Le cessez le feu intervenu entre le Hamas et le gouvernement de Benjamin Netanyahou est loin de faire l’unanimité parmi la population de l’ Etat d’ Israël. Il ne s’agit pas ici et d’ici de juger les raisons qui ont conduit ce gouvernement à l’accepter. On remarquera seulement que si des commentateurs malavisés et malintentionnés ont imputé le déclanchement de l’opération Pilier de la Défense aux visées électoralistes de ce même gouvernement, il semble que celui-ci ait décidé, à l’inverse, de ne pas la poursuivre précisément pour ces raisons là, parfaitement compréhensibles en régime démocratique, l’échec électoral ne figurant pas parmi les priorité d’un pouvoir sortant. Il n’empêche que personne ne peut douter de la persistance des objectifs poursuivis tant par le Hamas que par l’Autorité palestinienne.

Du côté des dirigeants du Hamas, l’annonce du cessez-le feu à peine faite les bulletins de victoire ont succédé aux actions de grâce venues de Téhéran. Dans leurs déclarations urbi et orbi , Khaled Machaal , pour commencer , affirmait que la victoire ainsi obtenue ouvrait la voie à une non moins victorieuse guerre d’indépendance qui libèrerait tout le sol de la Palestine islamisée , tandis que Mahmoud el Zahar , de son côté , affirmait que la contrebande d’armes allait reprendre de plus belle , financée par la République islamique d’ Iran , tandis que Moussa Ibn Marzouk lançait à la cantonade que les tir de roquettes sur Tel Aviv n’avaient été qu’un tir d’ajustement . Autant dire que dans l’état actuel des choses, ce prétendu cessez-le feu engage seulement ceux qui s’imaginent que le Hamas et ses alliées ont trouvé une autre raison d’être que la destruction « des Juifs », comme dit Mahmoud el Zahar, avec le sens de la nuance et le souci de la délicatesse qui caractérisent le pouvoir dictatorial toujours exercé à Gaza.

Cependant, Mahmoud Abbas n’est pas en reste .Sans doute stimulé par la victoire de ses frères ennemis, il veut à son tour obtenir sa propre victoire .D’où la relance du projet visant à faire reconnaître la Palestine qu’il prétend représenter comme Etat observateur à l’ONU, mais sans l’accord d’Israël. Certes, les principaux Etats membres de l’ Union Européenne ont tenté de l’en dissuader mais il ne doute pas de sa capacité à les faire réfléchir d’abord, fléchir ensuite, comme il se propose d’y réussir avec Obama II. Tout cela pour bien comprendre s’il en était besoin que l’ Etat d’ Israël se trouve bel et bien confronté à une volonté de belligérance à mort, ouvertement revendiquée, et dont ces cessez- le feu successifs n’auront été et ne seront que des manoeuvres pour déconsidérer son armée et démoraliser sa population, notamment face à l’Iran, en attendant que la communauté internationale, comme on la nomme par anti- phrase, laisse cet Etat dangereusement isolé.

Autant de raisons qui sans doute ont incité le gouvernement de Benjamin Netanyahou à ne pas risquer de différer plus longtemps la consultation électorale du peuple israélien , de sorte à se prévaloir d’une nouvelle et franche légitimité qui lui permettra , en cas de besoin , de prendre les véritables décisions diplomatiques et militaires vis à vis de ce quasi- Etat bicéphale , qui en a tous les bénéfices mais aucun des devoirs , et à qui l’on fera passer une fois pour toutes le goût de la guerre, comme l’ont fait les Alliés avec l’ Allemagne et le Japon qui sont par là même sortis de l’ère des délires idéologiques pour entrer dans celle éminemment souhaitable d’une véritable civilisation de coexistence .