallée du Jourdain après que des soldats israéliens l’aient fait sortir de son véhicule, voilà qui est photogénique et pourra être exploité au maximum. D’autant que la belle, fondatrice de IVG Espérance, fonctionnant dans le diocèse de Paris, est connue pour sin engagement humanitaire. Ayant recouvré ses esprits elle accusait d’ailleurs les Israéliens de bafouer systématiquement les lois internationales...Oui, mais, que faisait-elle là, agissant au mépris d’un jugement rendu par la Cour Suprême israélienne ?

Une affaire limpide de décision de justice et de constructions sans permis

L’affaire est limpide. La Cour Suprême israélienne, dont le respect du droit est connu, a ordonné la démolition de bâtisses érigées sans permis dans la Vallée du Jourdain, qui est sous contrôle israélien. Comme pourrait le faire et le fait tout tribunal digne de ce nom pour des constructions illégales. Mais ici les contrevenants sont palestiniens. Emotion et manipulation remplacent donc toute approche juridique. Surtout de la part d’humanitaires souvent auto-proclamés, le coeur sur la main. Et qui n’aiment pas beaucoup Israël et les Israéliens.

Une machine de propagande bien huilée avec jets de pierre contre les sodlats

Des bâtisses érigées illégalement à Khirbet Al-Makhul avaient été détruites en début de semaine sur ordre de la Cour Suprême déclenchant aussitôt la machine de propagande anti-israélienne connue. Des dizaines de Palestiniens sont accourus avec pour renfort, selon plusieurs médias, les habituels militants d’extrême gauche, pour tenter de reconstruire ce qui a été démoli, mais en réalité s’opposer aux forces de l’ordre en faisant le maximum de tapage. Mais il y avait aussi cette fois des diplomates. Tous restés anomymes à l’exception d’une Française, appartenant au personnel diplomatique du Consulat de France à Jérusalem, qui, est chargé « sur le plan politique, de la représentation de la France auprès de l’Autorité palestinienne », est-il clairement indiqué sur son site. Ceci n’étant guère neutre on le verra.

Sur place on a constaté l’effervescence habituelle, avec jets de pierre contre les soldats, répliques de l’armée n’ayant fait aucun blessé. Selon leurs dires soigneusement anonymes les diplomates étaient venus apporter des tentes et divers biens humanitaires. Selon Tsahal ils apportaient du matériel de construction. Times of Israel rapporte les différentes versions. Quoi qu’il en soit, les soldats se devaient d’examiner le contenu des camions arrivés sur place. Même si ceux-ci étaient clairement identifiés comme appartenant à divers établissements diplomatiques. Ceux-ci transportant parfois des personnes ou des biens qui ne pourraient se déplacer ou être transportés en toute légalité...- à l’instar, par exemple, de ce qu’ont pu faire certains personnels des services culturels du Consulat de France, commej’ai pu le constater..-.

Tirée d’un camion, pose photo au sol, accusations anti-israéliennes classiques

Et c’est ici que commence l’affaire Marion Fesneau-Castaing. « Ils m’ont tirée du camion et obligée à m’allonger sur le sol, sans égards pour mon immunité diplomatique » aurait-elle déclaré selon plusieurs sources, dont Reuters. Une fois revenue à ses esprits, s’entend, car des clichés la montrent allongée sur le sol dans une pose faisant penser à un évanouissement. Etait-ce la chaleur, l’émotion, le contact avec les soldats ? Elle n’évoque aucune brutalité. Et si elle a été tirée hors du camion c’est sans doute qu’elle avait refusé d’en sortir...Mais elle fait ce commentaire qui dénote son état d’esprit et son parti pris : « c’est ainsi que le droit international est respecté ici ». De quel droit parle-t-elle ? Un arrêt a été rendu par la Cour Suprême israélienne concernant des constructions érigées sans permis dans une zone sous contrôle israélien. Ne pas le respecter, est-ce inscrit dans sa mission de diplomate ? On en doute...

S’opposer aux décisions de justice israélienne pour plaire à l’Autorité palestinienne ?

Mais Marion Fesneau-Castaing est coutumière du fait. Ainsi fin octobre 2012 participait-elle a une tournée de soutien dans le village de Al Mufaqarah, dans les collines d’Hébron cette fois. En compagnie, entre autres, de Leila Shahid – qui a quitté la France où elle avait beaucoup milité contre Israël pour Bruxelles il y a un certain temps – elle allait défendre un projet de constructions ou reconstructions interdites dans le cadre d’une « action non-violente » mais illégale, ce village étant dans la zone C sous contrôle israélien. S’opposer aux décisions de justice israéliennes serait-il inscrit dans sa mission diplomatique ?

