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Durban II et la lâcheté de l’Occident
Milliere Guy - Les 4 Vérités
mercredi 29 avril 2009, par
Il paraîtrait que l’image de l’Organisation des Nations Unies se trouverait écornée en raison de ce qui vient de se passer à Genève. Ce qui me semble surprenant, à moi, c’est que certains s’affirment surpris. L’ONU est devenue depuis longtemps une assemblée où dictateurs et tyrans disposent d’une écrasante majorité qui leur permet de faire voter n’importe quoi – et de préférence des textes sordides. Les pays démocratiques n’y jouent plus que deux rôles : ceux de figurants et de bailleurs de fonds.
Qu’on ose encore affirmer que l’ONU peut dire le « droit international  » relève de la forme la plus grotesque du « politiquement correct  » ambiant. Le fonctionnement du Conseil des droits de l’homme qui a organisé la conférence de Durban II est à l’image de l’ONU, et la conférence elle-même a été à l’image du Conseil des droits de l’homme.
Représentants des dictateurs et tyrans ont paradé, tenu des discours immondes, un texte piteux a été voté. Les représentants des pays démocratiques sont venus, se sont faits piétiner, ou se sont conduits de manière ridicule. Une dose de tartufferie sans limites était nécessaire pour feindre d’être choqué par le fait qu’Ahmadinejad fasse son numéro habituel d’antisémite à intentions génocidaires, et pour sortir de la salle au moment où il parlait, avant de revenir écouter les diatribes des représentants de Cuba, de la Syrie ou du Soudan du criminel contre l’humanité Omar Hassan al Bachir.
« Nous avons limité les dégâts  », ont dit plusieurs représentants de pays européens présents : comme si obtenir qu’un texte raciste le soit un peu moins était une immense victoire.
Ceux qui croient qu’il existe un racisme version light sont sans doute ceux qui parlent, par ailleurs, d’« islamistes modérés  ». « Nous devons préserver un espace de dialogue  », ont-ils déclaré. Mais si le dialogue est, en réalité, un monologue où les démocraties tiennent le rôle collectif de réceptacle d’insultes et d’idiot utile, je n’en vois pas l’intérêt.
Il aurait fallu déserter plus largement la conférence de Durban II et laisser les infâmes vociférer entre eux. Il est stérile de maintenir une présence de démocraties au sein du Conseil des droits de l’homme tel qu’il est aujourd’hui.
Maintenir une participation occidentale à l’ONU est, plus largement, un luxe coà »teux et contre-productif. Si les démocraties quittaient le Conseil des droits de l’homme, on pourrait lui donner, de l’extérieur, un nom plus approprié : Conseil pour la destruction des droits de l’homme. Une conférence comme Durban II apparaîtrait pour ce qu’elle a été : une conférence pour la propagation du racisme et de l’antisémitisme.
Regarder en face la réalité, à savoir que, présentement, l’Afrique, le monde musulman et une part de l’Asie sont dirigés par des adeptes du racisme, de l’antisémitisme, de la dictature et de la tyrannie pourrait, de surcroît, donner à réfléchir tant qu’il en est encore temps.
Transiger, ne pas s’en tenir à des principes clairs, est le plus sà »r moyen de voir ces principes broyés.
La participation de pays démocratiques à Durban II constitue une trahison de l’idée même de droits de l’être humain et une trahison de ceux dont les droits sont bafoués ou menacés sur toute la planète. Siéger aux côtés d’antisémites, en particulier, c’est cautionner l’antisémitisme et s’en faire activement complice. Le jour où Ahmadinejad parlait à Genève était le jour anniversaire de la naissance d’Hitler.
Le lieu où Ahmadinejad parlait était celui où Goebbels, en 1933, avait nargué la Société des nations et démontré l’impuissance et la lâcheté de celle-ci. Ahmadinejad s’est montré fils spirituel d’Hitler et de Goebbels, l’islamisme en plus. Le Conseil des droits de l’homme s’est montré l’héritier de la défunte SDN.
Pas très loin, à Évian, en 1938, s’était tenue une conférence qui a montré au peuple juif que le monde entier l’abandonnait. 71 ans plus tard, c’est à Genève que cet abandon s’est manifesté.
Le peuple juif, heureusement, a, aujourd’hui, un pays, ce qui n’était pas le cas en 1938. La haine obsessionnelle et pathologique envers ce pays manifestée par Ahmadinejad et ceux qui l’ont applaudi à Genève en dit long sur ces gens.
Que des Occidentaux cautionnent un tant soit peu cette haine obsessionnelle et pathologique en dit très long aussi sur ce que devient l’Occident…
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