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A propos d’une leçon de morale
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 31 janvier 2007

Une fois encore, la diplomatie française, ou plutôt son chef, se fait remarquer par la leçon de morale qu’elle dispense.

Dans Le Monde, daté du 31 janvier 2007, Monsieur Douste-Blazy invite, certes, la communauté internationale à agir d’urgence au Moyen-Orient, mais croit devoir fustiger, une fois de plus, Israël.

En effet, s’il est vrai qu’ « entre Israéliens et Palestiniens, jamais la paix n’a paru si éloignée », on se doit d’ajouter : A qui la faute ?

Or, le ministre français, toujours soucieux de maintenir la balance égale entre les deux Parties, éprouve le besoin d’en faire retomber, également, la responsabilité sur Israël.

Certes, « jamais » les israéliens, comme les Palestiniens « n’ont eu davantage intérêt à la reprise du dialogue ».

Mais, c’est oublier que déjà Ariel Sharon, puis Ehoud Olmert ont tendu la main aux responsables de l’autre partie, dès lors que la légitimité de l’existence de l’Etat d’Israël n’était pas contestée et que la vie de ses citoyens ne serait plus mise en danger par la persistance des actes de terrorisme, pour le moins facilités par la carence de l’Autorité (sic) palestinienne.

Or, Mr Douste-Blazy croit devoir rabaisser Israël en alléguant que l’Etat hébreu « a vu depuis l’été 2006 sa vulnérabilité exposée, la validité des retraits unilatéraux comme garantie de sa sécurité remise en cause, et surtout sa stratégie exclusivement militaire déconsidérée par l’épreuve des faits ».

Reprenons chacune de ses affirmations totalement gratuites, dès lors qu’elles sont sorties du contexte de la situation.

Il est évident que soucieux de protéger, au maximum, les vies des vrais civils, l’armée israélienne s’est limitée, au cours des opérations de l’été dernier, à cibler les objectifs qu’elle se devait de mettre hors d’état de nuire.

Si l’adversaire ne s’était pas camouflé parmi les civils, des opérations de plus grande envergure auraient pu être menées et le terrain, totalement déblayé, n’aurait pas permis au Hezbollah de se réinstaller pour se réarmer, tranquillement, sous le « regard absent » des casques bleus.

Quant aux retraits unilatéraux, leur échec n’est pas imputable aux Israéliens qui, au contraire, ont fait preuve de bonne volonté mais à la détermination d’une large fraction de la population palestinienne de contester, à terme, l’existence même de l’Etat d’Israël.

N’oublions pas que le Hamas a effectivement été plébiscité par les électeurs palestiniens (mieux vaut, en effet, ne pas galvauder la notion de démocratie).

Or, on aurait aimé que le ministre français, dans ses critiques de l’attitude de la partie palestinienne, mette, également, l’accent sur le fait, indiscutable, qu’on ne peut négocier avec quelqu’un qui, au mieux, ne veut votre mort que dans dix ans.....

Car, si Israël, depuis des années, est effectivement cantonné dans une stratégie militaire, toutefois nullement offensive, mais seulement dictée par son droit de légitime défense, c’est bien parce que - et on ne le répétera jamais assez, même si Mr Douste Blazy s’est gardé de le dire - qu’il faut être à deux pour négocier la paix.

Ce qui n’est pas, encore, le cas à l’heure actuelle.

Une « trêve de longue durée » prônée par le gouvernement librement choisi par les Palestiniens, ne peut constituer, dans le monde moderne un objectif louable à atteindre.

Israël a droit à vivre en sécurité.

C’est d’ailleurs ce qui avait, vraisemblablement, initié la décision de retrait unilatéral de la Bande de Gaza prise par Ariel Sharon et les intentions d’Ehoud Olmert de réduire, également, assez rapidement, unilatéralement, la présence israélienne en Cisjordanie.

Au lieu de se réjouir - nous ne disons pas se contenter - de ces initiatives, la partie palestinienne a contesté ces décisions pourtant tout à fait légitimes.

Nous ne cesserons pas de répéter qu’un Etat est parfaitement en droit de décider, de sa propre initiative, de l’étendue de l’aire d’exercice de ses compétences, dès lors qu’il s’agit de la limiter et non de l’accroître.

De plus, il est évident que l’attachement irraisonné au « droit de retour », disons physique, des « réfugiés » palestiniens (en fait les descendants de ceux qui pour une raison ou une autre ont effectivement quitté leurs villages en 1948) est totalement inadmissible, comme l’a, encore, récemment, ici même, démontré ma collègue Ruth Lapidoth.

Non seulement « indéfendable », mais de plus susceptible de mener à terme à la disparition de l’Etat d’Israël, tout aussi sûrement et peut-être même plus sûrement, que la lutte armée, cette revendication, à laquelle même Mahmoud Abbas, n’a pas renoncé témoigne de l’absence de volonté réelle de négociation de la partie palestinienne.

Bref, une fois de plus les autorités françaises se refusent à voir les vrais problèmes.



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