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La Conférence des Présidents, un Davos à Jérusalem
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 23 octobre 2009

C’est un « Davos israélien » qu’a organisé cette semaine à Jérusalem le Président de l’Etat hébreu. 3000 participants venus du monde entier, parmi lesquels responsables politiques, intellectuels et hommes d’affaires, tous amis de Shimon Peres, « trésor national » selon les propres mots de son rival historique Benyamin Netanyahou.

Cette deuxième édition de la Conférence des Présidents, symbole d’un courage et d’un leadership proprement israéliens, deux mots également adressés au Premier ministre palestinien, pour qu’il engage son peuple vers le chemin de la paix. Le courage de rendre possible l’impossible. Le nécessaire leadership pour penser l’avenir et préparer demain. Penser les grands défis de la planète tels que les nouvelles énergies, l’environnement, l’éducation, le respect des droits de l’homme, le danger nucl&ea cute ;aire, l’éthique, ou la paix, à Jérusalem.

Cette conférence était un défi. L’actualité complexe et crispante dans laquelle elle s’inscrivait, celle du rapport Goldstone ou de la menace nucléaire iranienne, n’aura pas contribué à faciliter son succès médiatique. Les caméras de télévision étaient bien rares et les journalistes n’ont pas transformé leurs notes en papiers.

Blâmée, l’armée de Défense d’Israël, pour avoir choisi de se défendre après huit ans d’espoir que le Qassam tombé sur Sdérot serait peut-être le dernier Qassam ; blâmée de s’être défendue avec une mesure et une précaution que le colonel de l’armée britannique Richard Kemp a rappelées vendredi 17 octobre, devant la commission des droits de l’Homme de l’ONU, sourde à ses appels pourtant sans équivoques, « l’armée israélienne fait plus pour sauvegarder les droits des civils dans les zones de combats que toutes les autres armées dans l’histoire de toutes les guerres », ajoutant que « le Hamas a délibérément sacrifié ses propres civils »…

Sous pression, le gouvernement israélien sommé par la communauté internationale, depuis des mois, de négocier, impatiente de voir la création d’un Etat palestinien résoudre la plupart des crises moyen-orientales. Couronnant l’idée que la seule question du conflit israélo-palestinien serait non plus la cause mais aussi l’origine de l’instabilité régionale. Oubliant encore que la carte du Moyen-Orient fut redessinée après 1945, quand le pétrole devint un véritable enjeu politique et financier dans la région.

Dans ce contexte, il était sans doute délicat de traduire l’émotion et l’ambiance d’une conférence-trêve où des engagements ont été rappelés et des défis lancés. Dans un contexte tendu en effet, le Premier ministre israélien a relevé le défi organisé par Shimon Peres. Au cours de la séance inaugurale de « Facing Tomorrow », Benyamin Netanyahou a déclaré qu’il souhaitait engager des discussions immédiatement avec l’Autorité palestinienne. S’adressant expressément à Abou Mazen, le nom de guerre de Mahmoud Abbas, il a appelé le Président de l’Autorité palestinienne « à conduire son peuple vers la paix, de dire à son peuple qu’il est temps de mettre fin à ce conflit, pour toujours, de dire à son peuple qu’il est temps pour nos deux peuples de vivre côte à ; côte dans la paix et la sécurité ».

Insuffisamment relayé par la presse occidentale, le discours du Premier ministre a toutefois reçu un accueil très favorable à la Maison Blanche. Représentant les Etats-Unis à la Conférence des Présidents, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a prononcé un discours très chaleureux. Le Premier ministre l’a remerciée pour son engagement sans faille contre les conclusions du rapport Goldstone. Quant au Président américain, il a salué les « avancées dans le processus de paix »... A l’ordre du jour, un allègement sérieux du blocus voire l’ouverture d’une frontière à Gaza, rassureraient les négociateurs palestiniens.

Si le message de paix a été entendu, le message de sécurité a également été compris. Tony Blair, présent en qualité d’envoyé spécial du Quarter au Proche-Orient, l’ancien Premier ministre britannique a déclaré que la menace militaire exigeait une intervention militaire, ajoutant que « permettre à l’Iran d’avoir une capacité nucléaire est un acte irresponsable ». Javier Solana a également confirmé que l’Union européenne faisait tout son possible sur le dossier iranien, créant aussi la surprise qu’Israël faisait partie de l’Europe, même si l’Etat n’est pas membre de l’Union européenne, « Israël est partie prenante dans tous les programmes de l’Union... »

Les responsables politiques présents ont réagi très favorablement à l’appel de Netanyahou, qui compte désormais parmi les cent vidéos les plus regardées sur internet… Son discours n’était pas qu’un hommage à Shimon Peres, mais l’expression de sa volonté de transformer une crise en opportunité ; la paix naît de la guerre. Bernard-Henri Lévy, symbole des intellectuels que Shimon Peres dit préférer aux politiques, a rappelé que « l’art politique consiste à surprendre, à faire l’histoire…l’histoire ne doit pas se laisser faire par elle-même ». L’écrivain-philosophe défend une idée neuve, la paix n’est pas un simple processus avec un dialogue et une double reconnaissance. « La paix politique doit être un événement, pas un long processus. Il faut considérer la paix en un seul b loc ».

Jeudi 22 septembre, Israël a reconnu avoir rencontré des responsables iraniens, pour tenter de négocier le dossier nucléaire. Démentie par Téhéran, l’information surprise montre toutefois que toutes les annonces d’attaque imminente publiées dans la presse dominicale britannique ne sont que des faux scoops, vendeurs mais dangereux.

Pour Jean Frydman, Jean-Paul Fitoussi ou Roger Cukierman, conseillers, invités ou amis du Président Peres, la deuxième édition de la Conférence des Présidents fut bien un Davos israélien. Un moment précieux pour Israël. Une trêve des conflits et des querelles, une assemblée de savants et d’experts rassemblés sous la bannière de l’avenir.

Peut-être manquait-il seulement un portrait de Guilad Shalit, suspendu au fronton du Palais des Congrès de Jérusalem. Le Hamas, dont il est l’otage, prétend que les négociations pour la libération du soldat de Tsahal et citoyen français sont intenses. Privé de liberté depuis 1216 jours, ce soir, nous pensons à Guilad Shalit.



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