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L’Iran courtise la Tunisie pour s’en faire un allié contre les Pays du Golfe
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 17 juillet 2012

Une délégation iranienne avec, à sa tête, le ministre de l’Industrie des Mines et du Commerce de la République islamique est en Tunisie pour les travaux d’une Commission Iran-Tunisie. Dans la foulée de « l’éveil islamique du peuple tunisien », selon l’agence iranienne officielle IRNA. Dans la corbeille , la signature d’une quinzaine de contrats. La Tunisie devenant un pion dans la guerre que se livrent Iran et Pays du Golfe.

« L’éveil islamique du peuple tunisien »

C’est par une dépêche de quelques lignes que l’agence officielle de la République Islamique d’Iran annonce qu’une délégation iranienne, avec à sa tête Mehdi Ghazanfari, le ministre de l’Industrie des Mines et du Commerce, est actuellement en Tunisie pour y signer une quinzaine de contrats dans le cadre d’une Commission jointe Iran-Tunisie. Coopération dans les domaines économique, commercial, scientifique, culturel et celui des investissements et des médias.

IRNA précise que cette onzième session de la Commission se tient dans la foulée de « l’éveil islamique du peuple tunisien ». Dans une seconde dépêche datée également du 17 juillet, l’agence de presse rapporte les propos tenus à cette occasion par le vice-ministre du même ministère iranien qui « félicitait la Tunisie pour la victoire de sa révolution », ajoutant que ce pays « joue un rôle éminemment remarquable en Afrique du Nord en tant qu’État musulman révolutionnaire ». Selon lui Iran et Tunisie, « deux pays révolutionnaires ont maint privilège et caractéristiques [ communes ] et un rôle significatif dans les développements régionaux et globaux ».

L’exemple de la Révolution Islamique iranienne de 1979

L’Iran montre ce qu’il entend par là dans cette seconde dépêche en précisant ceci : « depuis le début de 2011 le monde musulman a vu des soulèvements populaires et des révolutions semblables à celle qui eut lieu en Iran en 1979. La Tunisie a vu la chute de Zine El Abidine Ben Ali en janvier au cours d’une révolution populaire, suivie peu après par une révolution qui a renversé Hosni Mubarak en Égypte.
Depuis, le Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, la Lybie, l’Arabie Saoudite et le Yémen ont été le théâtre de protestations contre les dirigeants totalitaires qui ont eu recours à une répression brutale des manifestations pour réduire leurs critiques au silence.
C’est à Bahreïn, toutefois, qu’il y a eu les heurts les plus violents. Des manifestants antigouvernementaux y tiennent des manifestations pacifiques depuis la mi-février, appelant à la fin de la dynastie Al Khalifa au pouvoir depuis 40 ans ».

Un pied en Afrique du Nord dans la guerre menée contre les pays du Golfe

Selon Maître Souhail Ftouh, expert en géopolitique, notamment en matière d’islamisme, cette mise en place d’un réchauffement des relations entre l’Iran et la Tunisie s’inscrit dans le cadre de la guerre larvée entre la République islamique et les pays du Golfe. Il s’agit pour l’Iran, dit-il, de renforcer sa présence en Afrique du Nord pour s’assurer que ces pays ne soient pas les alliés exclusifs des Pays du Golfe. Iran qui veut changer la ligne diplomatique de la Tunisie, telle qu’elle était sous Ben Ali, pour que celle-ci lui devienne favorable au sein de la Ligue Arabe.

Rappelant que l’Iran a été l’un des premiers pays à féliciter la Tunisie lors de la chute de Ben Ali, Souhail Ftouh souligne qu’il y a toujours eu de bonnes relations entre Rachid Ghanouchi, le chef de file du parti d’Ennahda aujourd’hui au pouvoir en Tunisie avec le régime des mollahs. Même si la Tunisie est un pays sunnite, alors que l’Iran est un pays chiite. Des bourses d’étude étant aujourd’hui attribuées, notamment dans le sud de la Tunisie, pour des formations en théologie chiite dans « la ville sainte » iranienne de Qom. Ville connue également pour sa proximité géographique avec une usine d’enrichissement de l’uranium située à Fardo, selon l’AIEA.
D’ailleurs, note-t-il, « le président iranien Mahmoud Ahmadinejad déclarait le 19 janvier 2011 que les Tunisiens s’étaient soulevés contre leur président pour « établir la loi islamique » dans leur pays ».
Contraint aujourd’hui à fuir la Tunisie, il explique, par ailleurs, comment la Révolution socio-économique tunisienne fut confisquée par les islamistes.



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