Sa fonction officielle est celle « d’Attachée de coopération humanitaire et sociale ». Domaine englobant, selon une fiche d’avril 2013, « l’appui humanitaire, le développement social et la coopération décentralisée... domaines clés de coordination et d’intervention du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) du Consulat Général de France à Jérusalem.Le SCAC veille par ailleurs à l’articulation de cette intervention avec celle de l’Agence Française de Développement (AFD), essentiellement ciblée sur des actions dans les domaines du développement municipal, de la gestion de l’eau, de l’appui au secteur privé et, dans une moindre mesure, de la santé.
Dans le cadre de la coopération humanitaire, le SCAC veille également à informer et orienter les services centraux (Centre de Crise, Direction des Nations Unies, des organisations internationales, des droits de l’Homme et de la francophonie) pour coordonner l’assistance humanitaire française avec les bailleurs et les acteurs clé (notamment les agences des Nations Unies) sur le terrain. Concernant la coopération décentralisée, depuis cinq ans le ministère des Affaires étrangères, en collaboration avec les préfectures de région, conduit une politique de partenariat avec les collectivités territoriales françaises et palestiniennes. Le principal vecteur de financement est la Délégation pour l’Action Extérieure des Collectivités Territoriales (DAECT/MAEE) qui lançait des appels à projet triennaux et annuels. Cet instrument de financement est en cours de révision afin d’évoluer vers un fonds commun franco-palestinien ».

Nulle part est-il mentionné un quelconque activisme destiné à contrer des décisions de justice israéliennes.

Dans une brochure non datée, 2011 peut-être, l’Attachée précise le domaine de compétence du Fonds Social de Développement qu’elle gère. On y note que « pendant les quatre dernières années, 63 projets ont bénéficié d’un financement FSD – Fonds Social de Développement – de 4,5 millions d’euros. Ces projets ont ciblé prioritairement la protection de l’enfance, la protection des droits des Palestiniens là où ils sont le plus menacés, incluant le droit des femmes. Les projets FSD ont également permis de soutenir le secteur agricole et celui de la santé, d’améliorer l’accès à l’eau et de dynamiser l’économie locale ».

Une militante féministe semble oublier les droits des femmes palestiniennes qu’elle est censée défendre...

Nulle mention d’un devoir d’opposition aux décisions de justice israéliennes non plus. Quant aux « droits des femmes », l’action du consulat ne les aura pas fait progresser étant donné que les « crimes d’honneur » continuent à bénéficier de la clémence de la législation palestinienne...en dépit des promesses faites par Mahmoud Abbas à l’occasion d’un assassinat particulièrement atroce On tue et continue donc à tuer avec impunité des femmes ou jeunes filles censées avoir « fauté » dans les Terriroires sous contrôle palestinien.

Pourtant on aurait attendu de Marion Fesneau-Castaing que ce soit justement au combat contre ces violences graves faite aux femmes palestiniennes que se consacre la fondatrice d’IVG Espérance, association créée dans le cadre du diocèse de Paris pour disait-elle : « Etre présente auprès des femmes dans une situation insoutenable ». Elle parlait là de situations de pré-avortement, expliquant : « Notre démarche s’inspire du songe de Joseph avant la fuite en Egypte, à qui Dieu dit : « Prends l’enfant et sa mère » ; nous cherchons, en effet, à prendre en considération à la fois la mère et l’enfant. Pour nous, cette mission exigeante est une école d’abandon : nous écoutons, sans juger, avec une compassion active, sans toujours savoir ce que les femmes auront finalement décidé. Nous vivons de grands moments de joie, lorsqu’une femme fait finalement le choix de la vie ou que nous trouvons avec elle des solutions concrètes, mais aussi des moments de découragement. Par exemple, lorsque des chrétiennes cèdent à la pression morale et sociale. Ou lorsqu’une femme avorte sous la pression de services sociaux ou médicaux qui lui font croire que son enfant n’est qu’un amas de cellules. Nous sommes basées à St-Leu-St-Gilles qui porte notre action dans l’adoration quotidienne. Pour mener à bien notre mission, nous avons personnellement besoin d’un grand ressourcement spirituel ».

Son cas est riche d’enseignements car on voit comment une humaniste, soucieuse du bien des femmes, se refusant à juger, prônant l’écoute, bascule dans un parti-pris anti-israélien sans nuances, adoptant un discours de propagande classique, apparemment sans y réfléchir, et fermant les yeux sur des souffrances qu’elle combattait pourtant lorsqu’elle était en France....

Reste à voir ce que feront la presse, le consulat et le Quai d’Orsay de cet épisode...



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