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Le Christ au checkpoint
Article mis en ligne le 3 mars 2012

Une part non négligeable des subsides versées à l’Autorité palestinienne, notamment par l’UE, est consacrée à ce qu’elle nomme « la résistance pacifique », qui est, de fait, une machine de désinformation et de délégitimation d’Israël parfaitement pensée et multiforme. Un dernier exemple : la Conférence « Le Christ au checkpoint » qui vise à détourner notamment les chrétiens évangélistes américains de leur important soutien à Israël.

Une machine de guerre anti-israélienne « pacifique »

Cette machine de guerre anti-israélienne que le contribuable français subventionne pour partie, est multiforme. Il y a la campagne BDS menée en permanence partout où cela est possible. S’y greffent des manifestations ponctuelles comme la Conférence Internationale de Doha pour la Défense d’Al Qods, qui vient de se terminer au Qatar. Son but était de faire croire que Jérusalem était un modèle de coexistence et de liberté de culte avant l’arrivée des « occupants » israéliens accusés d’en faire le siège et de violer les droits de l’homme au quotidien. Et qu’il fallait donc en finir avec cette « occupation » et « judaïsation » de Jérusalem. La France y avait envoyé officiellement le nouveau conseiller diplomatique du gouvernement, un ancien ambassadeur qui vient d’être nommé à ce poste et ne semble pas avoir pris ses distances avec le contenu anti-israélien de la Conférence ou de sa déclaration finale. Richard Prasquier, Président du CRIF, en parlait dans les colonnes de la newsletter du CRIF


« Le Christ au checkpoint » pour détourner les Évangélistes d’Israël

Aussitôt Doha terminé, une nouvelle Conférence prend le relais. Il s’agit, cette fois, de la seconde édition d’une manifestation intitulée « Le Christ au checkpoint », organisée par le Collège Biblique de Bethléem, qui se tiendra à Bethléem du 5 au 9 mars. Son but affiché est de « donner l’occasion aux chrétiens évangéliques de rechercher à travers la prière une véritable prise de conscience des questions de paix, justice et réconciliation dans le contexte des réalités sur le terrain dans les Territoires palestiniens ». Ce qui, décrypté, signifie tenter de détourner d’Israël les Évangélistes, qui soutiennent très majoritairement l’État hébreu. Soutien qui a une incidence qui est loin d’être négligeable aux États-Unis. Il s’adresse aussi, bien entendu, à tous les chrétiens.

D’emblée l’intitulé de la Conférence, « le Christ au checkpoint » en montre les buts véritables même si elle est censée prêcher amour et réconciliation. Il y a récupération de la figure du Christ souffrant devenu palestinien et dont l’identité juive est gommée, un thème qui n’est pas nouveau. Ainsi, le dessinateur brésilien, Carlos Latiff, lauréat d’un Prix attribué par la Conférence du Dessin Humoristique de l’Holocauste de Téhéran ( sic), avait qualifié un Ariel Sharon présenté sous des traits d’assassin hilare et bedonnant, subventionné par les USA, comme un « ante-christ ». Le Christ étant représenté par un Palestinien à genoux, sur le point d’être exécuté.

Mais cette symbolique est érigée ici à l’état de système.On a vu et revu des images de Palestiniens qui attendent de passer par des checkpoints présentés comme des lieux d’humiliation et de brimades inutiles, sans que les nécessités de prévenir des attentats ne soient jamais évoquées ni l’efficacité de ces contrôles. Le Collège Biblique de Bethléem compare donc sans vergogne ces Palestiniens au Christ, symbole d’amour et de compassion. Le message est clair, le rejet absolu d’Israël en découle.

