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Chronique de Michaël Bar-Zvi, Yod Tet Be Tamouz 5773 | 27 juin 2013
Article mis en ligne le 26 juin 2013

Boker Tov amis auditeurs de Radio J, sommes-nous à la veille d’une nouvelle guerre civile au Proche-Orient ? C’est la conclusion des services de renseignements américain et israélien sur les événements qui se déroulent depuis quelques semaines en Egypte, au lendemain des graves violences commises par les forces de sécurité du pouvoir en place à l’égard des manifestants dans plusieurs villes de province. L’opposition appelle le peuple égyptien à un rassemblement dimanche prochain dont l’objectif est de renverser le président Morsi et le gouvernement issu du mouvement des Frères musulmans.

L’armée n’est pas intervenu pour l’instant et se contente d’observer la situation. L’opposition prétend avoir recueilli plus de 15 millions de signatures au bas d’une pétition appelant à la destitution de Morsi et son remplacement par le président de la Cour Suprême jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.

Les rebelles sont principalement des jeunes qui après avoir chassé Moubarak du pouvoir, puis imposé des élections à l’armée égyptienne, ont le sentiment d’avoir été privés du bénéfice de cette révolution par les Frères Musulmans.

La politique menée par Morsi, malgré un soutien actif de plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, a précipité l’Egypte dans un chaos économique et social sans précédent. Ces derniers jours, des stations d’essence ont été prises d’assaut par des émeutiers, des magasins proposant des denrées de première nécessité ont été quasiment pillés et sont actuellement vides. Les réseaux de distribution sont paralysés et ne parviennent plus à livrer de marchandises dans les villes du delta du Nil.

La seule réponse du président Morsi face à ces difficultés a été le remplacement de tous les gouverneurs de régions, seize au total, par des membres du mouvement des Frères Musulmans, et cette décision semble avoir été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. A Louxor, il a nommé un gouverneur issu de la branche égyptienne d’Al Qaida, Al Jama Al Ismaïlya, Adel Khayat, poussé à la démission il y a quelques jours, face aux protestations populaires. Morsi est contesté par son propre camp, par l’opposition laïque, par les minorités religieuses, les coptes notamment, par une partie de l’armée, et par les masses populaires qui souffrent de la crise.

Le gouvernement de Morsi semble avoir perdu le pouvoir dans de nombreuses villes de province, comme Suez et Ismaïlya, dans lesquelles évoluent des milices armées, dont on ignore l’appartenance politique. Pourtant les Etats-Unis de Barack Obama continuent d’apporter leur soutien aux Frères Musulmans, même si les relations avec Morsi ne sont plus au beau fixe. Un des signes de ce soutien est la nomination d’Anne Woods Patterson, ancienne ambassadrice américaine en Egypte, au poste de secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, aux côtés de John Kerry.

Tout en essayant de maintenir un lien avec l’armée égyptienne, Obama continue à mener une politique dont le seul élément sûr est son incertitude et la seule logique, son incohérence.



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