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Les menaces venues de l’Égypte post-Moubarak...Les États-Unis veillent.
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 1er mai 2011

Le ministre des Affaires étrangères égyptien annonce que l’Égypte va probablement ouvrir le passage de Rafah, soutenu par son Chef d’État-major, des Égyptiens manifestent devant l’ambassade d’Israël au Caire, la gazoduc entre l’Égypte et Israël a fait l’objet d’une attaque et c’est l’Égypte qui parraine l’accord entre Hamas et Fatah. Ce qui n’est ni du goût de Jérusalem, ni de Washington...

Ouvrir le libre passage entre l’Égypte et la Bande de Gaza

Selon « le ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil al-Arbi, l’Egypte prendra une décision d’ici une semaine ou dix jours au maximum pour mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et lever le blocus imposé contre la bande de Gaza depuis près de cinq années consécutives.
Al-Arbi a déclaré au Caire jeudi que « la situation vécue par Gaza est inhumaine, et la décision de fermer le passage (Rafah) était immorale et inhumaine  ». Il a affirmé que dans dix jours, une décision importante et stratégique sera prise concernant Gaza et l’ouverture du passage de Rafah de manière complète et définitive. Il a également souligné que la situation dans la bande de Gaza va radicalement changer. ».

C’est ce qu’annonce le 29 avril La Voix de la Palestine, un site proche du Hamas avec qui Abbas vient de signer un accord Que la Ligue arabe a totalement approuvé

Cette déclaration de ce ministre égyptien du début de l’ère post-Mubarak venait en réponse à une demande exprimée, entre autres, par un mouvement palestinien : « Le mouvement palestinien « al-Ahrar » [ qui ]a appelé le gouvernement égyptien à travailler sur la fourniture d’électricité à la Bande de Gaza et l’ouverture du passage de Rafah, afin de mettre fin à la souffrance du peuple palestinien assiégé pour la 5ème année consécutive.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le mouvement a déclaré que « la souffrance de notre peuple se détériore jour après jour à cause du sévère blocus sioniste et l’arrêt de 36 lignes éléctriques à l’intérieur de la Palestine occupée en 1948 et le refus de l’occupation de les réparer a aggravé la crise dans le secteur ».

Il a ajouté : "Nous avons espoir que le gouvernement égyptien, dont nous apprécions l’ampleur du fardeau et les responsabilités qui lui sont assignées, d’autant plus que nos frères égyptiens traversent dans une phase délicate de leur histoire après la révolution, considére la souffrance de notre peuple, travaille à l’ approvisionnement en électricité de la Bande de Gaza assiégée, et ouvre le passage de Rafah normalement afin de permettre aux Gazaouis de voyager".

A noter qu’aujourd’hui c’est Israël qui approvisionne la Bande de Gaza en électricité, où il y a également une centrale gérée par le Hamas. Centrale qui, parfois, n’est pas alimentée en fuel lorsque le gouvernement Abbas Fayyad ne paie pas les notes de fuel... dans le cadre des luttes intestines palestiniennes...

Dérives égyptiennes et inquiétude légitime de Jérusalem

La Voix de la Palestine pavoise en citant la réaction d’un « grand responsable israélien »à propos de cette ouverture annoncée. La dépêche est datée de «  Al-Quds occupée – ( Jérusalem ) :
« Un grand responsable israélien a confirmé que les occupants israéliens sont très inquiets de la décision égyptienne d’ouvrir définitivement le point de passage de Rafah. Ils considèrent que cette ouverture aurait des effets stratégiques négatifs sur l’Etat hébreu. Le responsable sioniste a confié à l’agence France Presse, tout en demandant de ne pas dévoiler son identité, aujourd’hui vendredi 29 avril 2011 : « Nous sommes bien inquiets de la situation au nord du Sinaï où le Hamas a réussi à installer une machine de guerre dangereuse, en dépit des efforts égyptiens. »
Il a ajouté : « Nous ne sommes pas à l’aise face à tous ces développements que connaît l’Egypte, ces voix égyptiennes qui appellent à annuler l’accord de paix, ces appels au rapprochement avec l’Iran et au renforcement des relations entre l’Egypte et le Hamas. »
« Ces développements, ajoute-t-il, pourraient avoir des conséquences stratégiques sur la sécurité nationale d’« Israël ». »
Notons que Nabil Al-Arbi, ministre égyptien des affaires étrangères, a déclaré, hier jeudi, que le point de passage de Rafah serait ouvert dans les dix jours à venir, une étape pour alléger le blocus imposé sur la bande de Gaza. »