Le doyen du Collège Biblique de Bethléem et le Document de Kairos

Pour appuyer ce rejet le doyen du Collège Biblique de Bethléem, Yohanna Katanacho, organisateur de cette Conférence et l’un des intervenants, sort un ouvrage quelques jours avant l’ouverture de la Conférence. Son titre : « Le pays de Jésus, un cri palestinien ». Prétendant être un ouvrage d’amour et de réconciliation, il fait une large part au Document de Kairos de décembre 2009. Ce Document est décrit en ces termes par le très anti-israélien Mouvement de Solidarité International, l’un des soutien des « flottilles », : « c’est un appel exalté et rempli de prières pour que l’occupation de la Palestine par Israël prenne fin. L’appel, publié lors d’une réunion qui s’est tenue le 11 décembre à Bethléem, intervient alors que de nombreux Palestiniens ont le sentiment de se trouver dans une impasse. Il interpelle la communauté internationale, les responsables politiques de la région et les Églises du monde entier sur leur rôle dans l’aspiration à la liberté du peuple palestinien. Même « au milieu de ce tumulte », l’appel se veut une parole de foi, d’espérance et d’amour.

Intitulé « Un moment de vérité », « l’appel fait écho à une démarche similaire engagée par les Églises sud-africaines au milieu des années 1980, au paroxysme de la répression sous le régime d’apartheid. Cet appel avait permis de galvaniser les Églises et l’opinion publique à travers un effort concerté qui avait fini par entraîner la chute de l’apartheid ». On y trouve toute la gamme des accusations faites contre Israël : « occupation israélienne », « un cri d’espoir dans l’absence de tout espoir..dans notre terre », « une politique qui détruit la personne humaine », « la réalité est l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, notre privation de notre liberté et tout ce qui en résulte », « le mur de séparation, qui a été construit sur les terrains palestiniens, en a confisqué une grande partie, a converti nos villes et nos villages en prisons », « les colonies israéliennes qui nous dépouillent de notre terre, au nom de Dieu ou au nom de la force », « l’humiliation à laquelle nous sommes soumis chaque jour aux points de contrôle militaires », « les lieux saints de Jérusalem sont inaccessibles à un grand nombre de chrétiens et de musulmans de la Cisjordanie et de Gaza. Les gens de Jérusalem eux-mêmes ne peuvent accéder à leurs lieux saints certains jours de fêtes », « les réfugiés », « les milliers de personnes détenues dans les prisons israéliennes », « Jérusalem, ville de la réconciliation, est devenue la ville de la discrimination et de l’exclusion, et donc source de conflit au lieu d’être source de paix ». Tout est dit.

Les intervenants de la Conférence

Il serait fastidieux de décrire par le menu la trentaine d’intervenants. On notera toutefois que l’on retrouve sans surprise aux côtés des signataires de l’ouvrage « Le pays de Jésus, un cri palestinien » un Juif messianique. A Doha ce sont des rabbins appartenant au mouvement Neturei Karta qui participaient à cette charge contre Israël
On trouve Ben White, un journaliste freelance, « spécialiste de la Palestine et Israël » qui a publié en 2011 un ouvrage consacré à « l’apartheid israélien : un manuel pour débutant » livre loué par Desmond Tutu ou Ilan Pappe. Etson autre ouvrage « Palestiniens en Israël : ségrégation, discrimination et démocratie », préfacé par la député israélienne, militante anti-israélienne très active Haneen Zoabi. Sur son blog Ben White parle des « crimes israéliens » Il contribue régulièrement au quotidien The Guardian dans lequel il distille un message de haine anti-israélienne.

D’autres participants sont bien moins caricaturaux. Ainsi Chris Seiple, qui appartient à nombre d’institutions respectables, est réellement un homme de paix. Qui est aisément manipulable comme on le voit dans ce qu’il dit de son « premier voyage en Terre Sainte » de février 2008 . Cet ancien Marine écrit : « aucun État souverain ne tolérerait les attaques de missile constantes et les attentats terroristes venus d’une culture du martyre qui domine une partie du peuple palestinien. La sécurité est stricte et démesurée. Par exemple, j’ai été retenu pendant 45 minutes en arrivant à Tel Aviv et retenu à nouveau pendant 45 minutes en partant, - les services de sécurité ayant pris mon Blackberry pendant 10 minutes et insisté pour que j’en annule la protection par mon mot de passe-. Au cours de mes déplacements de par le monde je n’ai jamais été détenu pour quelque raison que ce soit ».

