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Et maintenant ?
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 29 mars 2006

Nous partageons l’avis de ceux qui considéraient que les Juifs de la Diaspora étaient tenus à un devoir de « neutralité obligatoire » face au choix devant lequel se trouvaient les électeurs israéliens (v. Guysen Israël News du 28 mars 2006).

Mais, une fois leur décision ( ?) prise, tous ceux qui ne peuvent rester indifférents à l’avenir d’Israël ont, nous pensons, le droit et le devoir d’exprimer leur opinion.

Au risque de choquer certains internautes, nous dirons que les résultats des élections à la 17ème Knesset sont particulièrement décevants.

Même s’il est vrai que ce phénomène est général, même et surtout dans les démocraties - le pourcentage de la participation électorale (64%) - encore plus faible qu’en 2003 - est tout à fait anormal.

A la limite, la multiplicité des listes (dont une douzaine seront représentées), qui constitue, à notre avis, une faiblesse du système politique israélien - lié ou conséquence du système de vote à la représentation proportionnelle intégrale - aurait dû permettre à tout citoyen de choisir.

Les enjeux étaient en effet importants, tant au plan intérieur, face à la crise économique et sociale, qu’au plan extérieur.

C’est ce dernier point de vue, seulement, que nous aborderons.

Or, il faut constater que les électeurs israéliens n’ont pas donné un signal fort aux partisans de la paix.

48 députés (Kadima et parti travailliste) ne font pas une majorité dans un Parlement de 120 membres.

Et, encore, les deux partis « vainqueurs » des élections n’ont pas les mêmes positions sur cette question cruciale.

Et, une fois de plus, les électeurs israéliens, au lieu de se prononcer sur les problèmes urgents de société, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ont préféré se « défausser » en votant pour des partis religieux (près du quart des sièges).

Or, sauf erreur de notre part, les divers courants religieux n’ont pas toujours adopté une position très claire et ont, même, parfois, adopté une attitude irréaliste au regard des modalités « pour faire la paix ».

Ce n’est pas faire preuve d’une vue iconoclaste que de considérer que les différents partis religieux, indépendamment de leur clivage « ethnique » (ahkenaze ou sépharade) sont avant tout préoccupés de considérations idéologiques pour ne pas dire théologiques, fortement teintées, il est vrai - aussi surprenant que cela peut paraître - de préoccupations financières .

Leurs options au regard des problèmes de politique extérieure ne sont généralement pas leur principale priorité, ce qui explique leurs fréquentes virevoltes gouvernementales, qui fragilisent le système parlementaire israélien.

Cette situation ne nous paraît pas inquiétante au regard du futur gouvernement palestinien, dès lors que le Hamas, qui est appelé à le constituer seul, se refuse à reconnaître Israël, ce qui constitue, pourtant, le préalable à l’établissement d’une paix, dans la région.

En revanche, face à l’opinion publique internationale, le futur gouvernement israélien se doit de parler d’une seule voix et être en mesure de se prévaloir d’une véritable majorité parlementaire.

Or, les deux principaux partenaires - prévisibles - du futur gouvernement israélien le parti travailliste n’ont pas la même approche du futur immédiat.

Le parti travailliste, lui, est favorable à une reprise des négociations avec les Palestiniens, dont le futur gouvernement ne reconnaîtrait pas Israël....

Et une « négociation » avec le seul Président de l’Autorité (sic) palestinienne - à condition qu’il l’accepte - ne serait guère réaliste.

Quant au parti Kadima, fondé par Ariel Sharon, mais qui regroupe, désormais, des tendances politiques plus étendues que celles qui constituaient la « clientèle » de l’ancien Premier ministre, il s’est, déjà, prononcé, pour la poursuite d’un désengagement unilatéral.

Comme nous l’avons déjà dit, aucune règle de droit international ne s’oppose à une telle démarche, même si, à un moment donné, une négociation se révèlera indispensable ne serait ce que pour matérialiser la délimitation des frontières et les garantir.

Mais, on n’en est pas encore là....



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