Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Après Toulouse, le Liban
Raphaël Draï |Radio J
Article mis en ligne le 5 novembre 2012

Après le fort, le bouleversant moment d’émotion qui a submergé l’assistance jeudi Ier novembre dans l’école toulousaine d’Otzar Hathora , l’on peut se demander si la fameuse , la trop fameuse politique arabe de la France n’a pas rapidement repris le pas. Dès dimanche, le président de la République française, François Hollande, se rendait au Liban pour y réaffirmer le soutien indéfectible de la France à ce pays et à la stabilité dans la région. Les deux objectifs sont certes louables.

Sont- ils pas compatibles ? Car le président Hollande y est allé un peu fort lorsque sur place il n’a pas hésite à proclamer que le Liban était un modèle de convivialité et un exemple de coexistence communautaire. Une fois de plus, le mythe du Liban exemplaire se substituait à des réalités infiniment plus triviales et plus préoccupantes.

Faut –il rappeler notamment le rôle que le Liban a joué depuis des décennies comme base d’attaque et terre d’asile pour tous les mouvements et partis qui avaient fait de la disparition de l’Etat d’Israël leur raison d’être ?

Faut –il rappeler à quel degré l’OLP de Yasser Arafat avait investit cet Etat présumé souverain, et cela jusqu’au cœur de sa capitale, à Beyrouth ?

Faut –il rappeler encore la férocité des combats qui ont ensanglanté cette région lors de ce qu’il est convenu d’appeler la première guerre du Liban , un Liban à partir duquel cette même OLP organisait attentats anti-civils et agressions meurtrières contre l’Etat voisin d’ Israël dont elle niait ouvertement l’existence ?

Mais si l’on parle d’une première guerre du Liban, c’est qu’il y en eut une autre, celle qui éclata en 2006, cette fois à la suite des provocations du Hezbollah , qualifié à contre- sens de parti de la « résistance à l’occupant sioniste », un parti confessionnel et théocratique , comme son nom l’indique , et fanatique s’il en fut , dont on se demande comment il peut justifier que l’on persiste à qualifier le Liban d’Etat exemplaire en matière de coexistence.

Sans parler de l’emprise qu’y exercent tour à tour ou simultanément la Syrie et l’Iran, comme j’ai pu m’en rendre compte lors d’un congrès de juristes à Beyrouth en 1998, Beyrouth si proche de Haïfa.

Au lieu de cultiver ce mythe, n’est il pas préférable de reconnaître que la France a des intérêts dans cette région du monde, une région stratégique qu’elle s’est méthodiquement partagée avec la Grande-Bretagne en 1915, selon les accords Sykes-Picot, et que le Liban est la plaque tournante de sa diplomatie moyen orientale ?

Comment d’une part entretenir le mythe en question et d’autre part affirmer une détermination sans faille contre les visées de l’Iran nucléaire alors que c’est depuis le territoire libanais à quelques pas de la frontière, ou de ce qui en tient lieu, avec l’Etat d’Israël que Mahmoud Ahmadinedjad en personne a proclamé ouvertement sa volonté de détruire cet Etat ?

Tout cela afin de bien comprendre qu’en matière politique les moments de forte affectivité sont toujours bons à prendre mais qu’il faut néanmoins garder la tête froide en attendant que les actes tangibles confirment les serments émotionnels.

Il semble en tous cas que la France ait également compris à propos de la Syrie voisine que si le régime à la botte de Bachar el Assad ne valait pas plus cher que la corde requise pour pendre ce digne fils de son père, les éléments d’ El Quaida ayant investit l’armée dissidente syrienne qui le combat ne laissent, en l’état des choses, présager rien d’autre en cas de victoire qu’une nouvelle dictature dans la région .

C’est pourquoi au Moyen Orient toutes les diplomaties extérieures sont condamnées au funambulisme et à New York le Conseil de sécurité condamné jusqu’à présent à l’immobilité des statues de sel .



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH