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Barghouti, Abbas, le torchon brûle...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 22 décembre 2013

Selon les chiffres officiels palestiniens la population palestinienne en Judée Samarie serait de quelque deux millions sept, d’environ quatre cent mille à Jérusalem et un million sept dans la Bande de Gaza. Pourtant les dissensions internes sont légion. Mis à part la rupture sanglante entre Hamas et Fatah dans la foulée des élections de 2006, les dernières en date, et de la prise du pouvoir par le mouvement terroriste dans la Bande de Gaza, les querelles internes ne manquent pas, reflétant une organisation tribale, comme on vient de le voir dans la querelle opposant Jamal Abu al-Rub à Jibril Rajoub. Comme on le voit aussi dans les déclarations cinglantes d’Omar Barghouti fustigeant Mahmoud Abbas...

Le député du Fatah Jamal al-Rub vient d’être flanqué à la porte par le chef de son parti, le Fatah, pour avoir agressé Jibril Rajoub, ancien barbouze en chef palestinien, aujourd’hui Secrétaire-adjoint du Comité central du Fatah, parti de Mahmoud Abbas au pouvoir, qui est à la tête du Conseil Suprême au Sport et à la Jeunesse, président de l’Association Palestinienne de Football, président du Comité Olympique. Le député répliquant à l’agression par le service de sécurité de cet homme fort palestinien l’ayant visé quelques semaines plus tôt... Tous les membres du Fatah de son village ont démissionné aussitôt... On est là dans un fonctionnement tribal et on peut se demander comment l’affaire se terminera pour cet ex-député bien audacieux...

Une autre dissension de taille est apparue dans des circonstances bien différentes. En déplacement en Afrique du Sud pour assister aux funérailles de Nelson Mandela qui venait de s’éteindre et a été largement récupéré à la fois par les Palestiniens et tous les anti-israéliens sur terre, allant jusqu’à lui attribuer des propos antisémites qu’il n’avait jamais tenus à l’égard d’Israël..., Mahmoud Abbas, président palestinien non réélu, faisait une déclaration ayant l’effet d’une bombe. En affirmant lors d’une conférence de presse ne pas soutenir le boycott d’Israël, bien que soutenant la campagne dite de BDS – Boycott, Désinvestissement et Sanctions – contre les produits des « colonies »...

Ce qui, selon le journaliste Khaled Abu Toameh, s’exprimant pour le Gatestone Institute est « une opinion apparemment partagée par nombre de Palestiniens. Et c’est pour cela qu’ils sont nombreux à continuer à faire des affaires avec les Israéliens quotidiennement et continuent à participer à des conférences ensemble en Israël et dans diverses parties du monde ». Déclaration qui « ont rendu furieux les militants BDS partout dans le monde, certains se demandant de quel droit Abbas parle au nom des Palestiniens ».

Commentaire virulent d’Omar Barghouti

Et il n’y a pas que dans le reste du monde que se pose cette question...Elle est posée également sans fards dans les territoires gérés par l’Autorité palestinienne, elle-même, rapporte l’agence de presse palestinienne Maan News qui cite Omar Barghouti, co-fondateur et militant de la campagne BDS de premier plan, s’étant exprimé dans un entretien publié le 12 décembre par le site Electronic Intifada . Il prétend, pour sa part, que le « soutien pour le boycott d’Israël est très présent dans la société civile palestinienne ».

Précisant que « tout responsable palestinien qui n’a pas de mandat démocratique et pas de véritable soutien public, ne peut donc pas prétendre parler au nom du peuple palestinien quand il s’agit de décider de nos stratégies de résistance au régime israélien d’occupation, de la colonisation et de l’apartheid ». Et ajoutant : "tout responsable palestinien qui aujourd’hui se prononce explicitement contre le boycott d’Israël - en particulier dans un pays comme l’Afrique du Sud, où le parti au pouvoir, les principaux syndicats, les églises et d’autres groupes de la société civile ont chaleureusement approuvé la campagne BDS - montre seulement à quel point il est éloigné des aspirations de son propre peuple pour sa liberté, la justice et l’égalité, et à quel point il ignore notre lutte pour ses droits inaliénables ».

Ce qui rend particulièrement savoureux cet épisode est que Mahmoud Abbas ait choisi l’Afrique du sud pour faire cette déclaration. Une Afrique du Sud rongée par la violence et le racisme anti-blanc où début novembre « le ministre des Relations internationales d’Afrique du Sud, Maite Nkoana-Mashabane », faisait « état d’un accord passé par son pays avec les Palestiniens non pas pour rompre totalement les relations diplomatiques avec Israël mais pour les réduire considérablement ».

