S’il est nécessaire que les démocraties du monde entier n’assistent pas avec passivité à la mascarade prétendument anti-raciste programmée qu’est Durban II, il est indispensable qu’une protestation claire, véhémente et contradictoire soit émise avec force à l’encontre de ceux qui projettent d’instrumentaliser cette conférence pour la détourner de sa vocation.
Les pétitions, le boycott, ne sont pas une fin en soi. Ceux qui veulent s’opposer à ce qu’un message universaliste religieux remplace les Droits de l’Homme, doivent le confirmer par des actes :
participer à une tribune où l’on cloue les valeurs de la liberté au pilori est contre-productif ? Alors tenons-en une autre, contradictoire, dans la même enceinte, à l’ONU et confrontons les conclusions de ceux qui pensent avoir trouvé un tremplin pour faire passer des résolutions iniques sous un déguisement anti-raciste.
Philosophes, journalistes, écrivains, libres-penseurs, nous prêchons dans le désert si nos gouvernements boudent ou assistent, passifs, sans rebondir sur nos idées et soutenir nos protestations.
Le combat contre le radicalisme islamiste ne se passe pas que sur Internet, dans les journaux, au micro des radios ou dans les antichambres.
Il doit éclater au grand jour, à la face de tous les tyrans qui cachent leurs turpitudes sous un vernis de moralité pour mieux assassiner les libertés.
Le texte préparatoire : tendez-leur la main…
Les retouches cosmétiques du Russe Youri Boychenko pour lisser le texte et le rendre acceptable pour les démocraties occidentales ne dénonce aucune des réalités liées aux discriminations et aux atteintes aux droits humains.
Les nations islamiques souhaitent délaisser l’anti-racisme pour se consacrer à « l’universalité de l’Islam ». Une résolution selon laquelle l’antisémitisme serait décrit comme uniformément dirigé contre Juifs et Arabes est ainsi en préparation à Genève. Le but est de cautionner le discours anti-sioniste en le rendant artificiellement distinct du discours antisémite. C’est ainsi que la conférence de Durban a dégénéré en 2001, en focalisant violemment son énergie à tenter d’assimiler le sionisme au racisme.
Abandonner le terrain à ce type d’interprétation à Genève serait une erreur : l’anti-sionisme est un crime au regard des lois internationales, car il appelle à la destruction d’une nation souveraine et dénie à son peuple le droit à l’existence. Et c’est l’instrumentalisation politique qui est faite de l’Islam, qui se sert des faiblesses des démocraties pour mieux les incapaciter.
Symétrie absurde et nazification inversée
Auschwitz et Gaza. On met sur un même plan le génocide de six millions de Juifs et un millier de victimes : on compare la plus grande entreprise d’extermination collective de l’humanité aux victimes indirectes d’une guerre.
Au lendemain de la Shoah, les survivants traumatisés ne voulaient pas en parler et le monde culpabilisé ne voulait de toutes façons pas entendre.
Ce silence lourd et prolongé pénalise aujourd’hui ceux qui se dressent contre le négationnisme.
Qui ne dit mot consent et on en vient à tenter de réhabiliter des prêtres négationnistes, à donner une tribune à l’ONU à un chef d’Etat qui nie l’holocauste, à demander des preuves scientifiques de l’existence des chambres à gaz.
Les Juifs ont échappé à la Shoah, survécu à l’extermination, mais il faudrait qu’ils se justifient encore ?
Pendant les travaux préparatoires de la conférence, on pend des mineurs et on lapide des femmes en Iran, on emprisonne et on torture arbitrairement en Libye, en Syrie, on déporte et on assassine en masse au Soudan, on bâillonne la liberté d’expression et on asservit les femmes dans une grande majorité des pays islamiques.
En Afrique, le Congo, le Rwanda, le Zimbabwe sont à la dérive, mais c’est notre civilisation qu’on veut paralyser, en brandissant l’épouvantail du « racisme », que cette conférence est précisément supposée combattre.
La vérité sacrifiée à l’audience : la manipulation des medias
Pour une certaine opinion, dont la propagande a progressivement lavé le cerveau, il n’est d’autre génocide officiel que celui de la bande de Gaza. Antonio Burgos chroniqueur habituel des quotidiens ABC et El Mundo décrit la situation en Espagne :
“ Les gars portent l’uniforme officiel des terroristes islamistes du Hamas, comme s’ils se solidarisaient avec eux face aux Juifs. Si nécessaire, ils expulseraient à nouveau les Juifs d’Espagne. Comme ils ne peuvent expulser tous les Juifs, ils se contentent de demander qu’on expulse l’ambassadeur d’Israël.
Ils se donnent des airs progressistes, mais ils tombent dans la tradition la plus archaïque. Beaucoup d’absurdes foulards palestiniens et beaucoup de tapage, mais c’est pour réveiller le vieil antisémitisme de l’Inquisition espagnole. Pour eux les Juifs sont ceux qui ont autrefois tué le Seigneur et qui bombardent maintenant Gaza.
Entre une démocratie comme l’État d’Israël et des terroristes traîne-savates, ici nous nous mettons du côté des terroristes et en outre nous adoptons leur foulard comme uniforme officiel de la « Guilde du Progressisme ».
Peu importe que ce foulard soit le symbole du fondamentalisme islamiste qui flanque les droits de l’homme tout au fond de sa djellaba.
Les progressistes l’arborent comme si c’était le dernier cri de la mode. Même les journaux télévisés de la télé publique espagnole sont faits avec un petit foulard palestinien. Présenter les terroristes comme des héros c’est ranger le foulard au rang des armes de destruction massive de la vérité, dans la manipulation contre le démocratique État d’Israël. ”
Action ne doit pas être démission
Le but d’une action doit rester l’efficacité, avec une obligation de résultat en ligne de mire, au-delà des simples satisfecits, des querelles de clochers (pardonnez l’expression), de la recherche de reconnaissance personnelle, de la gloire pour tel groupe ou de la récupération de progrès réalisés au profit de telle association, conseil, ensemble, organisation, parti ou gouvernement.
Quitte à ce qu’il y ait un choc des civilisations, mieux vaut encore qu’il passe par un affrontement d’idées. En 1938, Neville Chamberlain était revenu en Angleterre gonflé d’espoir avec un accord signé, convaincu qu’Hitler n’était pas fou ou émotif. Aujourd’hui, les Européens et la nouvelle Administration américaine tirent le même type de conclusion avec la politique iranienne.
Que chaque nation mette donc à contribution ce qu’elle a de meilleur, de manière organisée et complémentaire, afin que Durban II ne puisse reproduire la forfaiture de Durban en 2001.