Sami el-Soudi l’a très pertinemment expliqué dans son dernier article, les organisations terroristes palestiniennes éprouvent de grosses difficultés logistiques à répondre à la neutralisation ciblée de leurs cadres.
Elles sont des spécialistes de l’assassinat collectif de civil non avertis mais quant à se mesurer à une armée efficace et disciplinée, c’est une tout autre paire de manches.
Les vociférations vengeresses des foules d’islamistes, à Gaza et ailleurs, reprises volontiers par les médias occidentaux, sont le reflet de la rage, de la haine et de l’impuissance à tuer, pas de l’expertise militaire. Ce qui ne signifie pas que les groupes terroristes n’envoient pas de shahids en direction d’Israël - on dénombre ce matin plus de 50 alertes circonstanciées - ni que certains terroristes-kamikazes ne parviennent à percer le filet protecteur dressé par Tsahal. Le risque d’attentats est grand dans l’Etat hébreu et la vie de civils innocents est menacée. Certes, mais cela n’affecte pas le cours de la guerre.
Un autobus qui explose à Jérusalem, c’est un crime contre l’humanité. Il sème le chagrin, blesse les chairs et les esprits, rassasie les morts-vivants islamistes dans leur fringale d’existences israéliennes. Un chef terroriste qui explose, précisément visé par un missile, ça n’est en rien un choix émotionnel, ça n’est pas une vengeance ; c’est un acte tactique qui affaiblit l’ennemi irrédentiste, assassin, hermétique autoproclamé à toute perspective de coexistence pacifique.
Les deux actes n’ont rien de semblable, si ce n’est la comparaison - insuffisante pour former le début de l’explication de quoi que ce soit - impliquant que les deux cas entraînent la mort d’hommes. Et comme ces commentateurs sont loin de leurs valeurs, qui, voici peu, se gardaient d’identifier l’attentat d’Ashdod et celui de Jérusalem pour ce qu’il furent, des assassinats collectifs d’innocents et qui, sur toutes les chaînes françaises et sur CNN psalmodient maintenant les mots d’assassinat ciblé ou exécution extrajudiciaire afin de dénaturer l’élimination, à moindres coûts humains, du commanditaire des crimes de ce genre.
Dire que Ahmed Yacin le disputait aux autres organisations terroristes pour être le premier à revendiquer ces crimes racistes par définition, n’ajoute aucun lustre aux écarts de langage de ces « répètent-merde » hertziens qui souillent la réputation de l’humanité éclairée tout en assurant leurs besoins alimentaires. Et ça n’est pas non plus l’erreur de caractérisation de l’élimination d’ennemis terroristes par temps de guerre, formulée hors conscience et hors droit par les héritiers des meurtriers des 8’000 Algériens de Sétif et de 100’000 Malgaches - tous absolument civils et absolument innocents - qui excusera leur faute. Ni qu’à l’ONU, qui représente l’expression d’un milliard trois cents millions de musulmans et de six millions d’Israéliens, l’on condamne les victimes et qu’on encense l’assassin. Si l’idée de la justice était affaire de nombre, on la rendrait à l’ONU mais puisqu’elle est justement incompatible avec le nombre, les esprits éduqués la dissocient de cette organisation d’Etats. Rien n’excuse donc les « répètent-merde ».
L’Europe nous propose le plus hypocrite des choix jamais adressé à une nation. En déclarant hors la loi l’élimination chirurgicale des chefs éradicationnistes, en condamnant ces actes de guerre, qu’écris-je, de légitime défense militaire contre les auteurs de crimes contre l’humanité, comme la France de Chirac au Conseil de Sécurité, elle semble nous engager à mener une campagne « conventionnelle » contre nos ennemis. Depuis quand la guerre serait-elle censée se dérouler entre les murs d’un palais de justice, sinon depuis qu’elle implique la nation d’Israël que ses ennemis obligent à la faire ? Depuis quand, sinon, l’élimination d’un ennemi auto déclaré en campagne de notre éradication, devrait-elle se dérouler dans un cadre judiciaire ?