Une Afrique du Sud qui déployait une bannière vantant la campagne BDS dans le stade de Soweto où fut rendu hommage à un Neslon Mandela récupéré de manière éhontée, son parcours ayant été centré dans sa dernière période sur la réconciliation

Rétropédalage

Il y a eu depuis rétropédalage de la part de « l’Ambassade de l’Etat de Palestine ( sic ) en Afrique du Sud » ayant diffusé un communiqué de presse conjoint avec « BDS Afrique du Sud » ; On y lit que les propos de Mahmoud Abbas ont été mal interprétés et déformés par des journalistes et des « membres du lobby sioniste ». Évidemment. Toutefois le refus de boycotter Israël n’est pas clairement démenti, seule la campagne BDS concernant les « colonies », terme impropre décrivant les implantations dans des Territoires disputés, est prônée...

Tentant d’établir un parallèle entre deux situations totalement différentes les signataires concluent : " le peuple palestinien vaincra, si Nelson Mandela et le peuple d’Afrique du Sud ont vaincu l’apartheid, les Palestiniens aussi vaincront l’occupation israélienne des terres palestiniennes".

Rififi inter-palestinien au pays de la corruption, des inégalités, et dégâts de la campagne BDS causés aux Palestiniens de base...

Concernant cet Omar Barghouti, « né au Qatar, élevé en Égypte, arrivé à Ramallah devenu adulte et qui appelle, entre autres, au boycott des universités israéliennes, est étudiant à l’Université de Tel-Aviv. » son parcours et ses engagements montrent de quel type de personnage il s’agit...Personnage n’hésitant pas à mener une campagne qui nuit aux Palestiniens. Car, pour "Henri Cuckierman, Président de la Chambre de Commerce France-Israël – CCFI -, vouloir aider les Palestiniens en menant des actions de boycott des produits israéliens dans le cadre de la campagne dite de « Boycott, Désengagement et Sanctions » – BDS - revient à « se tirer une balle dans le pied. » Car, à supposer que cette campagne marche, cela se traduirait forcément par une perte d’emploi pour de nombreux Palestiniens.
On sait d’ailleurs que la campagne BDS mise en place par l’Autorité palestinienne dans les Territoires palestiniens en Judée Samarie est en train de priver d’emploi plus de 30.000 Palestiniens dont 6.000 femmes venant pour la plupart de familles sous le seuil de pauvreté. « Elles n’auront qu’à demander des aides, » rétorquait le ministre palestinien des Affaires sociales... Les donateurs qui font vivre l’Autorité palestinienne « n’auront donc qu’à » augmenter leurs dons en conséquence...« . Le Président Hollande s’engageait d’ailleurs depuis Ramallah à organiser en 2014 une nouvelle Conférence de Paris des Donateurs – pour une »Palestine" privilégiée -. Il constatait d’ailleurs lors de cette visite à quel point la ville est florissante et loin des clichés misérabilistes colportés très souvent lorsque « la Palestine » est évoquée...

Cet épisode sud-africain montre à quel point la société palestinienne est divisée. Pas uniquement entre Fatah et Hamas & co., pas uniquement entre clans tribaux, mais aussi entre courants et ambitions politiques teintés aussi, sans doute d’appétits financiers au pays de la corruption... Ou entre riches, voire très riches, aisés, à l’instar des terroristes condamnés à des peines de prison et percevant des « salaires » plus élevés que ceux des fonctionnaires... et pauvres, vivant, pour ceux qui ont un emploi, plus de 22% étant au chômage, avec un salaire minimum de 375 $ par mois...

On pourrait se demander, par exemple, comment Ahmed Qurei, qui n’a été Premier ministre palestinien qu’entre 2003 et 2006 peut s’offrir une berline Mercedes Classe E – coûtant quelque 48.000 € en France – avec chauffeur. Et comment il peut avoir l’arrogance de penser qu’il peut refuser d’être contrôlé pour excès de vitesse – 145 kms à l’heure -, refuser de décliner son identité ou celle de son chauffeur, bloquant la circulation pendant plus de trois heures le 21 décembre, aux abords de Maale Adumin, pour être finalement autorisé à repartir après l’intervention du Général Eitan Dangot, coordinateur israélien des activités dans les Territoires...



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