Réplique du Lieutenant général Sami Anan, chef d’État-major de l’armée égyptienne : « il a confirmé que l’Entité sioniste n’a aucun droit d’ingérence dans la décision égyptienne d’ouvrir le point de passage au sol de Rafah.
Dans une déclaration de presse, publiée aujourd’hui vendredi 29 avril 2011 sur sa page face book, le chef d’état-major dit : « « Israël » n’a aucun droit d’ingérence dans la décision d’ouverture du point de passage de Rafah ; c’est une affaire palestino-égyptienne. »

La veille, ce même site rapportait que : « des dizaines d’égyptiens ont manifesté mercredi près de l’ambassade sioniste au Caire, appelant à couper les relations avec l’entité sioniste et arrêter de lui exporter du gaz égyptien. Cette manifestation est survenue quelques heures après que des inconnus aient fait exploser le gazoduc égyptien qui fournit l’entité sioniste et la Jordanie pour la deuxième fois en trois mois , ce qui a conduit à la coupure de l’alimentation en gaz.

Les manifestants qui se sont rassemblés sur un pont près de l’ambassade ont répété le slogan «  le peuple veut annuler la normalisation  » et « le gaz doit être arrêté », en faisant référence aux exportations égyptiennes de gaz naturel à l’entité sioniste.
L’un des manifestants, le bloggeur de gauche, Hussam el-Hamalawy, a déclaré que cette manifestation a été organisée en réponse aux déclarations du président de l’entité sioniste, Shimon Pérès, qui a salué la révolution conduisant à la chute du régime du président Mohamed Hosni Moubarak, le 11 février 2011.
«  Pérès a publié récemment un communiqué dans lequel il a appelé la jeunesse de l’Egypte à normaliser les relations avec l’entité sioniste et c’est la réponse de la jeunesse égyptienne », a-t-il ajouté, tout en déclarant que "tout le monde est heureux de l’explosion du gazoduc et si le gouvernement égyptien ne coupe pas l’exportation de gaz naturel à l’entité sioniste, le peuple le fera lui-même".

Rappel de ces Palestiniens qui veulent que cessent les exportations de gaz égyptien vers Israël – et la Jordanie - : « L’occupation israélienne ( sic ) obtient 40% de ses besoins en gaz naturel en provenance d’Égypte, en vertu d’un accord fondé sur un traité de paix signé par les deux pays en 1979. »

L’Iran en filigrane. Les États-Unis avertissent...

Jeudi prochain Mahmoud Abbas et Khaled Meshal le chef du Hamas, doivent ratifier leur accord au Caire avec la participation des parrains égyptiens, le ministre des Affaires étrangères et le Chef des services de renseignement Murad Muwafi.

Autre élément : compte tenu de la situation qui prévaut aujourd’hui en Syrie, complice du terrorisme, le Hamas envisagerait de déménager son quartier général de Damas pour le Qatar Il semble donc que ce soient les mouvements de révolte dans le monde arabe, tout autant que la nouvelle donne égyptienne, qui ont poussé le Hamas à s’engager dans cet accord d’unité.

Dans ces retrouvailles des frères ennemis, mise en place par la nouvelle Égypte et son printemps glauque, et qui se fera forcément contre Israël, une faction palestinienne traîne les pieds pour l’heure : il s’agit de l’Islamic Jihad. On comprend, dès lors, que les États-Unis soient on ne peut plus réservés...En effet, à l’annonce de cet accord, l’administration Obama rappelait une évidence : à savoir que le Hamas est une organisation terroriste... Tommy Vietor, porte-parole du Conseil National de Sécurité américain, rappelait pour sa part que les États-Unis soutiennent certes une unité palestinienne pourvu qu’elle se construise « autour de la paix, alors que le Hamas est une organisation terroriste qui prend des civils pour cibles. »

Mêmes analyses venant de membres du Congrès américain. A commencer par des Démocrates comme Gary Ackerman ou un groupe de Représentants démocrates ou républicains dont certains rappelaient que l’aide financière américaine aux Palestiniens ne peut être accordée à un groupe qui tire roquettes et obus de mortier sur des civils israéliens Une porte-parole du Département d’État américain soulevait également cette question

Il y a là accord de vues entre des représentants américains et le gouvernement israélien

D’autant que Le Caire se rapproche aussi de Téhéran, qui est le maître à penser et le fournisseur d’armes du Hamas mais aussi du Hezbollah...

Quant à la composition du futur gouvernement d’unité palestinien, elle s’avère d’ores et déjà problématique. On parle de « techniciens » qui ne seraient pas affiliés à un parti politique, ce qui ne semble guère possible dans ce type de société...et le sort de Salam Fayyad que chérit l’Occident – bien qu’il ait pu faire l’éloge du terrorisme ou ait participé activement à des campagnes telles que l’interdiction de vente de produits des « colonies » dans les Territoires palestiniens, - mais que haït le Hamas reste une inconnue



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