Chris Seiple reconnaît que les checkpoints et le mur ont, certes fait baisser le nombre d’attentats mais les qualifie pourtant de « recette pour un désastre », invoquant à nouveau les délais d’attente pour les contrôles. La photo qu’il a choisie pour illustrer son voyage est d’ailleurs une section de la barrière de sécurité là où elle se fait mur de protection par nécessité. Il note, par ailleurs, que, selon ce qu’on lui a rapporté, Mahmoud Abbas dit la même chose en anglais et en arabe. De toute évidence il ne connaît pas les travaux de Palestinian Media Watch qui montre quasi-quotidiennement ce qu’est l’incitation anti-israélienne, voire antisémite de la Télévision officielle palestinienne, placée sous la responsabilité directe de Mahmoud Abbas et en arabe. Il poursuit en rendant hommage aux Palestiniens évangélistes, citant en exemple le Collège Biblique de Bethléem qui le reçoit aujourd’hui dans le cadre de sa Conférence « Le Christ à un checkpoint ».

Visites sur le terrain, programme, cinéma

Le programme de la Conférence prévoit, entre chants de gospel, prières, films et conférences ad hoc, des visites sur le terrain. Chaque matin, et pour donner la tonalité de cette rencontre, il y aura une visite facultative au checkpoint de Bethléem. On ignore si des manifestations ou incidents « spontanés » vont y être organisés.

Une table-ronde sera consacrée aux chrétiens sionistes et à la manière de les ramener à ce que les organisateurs considèrent comme étant la raison. D’ailleurs, l’un des deux longs métrages proposés en soirée entend convaincre les chrétiens sionistes de leurs erreurs théologiques lorsqu’ils apportent un soutien inconditionnel à Israël en montrant avec de belles images, tournées avec de gros moyens, une réalité partielle et partiale de la situation. Les Israéliens sont des oppresseurs, « colons » ou opposants, les Palestiniens sont des victimes vivant sous « occupation » ou réfugiés, alors que Dieu voulait un seul pays sans division. Dans « Dieu est avec nous »,# projeté un peu partout en 2012 et 2011, Porter Speakman, Jr prétend mettre Juifs et Arabes sur pied d’égalité quand, en réalité, il montre ce qui serait un territoire confisqué par les Juifs religieux, tenants du Grand Israël, prétendant ignorer qu’ils ne représentent qu’une minorité d’Israéliens aujourd’hui et qu’ils ne sont pas au pouvoir en Israël. Le réalisateur constate qu’il y a bel et bien une bataille de narratifs mais affirme, à tort, que l’on n’entend que le narratif israélien. Ce qu’il entend contrer avec ce film.

Un autre long métrage sera projeté. « La petite ville de Bethléem » récupérant par le biais d’images Martin Luther King – qui, en réalité, était un fervent défenseur du droit à une sécurité réelle pour Israël qu’il qualifiait de « l’un des grands avants-postes de la démocratie dans le monde, un exemple merveilleux de ce qui peut être fait et de quelle manière le désert peut être transformé en oasis de fraternité et de démocratie » -. Utilisation de Ghandi, également. Plus à propos pour soutenir les thèses d’un film qui prétend compatir aux douleurs des deux côtés mais prône « le combat non violent pour la libération de la Palestine ». Toutefois Ghandi n’aurait sans doute gère cautionné la forme prise par cette non-violence palestinienne, à savoir la délégitimation et la diabolisation d’Israël telles qu’elle sont présentées par la campagne BDS ou les « semaines de l’apartheid israélien » de par le monde.

Impact ?

La question est de savoir quel impact aura cette Conférence. Mais, comme le disait Goebbels, ce maître à penser de la propagande, « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Surtout quand les mensonges ou les demi-vérités sont martelées encore et encore, sur tous les fronts. Le front religieux chrétien ici.



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