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Les dérives de la liberté d’information et l’habile usage des guillemets
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 18 janvier 2008

Le Monde, daté du 18 janvier, donne l’occasion à Michel Bôle-Richard, généralement correspondant à Jérusalem de se transformer en envoyé spécial, et de réaliser un reportage, « A Gaza, avec ceux qui lancent des roquettes sur Israël », reportage qui a les honneurs de la Une.

Pour notre part, nous aurions préféré que le journaliste français évite de mettre sa vie en danger, non pas en raison du risque de créer un contentieux entre Israël et la France, au cas où un malheur lui serait arrivé, mais, parce qu’au nom, sans doute, d’un devoir débridé d’information, il sert de relais à des propos scandaleux, voire diffamatoires à l’égard des Israéliens.

Certes, l’envoyé spécial du Monde indique, dès le sous-titre de son article, qu’ « en six ans 3 100 missiles Qassam sont tombés dans le sud de l’Etat juif », et par la suite, il relève que « les Qassam palestiniennes ont causé la mort de dix personnes en Israël depuis octobre 2001 ».

Mais, le lecteur retiendra davantage le fait que selon des statistiques fournies par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure israélienne), 356 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, en 2006 et 454 autres en 2007.

Et surtout ce lecteur sera impressionné d’apprendre que, selon une autre source israélienne - il est vrai proche des milieux palestiniens - 360 des 810 victimes « ne faisaient pas partie d’une organisation armée », sans que l’on sache pour autant s’ils étaient ou non des « militants » ou des « activistes ».

En revanche, il n’est pas sûr que ce lecteur aura relevé, au passage, que le chef de la brigade, dont Michel Bôle-Richard se complait à nous narrer les exploits, est à la tête d’une « organisation armée proche du Fatah ».

Ce qui en dit long sur les intentions pacifiques de ce mouvement, dont le leader est Mahmoud Abbas, président de l’(Autorité (sic) palestinienne.

Et pourtant nombreuses sont les « bonnes âmes » qui s’efforcent de souligner la différence entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas.

A part le fait que Mahmoud Abbas n’a jamais (à notre connaissance, limitée, certes) prôné la destruction d’Israël, à la différence de tous les leaders du Hamas, il faut quand même noter que des responsables de groupes armés proches du Fatah partagent la même façon de voir l’avenir que leurs « opposants » ( ?) du Hamas.

Ainsi, ce chef terroriste qui, par son action, cherche effectivement à réaliser son objectif, n’hésite pas à dire « dans moins de dix ans, ils vont disparaître. Ils vont comprendre qu’ils ne sont pas chez eux ».

On notera que cet affilié au Fatah est moins « généreux » que le Hamas qui consent à une trêve de 10 ans.....

Et on ne peut même pas dédouaner Mahmoud Abbas, car si son chef de bande, qui lui est affilié, échappe à son « Autorité » (sic), du fait qu’il est, depuis le mois de juin, dans la bande de Gaza, on apprend qu’il « combat » depuis 17 ans (il en a 30 aujourd’hui).

Et ce terroriste connaît bien d’ailleurs, son histoire, qu’il résume parfaitement : « L’Intifada a commencé avec des pierres, elle a continué avec des cocktails Molotov, s’est poursuivie avec des balles et aujourd’hui des explosifs. La résistance est en progression et en développement. Nous n’avons jamais arrêté et nous n’arrêterons jamais ».

Ce ne sont pas ces fanfaronnades que le reporter du Monde relaie avec complaisance qui nous ont choqué, mais l’occasion qu’il donne à cet homme, pour qui la vie humaine (y compris la sienne, mais c’est son problème) ne compte pas, de calomnier les Israéliens.

Il est intolérable, quelle que soit la valeur fondamentale de la liberté d’expression et du devoir d’information, de laisser dire que « contrairement à eux (les Israéliens) nous n’avons pas peur de la mort » et de se moquer des habitants de Sderot.

Et le journaliste précisant que son interlocuteur « s’emporte de plus en plus » continue à lui servir de porte-parole : « Ce sont des trouillards. Ils n’osent pas sortir de leurs blindés. Ils tuent de loin, avec leurs chars et leurs avions ». ».

Et sans mettre de guillemets (c’est nous qui les mettons), il raconte que son interlocuteur « trouve inadmissible que le monde entier ne dise rien, alors que les Palestiniens sont tués tous les jours » (curieusement cette expression est entre guillemets dans l’article ».

On est proprement scandalisé qu’un journaliste français se contente de mettre entre guillemets des propos effarants : « Leur but c’est de tuer. Leurs mains sont pleines de sang ! Les soldats israéliens ont les mains pleines de sang ! Tout le peuple a les mains pleines de sang parce que tout le monde fait son service militaire, parce que le peuple, c’est l’armée ».

Que le ridicule s’ajoute à l’abject ne gêne absolument pas Michel Bôle-Richard qui, sans s’en rendre compte apporte de l’eau au moulin de ceux qui, en Israël, ne veulent pas entendre parler de négociations avec les Palestiniens.

Et pourtant, au risque de passer pour un naïf impénitent nous pensons que des négociations sont indispensables, mais pas à n’importe quel prix.

Certains gestes de bonne volonté - tel le démantèlement rapide des avants postes illégaux, par exemple - peuvent et doivent être faits.

En revanche, Israël ne peut transiger avec sa sécurité et se doit de mettre Mahmoud Abbas face à ses responsabilités, sinon pour le passé (v. les antécédents du terroriste affilié au Fatah, mais qui se trouve maintenant enfermé dans la bande de Gaza), mais pour le présent.

Il est avéré que des membres du service de sécurité de l’Autorité (sic) palestinienne se livrent, en Cisjordanie, à des actions terroristes (v. l’assassinat récent de deux jeunes Israéliens dans la région de Hébron et la lenteur des poursuites engagées contre les responsables, qui ont été arrêtés).

Tôt ou tard, les électeurs israéliens devront se prononcer clairement - ce qu’ils n’ont jamais fait jusqu’à présent, d’où de fréquents gouvernements de coalition - sur la façon de voir l’avenir de leur pays.

En tout état de cause, faisant écho aux sondages qui donnent Benyamin Netanyahou futur vainqueur, on rappellera que c’est Menahem Begin qui a rendu le Sinaï et Ariel Sharon qui a ordonné le retrait de Gaza.

Il n’y a pas qu’en France que, très souvent, des gouvernements dits de droite font une politique de gauche....

Enfin, c’est encore « juste mon avis » et je confirme que je n’ai jamais pensé que je « redescendais du Sinaï ».



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