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L’échange contre la “paix” du Hamas
Par Charles Krauthammer - Adaptation française de Sentinelle 5769
Article mis en ligne le 9 mai 2009

« A part une limitation temporelle (une trêve durant plus de 10 ans) et le refus d’accepter l’existence d’Israël, les déclarations de M. Meshal sont proches du plan de paix de la Ligue Arabe… » : plan de paix du Hamas, expliqué par le New York Times.

« En dehors de cela, Mme Lincoln, avez-vous apprécié la pièce ? »

  • Tom Lehrer, auteur de comédies satyriques.

Le “Times” a mené un entretien de cinq heures avec le chef du Hamas, Khaled Meshaal, dans son QG de Damas. Merveille : ils offrent un plan de paix avec une solution à deux Etats. Sauf que. L’offre n’est pas la paix mais une trêve qui expirera après 10 ans. Signifiant qu’après l’affaiblissement fatal d’Israël avec l’installation de millions de réfugiés arabes hostiles en son sein, et avec une décennie d’armement du Hamas dans un Etat palestinien qui réduirait la largeur d’Israël à 13 km – le Hamas reprendra la guerre contre un pays qui reste voué à son éradication.

Il existe une expression pour une telle paix : la paix des cimetières.

Les Occidentaux peuvent bien être stupides, mais le Hamas ne l’est pas. Il observe que la nouvelle administration américaine fait des ouvertures à l’Iran et à la Syrie. Il observe l’Europe, conduite par la Grande Bretagne, qui commence à accepter le Hezbollah. Il se considère lui-même comme le prochain candidat. Et il sait quoi faire. Yasser Arafat a écrit le scénario.

Avec les accords d’Oslo en 1993, celui-ci montra ce qu’on peut obtenir avec un faux traité de paix avec Israël – la reconnaissance diplomatique universelle, des milliards de dollars d’aide, et le contrôle de Gaza et de la Rive Occidentale, qu’Arafat a transformés en camps armés. En échange d’une signature, il a créé dans les territoires palestiniens la capacité de mener la guerre contre Israël ; guerre commencée par les Etats arabes en 1948, mais abandonnée après le désastre sanglant de la Guerre de Yom Kippour en 1973.

Meshal anticipe l’opportunité. Non seulement l’administration Obama cherche à établir le contact avec ses ennemis d’autrefois dans la région, mais elle entame son mandat en pointant sa colère contre Israël, du fait du refus ostensible d’accepter une solution à deux Etats par le gouvernement Netanyahou.

Parmi tous les combats douteux pour avancer avec Israël. Aucun gouvernement israélien ne refuserait une solution à deux Etats si les Palestiniens acceptaient un compromis territorial et une véritable paix avec l’Etat juif. (Et tout gouvernement qui le ferait serait chassé dans les urnes en un jour).
Le ministre de la défense de Netanyahou, Ehud Barak, a offert précisément un tel accord en 2000. Il a même offert de diviser Jérusalem et d’expulser toute implantation restant dans la nouvelle Palestine.

La réponse palestinienne (pour ceux qui l’auraient oubliée) a été : Non. Et pas de contre-offre. En lieu et place, neuf semaines plus tard, Arafat déclencha une guerre terroriste sauvage responsable de la mort de 1.000 Israéliens.

Netanyahou se refuse à accorder un Etat palestinien avant de savoir de quel type d’Etat il s’agira. Cette prudence élémentaire devrait être partagée par tous ceux doués de sensibilité au cours des trois dernières années. Les Palestiniens ont déjà un Etat, un territoire indépendant sans aucun pionnier* israélien ou soldat vivant dessus. Il s’appelle Gaza. Et quel est-il ? Une base terroriste, islamiste par nature, alliée à l’Iran, militante et agressive, qui a tiré plus de 10.000 roquettes et obus de mortier sur des civils israéliens.

Si c’est cela que la Rive Occidentale doit devenir, ce serait pure folie pour Israël ou l’Amérique ou la Jordanie ou l’Egypte ou tout autre pays arabe modéré, d’accepter une telle solution à deux Etats. C’est pourquoi Netanyahou insiste pour que l’Autorité Palestinienne bâtisse d’abord des institutions – sociales, économiques et militaires – pour consolider un Etat qui pourrait vraiment exercer ses responsabilités pour maintenir la paix.

Tout en étant raisonnable, la solution à deux Etats de Netanyahou est à côté de la plaque. Son prédécesseur, Ehud Olmert, était en adoration devant l’autel de la solution à deux Etats. Il réitérait sans fin des offres de paix à deux Etats à l’Autorité Palestinienne – et n’aboutit à rien.

Pourquoi ? Parce que les Palestiniens – revenant au plan de partition de l’ONU de 1947 – n’ont jamais accepté l’idée de vivre côte à côte avec un Etat juif. Les semblables du président palestinien Mahmoud Abbas, qui pourraient souhaiter une telle solution, n’ont pas d’autorité pour le faire. Et ceux comme Meshal du Hamas, qui ont l’autorité, n’ont aucune intention de jamais d’y parvenir.

Le jeu de Meshal consistant à habiller une guerre perpétuelle en paix à deux Etats est donc une réitération de la tragédie réjectioniste palestinienne. Dans sa précédente incarnation, Arafat endormit Israël et l’administration Clinton avec des discours de paix tout en préparant méthodiquement son peuple à la guerre.

Arafat attendit sept ans pour déchiqueter sa paix bidon. L’innovation de Meshal ? Dix ans – et puis le sang**.


Notes du traducteur :

  • Rappelons, une fois encore, que le terme “settler” est improprement traduit en français par “colon”. Le terme adapté est « pionnier » pour ces agriculteurs et défricheurs courageux.
  • *La ruse de Meshaal n’est en rien une innovation : le Coran enseigne celle de Mahomet avec « la trêve d’Hudaybyia » : proposer une trêve de 10 ans à l’ennemi quand son camp est faible, puis rompre la trêve à tout moment quand la situation vous est favorable.


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